POLLUTION PAR LES HYDROCARBURES 

Qu'appelle t-on hydrocarbure ?                                                                                              sommaire

Hydrocarbures, composés organiques constitués de carbone et d’hydrogène. Ce sont les composés organiques les plus simples, et on peut considérer que les autres composés organiques en sont dérivés. Les hydrocarbures présentent une grande importance commerciale : on les utilise comme carburants, comme combustibles, comme huiles lubrifiantes et comme produits de base en synthèse pétrochimique.

Qu'appelle t-on pollution par les hydrocarbures

 Pollution par les hydrocarbures : contamination de l'environnement par des hydrocarbures liquides.L'une des formes les plus graves de la pollution de l'eau consiste surtout en déversements de pétrole brut dans l'environnement marin
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Quelques exemples de pollutions par les hydrocarbures
 


 
 
 
 Les cas les plus connus sont les naufrages de grands pétroliers, comme le Torrey Canyon (120 000 t de pétrole dans la Manche en 1967, au large des côtes anglaises de Cornouailles), l'Amoco Cadiz (220 000 t en 1978 près de Portsall, dans le nord du Finistère, qui pollua 300 km de côtes) et l'Exxon Valdez (40 000 t dans le nord du Pacifique en mars 1989, au large des côtes de l'Alaska). Le record en matière de marées noires est dû à la collision de deux pétroliers au large de Trinidad en 1979, l'Aegean Captain et l'Atlantic Empress, qui déversèrent 270 000 t de pétrole dans la mer des Antilles.

Toutefois, seuls 10 p. 100 du pétrole rejeté en mer provient d'échouages et de collisions.
Les autres sources de pollution sont les retombées atmosphériques, les fuites naturelles de pétrole à travers le fond océanique, les déjections urbaines et fluviales, les émanations des raffineries, des oléoducs et des autres industries pétrolières (par exemple le déversement volontaire de 460 000 t de pétrole dans le Golfe Persique en 1991, pendant la guerre du Golfe). À cette liste s'ajoutent les fuites sous-marines lors de la production pétrolière offshore (comme celles du gisement pétrolifère de Nowruz dans le golfe Persique en 1983, évaluées à 540 000 t) et finalement les opérations de vidange réalisées par les pétroliers en mer, qui représentent à elles seules 22 p. 100 de la pollution pétrolière.
Principal agent de pollution, ces vidanges frauduleuses proviennent du lavage des réservoirs en mer et du déversement d'eau de ballast polluée avant leur remplissage.

Après la pollution

Après la pollution par les hydrocarbures, trois phases principales se déroulent :

1) une phase initiale d'extension de la pollution en surface et en profondeur avec forte mortalité des organismes vivants. Sa durée est en général le double de celle du déversement des produits pétroliers.

2)Une phase de stabilisation du niveau de contamination des différents ensembles touchés (eau de mer, roche en place — cohérente ou meuble —, organismes vivants) qui peut durer de quelques mois à plus d'un an.

3) Une phase de recolonisation et de restructuration des peuplements, aux rythmes variables suivant les ensembles bioclimatiques. Les hydrocarbures déversés dans l'environnement marin sont progressivement décomposés par des processus physiques, chimiques et biologiques.

Description

Toute nappe de pétrole qui se répand à la surface de la mer commence par se diviser en lambeaux parallèles, dans l'axe du vent dominant. À ce stade, l'évaporation du pétrole est rapide, ses composés volatils s'évaporant en l'espace d'une journée (les nappes de fioul léger peuvent même disparaître de moitié en quelques heures), alors que les résidus plus lourds se dispersent dans l'eau sous forme de gouttelettes. Cette émulsion résiduelle est la plus polluante (dans les cas les plus graves, elle forme à la surface une «?mousse au chocolat?») : sa lente décomposition incombe aux bactéries et autres microorganismes du milieu marin.
La chaîne de destruction du pétrole, et ses vitesses de réaction, dépendent de l'état de la mer, de la température et des conditions climatiques, et du type d'hydrocarbure.
En pleine mer, la pollution pétrolière affecte surtout les animaux de surface et notamment les oiseaux, ainsi que les mammifères et les reptiles marins. À la souillure gluante causée par le pétrole s'ajoute l'ingestion de produits toxiques lorsque les animaux tentent de se nettoyer. Sur le littoral, des écosystèmes entiers sont vulnérables à la pollution pétrolière, à commencer par les récifs coralliens, les marais salants et les mangroves. Sur un plan économique, la pollution pétrolière peut également endommager les élevages piscicoles du littoral (notamment les élevages de saumons et les parcs à huîtres), ainsi que souiller les marinas et les plages des stations balnéaires.

La lutte contre les marées noires

Dans la lutte contre les marées noires, l'une des premières méthodes utilisées consistait à vaporiser des agents dispersants sur la nappe de pétrole. Mais l'expérience a montré que les dispersants eux-mêmes, ou les émulsions qu'ils forment, peuvent s'avérer plus toxiques que le pétrole, et font périr de nombreux animaux (couteaux, patelles, balanes et huîtres, etc.).

La méthode préconisée aujourd'hui est de contenir la nappe par des barrages flottants et de la récupérer physiquement à l'aide d'écumeurs.
On n'a encore recours aux agents dispersants que dans les seuls cas où des nappes sont sur le point d'atteindre le rivage. De même, lorsque le pétrole a atteint une plage, un ramassage physique est préférable à l'usage d'agents dispersants, qui risquent de diluer le pétrole en profondeur dans le sable.
Une autre solution en cours d'étude relève de la biotechnologie : elle consiste à répandre sur le pétrole des cultures bactériennes dont le métabolisme décompose les hydrocarbures. Cette solution présente l'inconvénient d'introduire dans l'écosystème marin des colonies de microorganismes et des nutriments biochimiques qui peuvent eux-mêmes être nuisibles et porter préjudice à la qualité de l'eau. Cependant, l'essentiel des évolutions de cette pollution de type organique est naturel, par évaporation, photooxydation, dépôt puis lente dégradation. En milieu tempéré, six à dix ans sont nécessaires à la cicatrisation après catastrophe.
Les marées noires ont entraîné de vifs débats juridiques. L'estimation du coût des dégats a fait l'objet de longues batailles d'experts. Le droit de la mer a évolué en liaison avec ces catastrophes d'une ampleur exceptionnelle, un des fléaux marins les plus spectaculaires de la fin du XXe siècle.

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