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mise en œuvre - collège Jean et Auguste Renoir - 85

Il s'agit pour les professeurs volontaires (une vingtaine au total, de toutes les disciplines et des différents dispositifs) d'échanger et de discuter pédagogie afin de se lancer dans l'aventure de la coopération. C'est donc un projet qui demande avant tout, aux enseignants, d'apprendre à coopérer entre eux afin de pouvoir apprendre aux élèves à coopérer. Apparait au sein de l’équipe l’envie de vivre la coopération entre adultes avant de la mettre en œuvre auprès des élèves et dans sa classe.

Depuis la rentrée 2018, le collège met en place les classes coopératives et s'approprie les outils et les méthodes tout en les adaptant à ses besoins. C'est également l'occasion de réfléchir à de nouveaux outils. Trois classes coopératives sont mises en place. Une en 6ème, une en 5e et une en 3e. À la rentrée 2021, 4 classes coopératives, une par niveau, sont mises en place. Les enseignants engagés dans les classes coopératives utilisent régulièrement les outils de la coopération dans leurs autres classes dites “ordinaires”.

Les outils mis en place

Le conseil coopératif
• Défini par Fabienne, professeure de français et porteuse du projet :
“Les élèves s’investissent dans l’organisation de la classe mais aussi dans l’organisation dans le collège, les élèves sont responsabilisés”.
• Le Conseil coopératif, selon Ph. Meirieu. C’’est l’institution du collectif (rituel précis qui institue le collectif). Il faut des lieux, des rituels pour incarner la coopération. Cela permet parfois aussi de prendre de la distance, de sortir, de sursoir à la pulsion. “Tu le diras au Conseil ou tu l’écriras pour mettre à l’ordre du jour du Conseil.”  Sortir de la guerre pour accéder, entrer dans la civilisation, cela se fait à chaque instant, dans chaque classe, dans chaque situation affirme le chercheur.

Le plan de travail
• Présenté par Julien, professeur de français : “Cela permet de dégager du temps pour aider les élèves en difficultés”.
Ce que le plan de travail permet selon les enseignants : une mise au travail rapide en début d'heure, une augmentation du nombre d'élèves actifs, une ambiance de classe plus positive ; le choix du niveau de difficultés pour l'élève le rend acteur et lui donne envie de progresser, un rythme de travail adapté à l'élève.
- Le Travail en autonomie appelé ici le Temps individuel (TI) qui permet des évaluations différenciées. Il a été mis en place par Calliopée, professeure d’espagnol : “Les élèves peuvent s’entrainer et choisir d’être évalués quand ils le veulent, quand ils sont prêts”.
- Le monitorat, le tutorat, avec le tétra-aide, les permis d'aidant/aidé.
 
• Le monitorat est un outil pédagogique coopératif essentiel. “Quand on explique, on comprend mieux : je fais progresser, l’autre mais je progresse moi-même, et comme l’autre progresse, je progresse aussi etc. : C’est la réciprocité de la solidarité !” explique P. Meirieu.

• En 6e, un exemple le permis d’autonomie : projection en début de séance du permis (sous forme d’une échelle) et des droits qu’il ouvre. Idée que l’autonomie ne se décrète pas mais s’apprend et s’accompagne. On constate une mise au travail plus rapide et peu d’opposition : le contrat est clair et explicite pour les élèves.
- La co-animation avec des collègues de l'équipe pédagogique des classes coopératives mais également d'autres classes ou sections (ex : français/ UPE2A- Fr/professeur EGPA d'horticulture - collègues d'espagnol - référent UlisS - COP).
- Les échanges de savoirs appelés aussi le marché des connaissances : “je te dirais ce que je sais !”.

Projet présenté par Julien, professeur de français, en heure de concertation.
“Mettre en place un marché des connaissances le vendredi 11 décembre 2020 de 14 h à 16 h (proposition : inviter les parents) afin de marquer la fin du trimestre et réinvestir un savoir acquis depuis le début de l’année.  Diviser le nombre d’élèves en deux”.

De 14 h à 15 h, les “exposants” présentent leur connaissance (acquise durant le premier trimestre dans une matière ou présente un domaine extra-scolaire s’ils ont des connaissances que d’autres non pas (ex. : une langue étrangère : bengali, créole…). Puis de 15 h à 16 h, les rôles sont inversés. On peut imaginer des stands où les élèves peuvent être seuls à présenter quelque chose ou à plusieurs. Par exemple, nos deux nouveaux élèves du Bangladesh pourraient faire un atelier découverte de la langue, Kylian pourrait donner un cours de créole, un groupe de 3e pourrait présenter une règle de grammaire que l’on vient de réviser… À voir dans vos matières ce que les 3e pourraient présenter aux plus jeunes ?”.

