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flexibiliser sa classe pour favoriser les apprentissages

mis à jour le 24/05/2019


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Depuis la rentrée de 2016, deux enseignantes de l’école Marcel Pagnol de Laval expérimentent avec satisfaction le principe de la classe flexible en cycles 2 et 3. Travailler avec des élèves dont l’attention a été jugée limitée, avec un public qui se disperse rapidement, exige une pédagogie adaptée afin que chacun puisse rester dans l’activité proposée et maintenir ainsi son engagement sans se laisser distraire par des éléments externes.
Ces deux enseignantes se sont donc demandé si repenser l’aménagement de la classe pouvait induire un changement d’attitude des élèves face aux tâches scolaires. Différents aménagements spatiaux tels que l’organisation en îlots ont été testés sans résultat probant pour leurs élèves. Elles se sont donc documentées sur le flexible seating, autrement dit "la classe flexible", découvrant les retours positifs d’enseignants qui ont permis à leurs élèves de s’asseoir sur d’autres mobiliers que l’incontournable chaise d’écolier. Plutôt séduites par ces retours, elles ont voulu réagencer leur classe, espérant ainsi modifier les comportements de leurs élèves et souhaitant obtenir réponse à leur questionnement : peut-on favoriser la concentration, et donc les apprentissages, en proposant d’autres postures que la traditionnelle posture "assis sur une chaise" ?

mots clés : échanger, classe flexibe, aménagement, mobilité, corps, besoins


Opter pour une classe flexible, c’est repenser l’aménagement d’une classe en prenant prioritairement en compte les besoins évolutifs des élèves. C’est autoriser chacun à choisir la posture qui va lui convenir pour gagner en efficacité. Ainsi, les élèves, sur certains temps de classe, peuvent délaisser leur chaise pour s’installer plus confortablement : sur des coussins, sur des ballons de stabilité ; ou encore s’allonger si cette position leur convient. Audacieux parce que contraire aux exigences de posture habituelles, ce concept provenant des États-Unis puis du Québec, a pris pour nom le "flexible teaching", ou le "flexible seating".
 
À la recherche de stratégies pédagogiques adaptées à un public assez agité, deux enseignantes d’une école lavalloise, Sophie Deroo (CE2-CM1) et Myriam Antoni (CM1-CM2), se sont interrogées : permettre aux élèves de choisir leur mobilier (chaise ou tabouret par exemple) et leur posture (assis ou allongé par exemple), est-ce apporter à chacun et à la classe une plus-value en termes d’apprentissages ? Telle a été la genèse de leur réflexion. Finalement, elles ont adopté une organisation permettant aux élèves de varier leur installation selon leurs besoins du moment et non exclusivement sur des chaises. Ballons, coussins, etc. ont progressivement intégré le mobilier de la classe.
Si cette expérimentation n’a que quelques mois, la réflexion se poursuit à tel point que les enseignantes ont dû faire évoluer leur organisation : les choix initiaux ont induit de premiers réajustements et l’année 2018-2019 apporte aussi son lot de nouveautés.
 
À l’image d’entreprises qui permettent de travailler debout, l’école peut elle aussi s’adapter pour que les élèves, en adoptant une posture impliquant leur corps, soient plus motivés, épanouis et attentifs. Ces deux enseignantes admettent que la réorganisation de leur classe présente des plus-values. Elles reconnaissent que cet aménagement favorise notamment l’autonomie, l’autodétermination et l’entraide. Elles constatent également une diminution du stress et de sensibles améliorations du climat de classe : les élèves vivent dans un cadre davantage tourné vers les apprentissages. Chacun y trouve des avantages : les enseignantes, les élèves, la classe. Réorganiser sa classe, c’est aussi faire du cadre de vie commune un objet d’apprentissages.
 
Les enseignants souhaitant se lancer dans ce choix pédagogique, tenter un tel réagencement de leur classe doivent bien déterminer les raisons pour lesquelles ils seraient prêts à modifier en profondeur l’organisation traditionnelle de leur classe. Il faut que ce choix relève d’un véritable projet abordant entre autres : le cadre, les exigences, le choix du matériel, etc. si l’on ne veut pas donner l’impression de tout permettre aux élèves. L’organisation choisie doit offrir davantage de libertés aux élèves mais aussi leur imposer davantage de contraintes.
 
auteur(s) :

C. Delogé

contributeur(s) :

M. Antony, S. Deroo, École Marcel Pagnol, Laval [53]

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