Témoignage de Monsieur Giraud sur la déportation à Buchenwald - page 37 / 44
Les blocks maudits

   Et quand nous sommes entrés dans ce block, et qu’autour de nous sur des étagères plus de 400 têtes de la grosseur du poing nous regardaient, têtes de camarades que nous avions peut-être connus, avec qui nous avions souffert et lutté, c’est une vision de cauchemar absolument inoubliable. Mais, allons jusqu’au fond : il y avait une immense vitrine dans laquelle une pile énorme de peaux de détenus tannées. Il était de mode, avant la guerre, de se faire tatouer, et j’ai vu des camarades arriver au camp avec sur le corps ou sur les bras des tatouages qui étaient de véritables œuvres d’art, des tableaux magnifiques. Hélas, c’était pour eux pour eux la condamnation à mort.