En harmonisant leurs pratiques, les enseignants ont défini des modalités partagées pour évaluer les élèves et leur permettre d'identifier précisément les exigences communes à toutes les disciplines, étape fondamentale à ce moment clé de l'entrée en sixième. Les compétences transversales clairement verbalisées, ils ont aussi conçu un bandeau commun pour les évaluations écrites
4, un outil-repère sécurisant pour les élèves, symbolique, mais important (
voir annexe). Par ailleurs, les équipes pédagogiques disciplinaires ont chacune créé leur référentiel. Ce document liste les grands domaines de compétences, et pour chacun d'eux, en fonction de la période de l'année, les objectifs assignés. C'est un document que l'élève possède et remplit pendant les cours au moment indiqué par le professeur, suite à l'évaluation finale d'une séquence, par exemple. L'élève indique alors la date sur son livret et reporte le résultat indiqué par le professeur sur la copie grâce à un code couleur : acquis/en cours d'acquisition/presque acquis/non acquis. Les professeurs ont choisi de nommer ce livret de compétences livret de progrès, significatif de la mise en œuvre d'une évaluation positive. De fait, il génère une réelle motivation chez les élèves, d'autant plus que l'évaluation ne se limite plus au seul devoir sur table. L'élève peut aussi être évalué individuellement pendant le cours, et le livret complété à cette occasion. C'est ici notamment que se croisent des axes forts du dispositif ; le professeur est auprès des élèves, adapte sa posture à chacun, peut aider, inciter, mais aussi observer. Parallèlement, il différencie pédagogiquement les activités ou/et les compétences travaillées par chacun(e) lors de travaux communs. Lorsqu'il est observateur, il peut évaluer une compétence sans que ce moment soit formalisé comme tel. L'élève, lui, prend conscience qu'il a progressé, puisqu'il est autorisé à reporter sur son livret un changement de couleur pour l'item évalué. Dans ce fonctionnement, remarque C. Maurice, enseignante de lettres, l'élève ne perd jamais de vue ses objectifs, les compétences en jeu ; il reste une trace permanente des évaluations, ce qui n'est pas le cas avec celles qui sont chiffrées. Une fois le devoir corrigé, on le range et on ne le sort plus de toute l'année. Autre axe du dispositif, la personnalisation du parcours de chacun: la possibilité est donnée à chaque élève d'acquérir une compétence à différents moments de l'année scolaire. Cela implique la mise en œuvre d'une pédagogie spiralaire. Les compétences sont réinvesties régulièrement, approfondies, associées à d'autres concepts, ce qui donne aux élèves autant d'occasions de les acquérir
5. Le rythme de chacun est ainsi respecté. Corollairement, le statut de l'évaluation mute profondément.