Et quand nous sommes entrés
dans ce block, et qu’autour de nous sur des étagères plus de 400
têtes de la grosseur du poing nous regardaient, têtes de camarades
que nous avions peut-être connus, avec qui nous avions souffert et
lutté, c’est une vision de cauchemar absolument inoubliable.
Mais, allons jusqu’au fond : il y avait une immense vitrine dans
laquelle une pile énorme de peaux de détenus tannées. Il était
de mode, avant la guerre, de se faire tatouer, et j’ai vu des
camarades arriver au camp avec sur le corps ou sur les bras des
tatouages qui étaient de véritables œuvres d’art, des tableaux
magnifiques. Hélas, c’était pour eux pour eux la condamnation à
mort. |