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lecture sur support numérique en fin de collège : une étude de la DEPP

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La DEPP (Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance) vient de faire paraître une étude relative aux connaissances et compétences des élèves en fin de collège dans le domaine de la lecture sur écran (LSE).


L’évaluation, à mettre en regard avec l'enquête internationale PISA 2012 qui évalue des élèves de 15 ans, porte sur les compétences des élèves à sélectionner, extraire, analyser et utiliser les informations qu’ils trouvent en consultant des sites Internet. 
 
Pour cette évaluation sur support numérique (Lecture sur écran, "LSE" dans le jargon), il s’agit de proposer à un échantillon d’élèves la lecture de documents multimédias variés (sites Internet, blogs, portails thématiques) comportant une segmentation adaptée de textes, de liens hypertextes et d’animations, puis de répondredirectement à des questions. de « type fermé » au format numérique – QCM, série de « Vrai/Faux » ou « Glisser/Déposer ».
 
Pour formaliser les résultats, une échelle présentant six niveaux de performance est construite.
 
 

 
A la façon du CECRL pour la mesure des compétences langagières dans une langue vivante, cette échelle permet de situer les performances des élèves dans le domaine de la lecture sur écran.  
 
L’analyse de la répartition des élèves dans les différents groupes fait ainsi apparaître les points suivants :
 
  • Les filles apparaissent comme plus performantes que les garçons. Leur score moyen est supérieur de 10 points à celui des garçons, surreprésentés dans les groupes les plus faibles.
 
  • Les collèges publics situés en éducation prioritaire sont surreprésentés dans les groupes de plus faibles niveaux (<, 1, 1 et 2) et sous-représentés dans les groupes 4 et 5. 
 
  • Le secteur privé affiche des réussites supérieures dans les groupes de haut niveau (4 et 5).
 
  • On constate enfin un échelonnement des scores entre les quartiles constitués des collèges à faible indice social moyen et ceux des collèges à fort indice social moyen, ce qui confirme la corrélation généralement observée entre l’origine sociale et les performances scolaires.
 
Par ailleurs et de façon générale, cette étude met en évidence une fracture numérique évidente entre deux profils d’élèves dans le domaine de la lecture numérique :
 
  • Les élèves des groupes les plus faibles (inférieurs à 3), qui représentent 45 % de l’échantillon, ne réussissent au mieux qu’un item sur deux. Après une navigation simple, souvent guidée, ils prélèvent et interprètent des informations explicites. Ils sont aussi confrontés aux problèmes de lecture d’informations.

  • Les élèves des groupes 3 et au-dessus réussissent plus d’un item sur deux. Ils ont acquis et développé des compétences en lecture exploratoire et sont capables d’établir des stratégies de navigation. Ceux des groupes les plus élevés (4 et 5) maîtrisent en outre le prélèvement et l’interprétation de données multimodales.

 
 
La lecture sur écran requiert la mobilisation de ressources cognitives et l’acquisition de compétences numériques spécifiques de navigation, de recherche et d’exploitation d’informations. Les élèves les plus aguerris ont acquis ces compétences à la fois à l’école et de manière informelle en dehors de l’école. 
 
Ces écarts de performance, socialement différenciés, incitent à porter une attention particulière sur les modalités d’appropriation des usages du numérique. En effet, les élèves n’ont pas tous l’opportunité, dans leur socialisation familiale, d’acquérir des dispositions cognitives et culturelles leur permettant d’accéder à des contenus passant par des supports numériques sans éprouver de grandes difficultés.



 
Emmanuel Vaslin,
interlocuteur académique pour le numérique (IAN)
en Lettres, Nantes
 

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