Je tenais bon. Je résistais à tout... Je fanfaronnais. Je prétendais en des discours fumeux que la nourriture est un poids dont il faut savoir se désencombrer. Mes amis, l'un après l'autre, me quittèrent. En vérité, je nageais en plein désarroi, parfois, j'étais désespéré.
    Il me fallait trouver d'urgence une solution. « Quand le disciple est prêt, le maître vient », dit le proverbe zen. C'est à ce moment que je commençai, en prenant des leçons de hathayoga, à m'initier aux méthodes, à la sagesse bouddhiste. Plus tard, je choisis, parmi les diverses branches du bouddhisme, le rameau du Zen. Le Zen : cette lame nue, cette lumière insolente et impitoyable, qui me contraignit à faire face à ma vie et me renvoya plus ouvert, plus tolérant, plus profond à la foi chrétienne de mon enfance. Vivre zen, c'est être lucide, trier ce qui passe et ce qui demeure, c'est goûter le bonheur du présent, et, coque de noix dans l'océan de l'Absolu, s'arrimer d'instant en instant à l'éternel.