OTAGE A ROME
Clélie est remise comme otage dans le cadre d'un traité de paix établi entre Rome et les Etrusques. Etre otage sous l'Antiquité, qu'est-ce que cela signifie ?
La notion d'otage a évolué avec le temps. Le phénomène de "prise d'otage" est récent si on se réfère à l'étymologie.
Le mot otage vient du latin hospes, hospitis, m qui signifie "hôte". Il a donné en ancien français ostage qui signifiait "hébergement", puis par extension a désigné la personne hébergée. Le mot anglais hostage a gardé le"h" d'origine qu'on retrouve dans de nombreux dérivés de la même famille : hôtel, hospitalité...
En latin, le mot otage se dit obses, idis, m et vient du verbe sedeo signifiant "être assis, demeurer, séjourner". Obsidio, onis, f qui désigne le siège d'une ville et obsideo, es, ere qui signifie "assiéger" appartiennent à cette famille.
Sous l'Antiquité et au Moyen-Age, on parle de remises d'otages. Elles avaient lieu seulement en temps de guerre. L'otage était livré d'un souverain à un autre afin de garantir l'exécution d'un engagement. Il était placé en "résidence surveillée". Cet échange était considéré comme légal.
Cette définition s'est progressivement modifiée : aujourd'hui le mot désigne l'individu dont on s'empare et qu'on utilise comme moyen de pression pour obtenir ce qu'on exige ou pour se garantir d'éventuelles représailles. Le statut d'otage a donc évolué dans le temps de "garant d'une promesse" à celui de "monnaie d'échange". Ce sont des groupes terroristes qui organisent ces prises d'otages pour des raisons politiques. Parfois aussi ce sont des actes crapuleux qui sont le fait du grand banditisme. Du point de vue du droit international, les prises d'otages sont interdites depuis 1949 par la Convention de Genève dans les conflits militaires ou civils. Elles sont également contraires à la Convention des Droits de l'Homme.
Ci-dessus, détail d'une peinture ornant un sarcophage de Tarquinia et représentant le combat des Amazones
Article réalisé par B.Benoît-Benard, E. Eymeri, E. Verdu.