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Enzo Striano est surtout connu pour le roman historique Il Resto di niente, qui relate la brève histoire de la République parthénopéenne de 1799. Le  Giornale di adolescenza n'a été publié qu'après sa mort. Dans ce récit, on suit l'évolution du jeune Mario Morrone, depuis son entrée au liceo ginnasio  en 1936 jusqu'aux premiers bombardements de Naples. Le narrateur évoque les expériences successives vécues par Mario, dont il nous confie les pensées et les émotions.

Voici quelques aspects du roman qui m'ont intéressé :

Tout d'abord l'évocation de Naples sous le fascisme, qui est présent partout, notamment dans le lycée que fréquente Mario. On est vraiment immergé dans une atmosphère d'endoctrinement et de militarisation des élèves. Le narrateur nous montre comment la propagande agit sur les esprits naïfs et romanesques des adolescents.

L'évocation de la vie quotidienne des élèves est également frappante : les professeurs tout-puissants qui ne se gênent pas pour humilier leurs élèves en tournant en dérision la profession de leur père ;  la terreur des élèves qui craignent l'échec et ses répercussions familiales, dans un contexte où l'accès au « ginnasio » constitue une promotion sociale presque inespérée pour ces jeunes dont beaucoup sortent des « bassi » napolitains, par conséquent du sous-prolétariat.

L'évolution de la relation entre Mario et son père est aussi d'un grand intérêt. Le père apparaît d'abord comme un personnage antipathique, étroit d'esprit,  qui rudoie son épouse et ses enfants ; au fil des pages on se rend compte que cette brutalité est le révélateur d'une autre brutalité, subie par cet ouvrier typographe dans le cadre professionnel, et qui renvoie là aussi au fascisme, la presse étant avant tout, à ce moment, un outil de propagande.

Il me semble que le style et le vocabulaire de l'auteur sont à la portée de lycéens  « moyens » : on pourrait donc, à mon avis, étudier en classe des extraits de ce roman.

Je vous souhaite une bonne lecture !

Auteur : Enzo Striano
Genre :  roman d'apprentissage
Éditeur : Mondadori
406 pages