- Les pique-niques coopératifs entre enseignant et “l’heure bleue”, une heure de concertation tous les 15 jours
o Une fois par mois, sont organisés des "pique-niques" coopératifs ouverts à tous de façon à ce que chacun puisse présenter l'avancée de sa réflexion, les expériences menées avec les élèves, et faire part des lectures ou des stages en lien avec la coopération (ex. : formation sur la concentration par Canopé) ou simplement venir découvrir ce qu'est la classe coopérative au sein du collège).
o Tous les 15 jours, les classes coopératives se rencontrent par classe en heure de concentration appelée “l’heure bleue”.
 
- Les rituels de début et de fin de cours
Rappel de ce qui a été fait et appris auparavant ou pendant la séance
 
- Le CDI, un lieu de diffusion et de documentation grâce à l'implication de sa professeure - documentaliste :

De nombreuses ressources à disposition : un site Classe coopérative du collège, des livres sur la coopération, un journal du collège où les élèves travaillent en équipe, l'accueil des classes lors de la réalisation des plans de travail.
 
- Une classe flexible : un des espaces aménagés des classes coopératives
o une classe va être aménagée en vue d’accueillir les classes coopératives : espaces de présentations, ressources à dispositions….
o Un tableau en salle des professeurs est dédié aux informations concernant les classes coopératives.
 
- Des projets inter-classes et inter-niveaux des jeux coopératifs, des rituels de début de cours
Plusieurs collègues utilisent également les outils de la classe coopérative dans les autres classes ou sont déjà dans des démarches coopératives (ex. : en arts plastiques, en éducation musicale ou en Eps.

Les objectifs

Il s’agit de repenser sa posture d’enseignant et de repenser sa façon d'enseigner, de réfléchir ensemble afin de favoriser la réussite de tous les élèves et de redonner du sens aux apprentissages en expérimentant les outils de la classe coopérative.
En outre, il s’agit de créer des classes vivantes qui prennent corps, faire que l'élève spectateur devienne acteur voire auteur de ses apprentissages.
Le but était aussi de créer un climat de coopération entre les professeurs et les élèves et entre les professeurs

L’organisation

En 2018, trois classes constituées de trois équipes pédagogiques volontaires pour ces classes coopératives.
À la rentrée 2021, quatre classes coopératives, une par niveau, sont mises en place. Les enseignants engagés dans les classes coopératives utilisent régulièrement les outils de la coopération dans leurs autres classes dites “ordinaires”.

L’ auto-évaluation de l'action par l'équipe pédagogique

Les réussites du côté des enseignants
• Une ambiance de travail agréable.
• Les échanges entre les collègues et le travail mutualisé.
• Le tableau coopératif (en salle des professeurs).
• Les pique-niques coopératifs.
• De nombreux échanges sur la pédagogie avec les collègues de matières différentes.
• Du temps libéré pour s'occuper des élèves en difficulté grâce au plan de travail et aux outils utilisés dans plusieurs matières.

Les réussites du côté des élèves
• Les conseils coopératifs avec une belle surprise : résolution d'un conflit classe/enseignant.
• Le plan de travail : mise au travail rapide en début d'heure, augmentation du nombre d'élèves actifs ; ambiance de classes plus positive ; le choix du niveau de difficultés pour l'élève le rend acteur et lui donne envie de progresser ; le rythme de travail adapté à l'élève.
• La parole responsable des élèves
• Des élèves en projet
o Sont proposés des temps d’échanges de savoirs, une sorte de marché des connaissances.
o Exemple du journal en lien avec le CDI pris en charge par les élèves qui vont présenter dans toutes les autres classes.

Les indicateurs qualitatifs
• Une ambiance de travail agréable pour les collègues et les élèves grâce aux échanges réguliers et à la parole des élèves mieux prise en compte.
• Un mieux-être pour de nombreux élèves et une motivation retrouvée, moins de souci de discipline et de décrochage dans les classes concernées.
• Une plus grande autonomie dans l'organisation et la gestion du travail pour les élèves.
• Une réflexivité régulière sur les apprentissages et des objectifs visés pour progresser individuellement.
• De l'entraide et de la bienveillance.
• Une dynamique de classe et une meilleure confiance en soi pour les élèves qui permet d'augmenter le taux de réussite au DNB des élèves de 3e.
• Un véritable projet d'établissement avec l'investissement de nombreux enseignants et personnels du collège.
 
Et après ?
 
• Intégrer les autres projets de l'établissement (label E3D et classe orchestre) pour développer les classes coopératives et enrichir les actions collectives.
• Certains collègues songent même à repenser les horaires des cours afin de mettre en place des temps libres pour les élèves (lecture - jardin partagé - qi qong - musique...) en début et en fin de journée.
• Renforcer les liens collège-élèves-parents.

Diffusion
• Au collège Renoir : la classe coopérative a un an (article Ouest-France).
• Interview élèves classe coopérative Renoir (vidéo).

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