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Xynthia, une catastrophe "naturelle"?

mis à jour le 19/03/2010


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Comment enseigner "les sociétés face aux risques naturels" (en métropole) à partir d'un dossier documentaire consacré à la tempête "Xynthia" de février 2010.

mots clés : Xynthia, risques naturels, littoral, urbanisation, TNI, LP, TUIC


Le risque d'inondations en métropole: un risque majeur

Comment aborder l'étude des sociétés face aux risques naturels en classe de seconde bac pro trois ans ?
La récente et tragique actualité de la tempête Xynthia ravageant une partie du littoral ouest de la France, permet de faire réfléchir les élèves sur la notion de "catastrophe naturelle" mise en avant par les médias lors de la couverture des événements de la fin février 2010. Un dossier documentaire, principalement articulé sur un assemblage de cartes extraites du Géoportail, sert de support à l'étude commentée au TBI à l'aide d'outils spécifiques dont je rappelle ici l'utilité pédagogique:

- La première page du dossier documentaire est consacrée à la situation et au site de la Faute-sur-Mer à partir du Géoportail (en jouant sur les échelles et sur les couches "aérienne" ou "carte IGN" avec des degrés d'opacité variables).
Si la vulnérabilité du site saute aux yeux (langue sablonneuse de quelques kilomètres carrés baignée par l'océan atlantique à l'ouest et par l'embouchure du Lay à l'est), le travail sur la situation ne prend du sens que par rapport à la carte de France des communes exposées au risque majeur d'inondations (Le Monde, du 03 Mars 2010). Le littoral du sud-Vendée, à l'image d'autres littoraux urbanisés, (notamment en région PACA et en Languedoc-Roussillon) n'échappe pas au risque d'inondations- premier risque naturel en France métropolitaine- puisqu'il concernerait 16 134 municipalités, soit une commune sur trois (Le Monde, op. cité). En évoquant "les zones inondables", il est nécessaire d'expliquer aux élèves que celles-ci ne sont pas nécessairement "inconstructibles" mais qu'en fonction de la classification administrative (Verte, bleue ou rouge) il est souvent possible de construire malgré l'aléa... d'autant plus possible, que les élus des communes ayant subi des dégâts majeurs sont fréquemment soumis à la pression d'une demande croissante d'urbanisation et de développement économique du littoral.
  
 

Pourquoi l'aléa se transforme-t-il en catastrophe?

Le TBI est à nouveau utilisé pour cerner les causes d'une "catastrophe annoncée": d'abord l'urbanisation du littoral vendéen (partie sud -Vendée) comme le fait apparaître la couche "bâti urbain" du Géoportail. A l'aide de la palette d'outils Interwrite, les élèves repèrent les stations balnéaires de Jard-sur-Mer, St-Vincent-sur-Jard, La Tranche-sur-Mer, La Faute-sur-Mer, L'Aiguillon-sur-Mer dont l'urbanisation a progressivement "consommé" l'espace littoral, hier encore constitué de forêts, de dunes ou d'espaces sablonneux consacrés à l'activité maraîchère. 



L'article de Brigitte Perucca, in "le Monde" du 03 Mars 2010, revenant sur "l'urbanisation galopante du littoral vendéen depuis trente ans" (Interview du géographe M. Renard) précise à la fois les causes de ce "bétonnage" des côtes (le tourisme de masse, l'attrait du littoral, le vieillissement de la population et l'accroissement du phénomène de constructions de résidences secondaires en bordure de mer, la pression des intérêts économiques liés au tourisme ou au résidentiel saisonnier sur les municipalités concernées...) et revient également sur l'occupation humaine antérieure au boom touristique démarré dans les années soixante,la langue sablonneuse étant alors vouée à l'activité agricole (maraîchage) dans les "conches" (ces champs creusés dans le sable).
Jacky Pouzin utilise le site Sigloire  permettant de fabriquer des cartes à la demande par l'adjonction ou la suppression de couches successives. Le dossier documentaire élève met en parallèle une orthophotographie de la Faute-sur-Mer en 1920 (document 7) et la zone de vulnérabilité de la commune en 2007 (couche IGN "zone de vulnérabilité" du géoportail/ document 8) afin de revenir sur l'idée que le risque (majeur en l'occurrence) ne naît que de la combinaison de l'aléa avec la vulnérabilité plus ou moins accentuée d'un site sur lequel l'activité humaine a profondément modifié l'occupation de l'espace en une cinquantaine d'années.   

