SHREK

de

Andrew ADAMSON et Vicky JENSON

 

 

 

Séance 1

 

OBJECTIFS :

Ø Mise en évidence du rôle d’une bande-annonce :

· donner envie de voir le film. Comme une 4ème de couverture.

· donne le ton du film et le style

Ø   Montrer comment s’opère le pervertissement des contes à partir de topoï bien identifiables et connus.

Ø Place et rôle de la musique

 

 

SHREK

 ou une parodie annoncée

 des contes de fée et des dessins animés de Walt Disney

 

   

Paysage et musique idylliques, village parfait (cf. disneyland) : on se croirait chez Disney.

Réminiscences de contes célèbres mais tournent vite mal :

·          Formule des contes : « It was long ago and far away in a land as different as night from day»

·          Faites le relevé des personnages qui évoquent des contes connus.

·          Quels éléments annoncent le pervertissement des  contes traditionnels ?

 

 

 

Texte des principaux propos de la bande-annonce : 

Mirror, mirror on the wall, is that not the most perfect kingdom of them all ? Well, technically it’s not perfect.

Euh, Pollonius ?

You were saying ?

It was long ago and far away in a land as different as night from day where fairy tales creatures of all magical sort

I’m not a puppet, I’m a real boy

And banished by a  prince who was really short

Oh, you’re expecting prince Charming Oh, no, no, no, no, no ! Dead girl off the table ! Where are we supposed to take her ? the bed is taken. What ?

Oh, it was really scaring. If you don’t mind me to say : your breath stinks…

Do you really think Shrek is your true love ? Yes. (Rires de Shrek et de l'âne)

 

    

Références AUX CONTES TRADITIONNELS ET AUX FILMS DE DISNEY

1.        Nombreuses évocations de contes parmi les plus connus

·          La Belle au bois dormant

·          Blanche-Neige et les sept nains

·          Le joueur de flûte de Hameln

·          Les trois petits cochons

·          Pinocchio

·          Hansel et Gretel

 

2.       Des références directes à l’univers des films de Disney

·          Choix des contes ou des histoires correspond à des dessins animés de Disney

·          Respect des graphismes

·           Les premières images de la BA sont conformes à l’univers Disney : bel oiseau bleu qui gazouille dans un décor idyllique + musique douce et voix de crooner.

·           Le palais du méchant prince ressemble comme deux gouttes d’eau à un parc Disneyland : ceci est confirmé plus tard dans la BA par l’image où l’âne franchit difficilement un portique d’entrée

 

Toutes ces références font partie de la culture commune des occidentaux et fait partie intégrante de l’univers des enfants.

   

 

LE  PERVERTISSEMENT DU CONTE ET DU DESSIN ANIME TRADITIONNELS

1.        LE PERSONNAGE DU Méchant PRINCE

Reprise de la scène du miroir magique, référence incontournable à Blanche-Neige. On voit que le Prince n’hésite pas à utiliser l’intimidation pour faire changer le miroir d’avis : 1er pervertissement du conte. La reine se contentait de se mettre en colère.

Cet aspect de sa personnalité est confirmé par le personnage en pain d’épice mutilé qui le traite de monstre :  trait parodique

Le Prince est présenté comme un être ridiculement petit (est-ce pour cela qu’il s’attaque plus spécifiquement aux nains ?) qui veut « bannir » tous les personnages de contes de fée de son royaume : l’image des nains enchaînée ou entassée dans un chariot fait penser à la déportation des Juifs. On trouve aussi des affiches « reward » (avis de recherche), référence typique à la culture américaine mais aussi mondiale (qui n’a jamais vu un western ?)

   

 

2.       LE PERSONNAGE DE SHREK

Le portrait de celui qui est sensé être le héros n’est pas flatteur :

-          lors de sa 1ère apparition, il sort des toilettes (avec bruit de chasse d’eau) : position peu flatteuse et loin de l’imagerie des contes.

-          C’est un ogre vert, gros et laid ;

-          Il a une haleine nauséabonde

-          Il semble plutôt grincheux.

 

Le personnage lui-même n’est pas dupe  et demande dès le départ : « Vous attendiez le Prince Charmant ? »

   

3.       Les dérapages par rapport aux contes de fée s’enchaînent :

-          Shrek demande à ce qu’on enlève « la fille morte » de la table de sa salle à manger : c’est Blanche-Neige dans son cercueil porté par les nains (graphismes typiques du film de Disney là-encore) et on découvre que le lit est occupé par le loup du Petit Chaperon rouge.

-          Il réveille la princesse avec brutalité (il la secoue) au lieu de lui donner le baiser attendu ;

-          La princesse en se réveillant semble avoir un fichu caractère (« Quoi ? ») peu conforme à l’idée que l’on se fait d’une princesse de conte ;

-          L’âne et lui hurlent de rire quand la princesse avoue croire que Shrek  est son grand amour (« true love »), son prince charmant.

-          L’humour est omniprésent en particulier à travers le personnage de l’âne qui devient le compagnon de Shrek, qui ne se laisse pas intimider par lui et se montre sans gêne (il s’installe dans le fauteuil de Shrek et programme leur vie ensemble (… et demain matin je nous ferai des gaufres) et qui est un bavard impénitent.

 

 

4.       Les éléments conservés

La structure globale des contes est néanmoins préservée : Shrek, comme les héros des contes, va devoir affronter des épreuves (combats, pont suspendu au-dessus de la lave, dragon) pour sauver la princesse.

.

 

CONCLUSION  

Plus qu’une parodie des contes, Shrek est avant tout une parodie des contes selon Disney : humour, décalages et second degré. Pas qu’un film pour enfants qui ne perçoivent pas les aspects parodiques. On est loin des bons sentiments et d’un univers « propre sur lui », aux graphismes impeccables, « politiquement correct ».

   

Prolongement 

Pour mieux mettre en évidence le décalage par rapport aux films de Disney, il est possible :

  • de montrer une BA d’un de leurs dessins animés , en l’occurrence La Belle et la Bête 

    • duo d’amour à l’écran et en chanson

    • théières et tasses émues par l’amour

    • bons sentiments…. 

  • Le visionnage de Screwy Screwball, le 1er dessin animé de Tex Avery mettant en scène le personnage de l’Écureuil fou, montre que parodier Disney n’est pas nouveau : l’écureuil agacé par un gentil écureuil « made in Disney » plein de bons sentiments et qui gambade gaiement l’entraîne derrière un arbre pour le tabasser. Le message étant clair : ici, on n’est pas chez Disney et l’écureuil est tout sauf « politiquement correct ».

 

 

Présentation     Séance 2