LA CONDITION DES FEMMES A L'EPOQUE DE CLELIE 

 

Clélie a grandi à Rome dans une ville dominée par les Etrusques. Femmes étrusques et romaines se côtoyaient dans la ville. Des mariages mixtes avaient lieu comme le prouve l'exemple de Lucrèce, Romaine mariée à un prince étrusque. Quelle place tenaient les femmes à cette époque ?  

En Etrurie les femmes ont un statut privilégié si on le compare à celui des femmes romaines et plus encore grecques. Plusieurs éléments livrés par l'archéologie et les auteurs grecs et latins en témoignent. Elles sortent beaucoup, assistent aux spectacles sportifs, en particulier les courses de char et les compétitions athlétiques. Tout cela provoque la colère des Grecs toujours jaloux des Etrusques: certains auteurs évoquent avec beaucoup de mépris leurs habitudes à banqueter et à faire l'amour sans pudeur. Les inscriptions montrent qu'elles ont droit à un prénom en plus de leur nom de famille, contrairement aux Romaines. Les sculptures et les peintures nous prouvent également qu'elles participaient aux banquets. 

Concernant la place des femmes romaines de l' époque royale et du début de la République. nous avons peu d'informations mis à part  les écrits de certains auteurs qui ont en commun d'être des hommes , d'appartenir à la classe dirigeante et de parler essentiellement des femmes de l'aristocratie. De plus ils évoquent sous la République ou l'Empire des faits et des personnages sur lesquels ils ont peu de témoignages. Il est évident cependant que les femmes romaines sont moins émancipées que leurs soeurs étrusques: elles n'ont aucun droit politique et sont écartées de toutes les fonctions civiques et publiques. Valeria, qui selon Plutarque est otage avec Clélie , est désignée par le nom de famille féminisé: elle est la fille du consul Valerius.                                              

Selon les auteurs latins comme Caton, la femme idéale doit savoir s'occuper   de la maison et filer la laine. Son rôle principal est d'assurer la descendance de l'homme. Le pater familias a une autorité absolue sur sa femme et sur ses enfants. Cependant l'exploit légendaire de Clélie semble montrer que les femmes de l'aristocratie savaient nager et plonger aussi bien que les hommes et pouvaient pratiquer également l'équitation. Sur les femmes de classe inférieure, il n'y a pas d'écrit mais seulement les vestiges archéologiques.

  Ci-dessus, dessin de L. Laissus d'après une fresque de la tombe Quiercola

De vertueuses Romaines

Une anecdote rapportée par l'auteur latin Tite-Live nous montre ce que les Romains pensaient des femmes étrusques et romaines. Pendant le siège d'une ville, les princes étrusques évoquent leurs femmes et comparent leur vertu : l'une d'entre elles, Lucrèce, est romaine. Soudain, fatigués de discuter, ils décident de les surprendre en pleine nuit. Alors que les femmes étrusques sont en train de festoyer, Lucrèce file sagement la laine. Joyeux, son époux retient ses cousins à souper. Le fils du roi tombe amoureux de Lucrèce. Quelques jours plus tard, Sextus Tarquin la viole. Celle-ci , avant de se suicider,  supplie son père et son mari de la venger. Les Romains se révoltent... et c'est le début de la République !

  Lucrèce par Titien Vienne Academie der Bilbenden Künste

Article réalisé par L. Delamarre, C. Poupon, E. Rosner.

 

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