           L'outil de capture Interwrite permet de travailler sur un document, de l'annoter, de le modifier, de le conserver en mémoire, puisqu'à tout moment ,l'enseignant peut revenir à l'ensemble des tableaux (diapositives) de la séance grâce à la visionneuse    Ainsi, la vulnérabilité du site de la Faute-sur-Mer peut être mise en relief, les traits bleus matérialisant les trajectoires de l'inondation, (frontale par le littoral mais également latérale par l'embouchure du Lay). De même, les images satellitaires de la page 2 (documents 4.1 et 4.2) permettent de suivre le parcours de la tempête sur plusieurs jours:

Les inondations touchent d'abord les lotissements à vocation résidentielle situés au sud du bourg de la Faute-sur-Mer, (sur cette "langue sablonneuse" dont l'altitude est en maints endroits au-dessous du niveau de la mer) puis, dans les jours qui suivent, ce sont des centaines d'hectares de pâturages, de terres agricoles ainsi que les exploitations ostréicoles et  mytilicoles au nord de l'anse de l'Aiguillon qui sont affectés par l'aléa naturel.    

L'outil "pages dupliquées" permet d'animer un croquis ou un schéma en coupe (selon le procédé du dessin animé ajoutant successivement des éléments qui sont mis en mouvement par une superposition accélérée des différentes phases d'élaboration du trait) Il faut alors se servir des flèches de déplacement pour animer par exemple la trajectoire de l'inondation due au phénomène de "Vimers" affectant les côtes du Talmondais dans la nuit du 28 février au 1er Mars.

 

 

L'urbanisation en zone littorale remise en question?

Les constructions en zone inondable, c'est terminé?
Avant d'engager une brève réflexion éclairée par des articles récents (le Monde, du 19 Mars 2010, article de G. Allix) les élèves travaillent auparavant sur l'élaboration d'un croquis géographique (calcul d'échelle et de superficie, positionnement des communes de la Faute et de l'Aiguillon, repérage des lieux touchés par la tempête, inscription des éléments naturels...) à partir du fond de carte obtenu grâce à la couche "limite de marées" sur Sigloire et en s'appuyant sur les différents emboîtements scalaires du dossier documentaire.

"Après la catastrophe, l'état a choisi la fermeté: détruire des centaines de maisons jugées inhabitables (563 en Vendée) dans les zones les plus affectées par les inondations et le président de la République a demandé une modification de la loi pour permettre aux préfets d'accélérer la mise en oeuvre des plans de prévention des risques inondations (PPRI) face au "peu d'empressement" des municipalités [...] Ces PPRI pourraient réserver des surprises: dans les dernières versions à l'étude, 250 maisons à l'Aiguillon-sur-Mer et la majorité des lotissements à la Faute-sur-Mer se verraient placées en zone rouge... donc non-constructible[...] " L'article s'interroge sur la validité du choix et met en relief des points de vue divergents comme celui de l'architecte R. Castro considérant que "la catastrophe, c'est d'avoir imposé n'importe où le modèle de la maison de pêcheur vendéenne, de plain-pied, au nom du pittoresque rural, là où un étage ou des pilotis auraient offert aux habitants la sécurité..." Pour d'autres (Réseau France nature Environnement) "les pilotis ne règlent pas tout et développer les digues sur l'ensemble du littoral n'est financièrement pas faisable [...] Il faut raisonner en termes de coût et de bénéfice, choisir de rester là où l'intérêt de la collectivité le justifie et ailleurs, accepter de céder du terrain, avoir le courage de détruire les zones construites..."
"Plier bagage, une autre manière de s'adapter au risque climatique" conclut G. Allix.

 
 
auteur(s) :

Patrick Bergès, LP G Lesnard 53 Laval

information(s) pédagogique(s)

niveau : Lycée professionnel tous niveaux, , 2nde professionnelle

type pédagogique : démarche pédagogique

public visé : enseignant

contexte d'usage : classe

référence aux programmes : Les sociétés face aux risques naturels dans les DOM-ROM et en métropole, 2nde professionnelle, Bac Pro 3 ans.

ressource(s) principale(s)

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