Exemple d'interaction océan-atmosphère :
un cyclone tropical

1) Introduction :

L'île de Madagascar déjà frappée par le cyclone Elita le 29 janvier 2004 a été dévastée par le cyclone Gafilo du 07 au 11 mars 2004.
Gafilo prend naissance comme dépression tropicale le 29 février 2004 dans le sud de la partie centrale de l'océan Indien (île de Diego Garcia dans l'archipel de Chagos).
Deux jours plus tard, le 02 mars il se transforme en tempête tropicale et continue son déplacement vers l'ouest.
Gafilo classé le 03 mars dans la catégorie 1 continue à se renforcer et le 04 mars il est accompagné de vents allant jusqu'à 180 km.h-1.
Le 05 mars Gafilo accompagné de vents allant jusqu'à 270 km.h-1 est considéré comme un cyclone majeur classé dans la catégorie 4. Il se déplace alors vers l'ouest-sud-ouest et se dirige directement sur l'île de Madagascar.
Dans la soirée du 06 mars 2004, Gafilo maintenant classé dans la catégorie 5 (catégorie la plus élevée), frappe la côte nord-est de l'île de Madagascar près de la ville d'Antalaha, les vents qui l'accompagnent atteignant jusqu'à 300 km.h-1. Quatre vingt quinze pour cent d'Antalaha sont détruits.
Le 07 mars 2004 au moins 25 personnes sont tuées sans compter les 111 personnes dont on craint qu'elles ne soient noyées puisqu'elles étaient sur un ferry qui a chaviré dans la tempête générée par le cyclone, seuls 2 passagers ont été récupérés sains et saufs. Après avoir frappé la côte nord-est, le cyclone traverse l'île en direction du sud-ouest faisant 100 000 sans-abris et 18 disparus. Il s'affaiblit en passant au dessus des terres en raison de l'arrêt de son approvisionnement en vapeur d'eau chaude, il est alors classé dans la catégorie 1.
Le 08 mars il atteint le canal du Mozambique où il reprend de la vigueur. Il change alors de trajectoire et se dirige vers le sud-est.
La nuit du 09 mars, il repasse sur l'île de Madagascar encore une fois, en longeant la côte sud-ouest de Madagascar, puis au-dessus de la partie méridionale de l'île.
Dans la soirée du 11 mars, Gafilo quitte l'île de Madagascar et arrive dans la partie occidentale de l'océan Indien où il se transforme en tempête tropicale avec des vents estimés à 120 km.h-1.

2) Structure d'un cyclone :

La structure d'un cyclone montre que la masse nuageuse est animée d'un mouvement vertical qui se transforme en un mouvement horizontal, tandis qu'au centre se forme une cheminée correspondant à un secteur de calme absolu (œil du cyclone).

3) Conditions de formation du cyclone :

La formation d'un cyclone est liée à une forte humidité de l'air dans une atmosphère instable. Ces conditions peuvent exister en zone tropicale quand la température de la mer dépasse 27°C sur au moins 60 m de profondeur depuis la surface.
Dans le sud-ouest de l'océan indien, la période de janvier à mars est ainsi propice à la formation des cyclones.

4) Naissance et maturité du cyclone :

La naissance du cyclone Gafilo a été réalisée au niveau d'une zone perturbée située au nord-est de l' île Maurice.
Le cyclone va très vite se développer : au contact des eaux chaudes, un mouvement ascendant d'air chaud a lieu. Il s'ensuit une baisse de la pression atmosphérique, un accroissement de la masse nuageuse et de la vitesse des vents.
A maturité, l'œil du cyclone se forme ce qui traduit un renforcement des vents au centre du cyclone (235 à 300 km.h-1).

 

5) Déclin du cyclone :

Le cyclone tropical va subir une perte d'énergie en approchant des terres ce qui causera son déclin : faute d'alimentation en eau au cours de son passage sur Madagascar, le 08 mars le cyclone s'affaiblit. Le 09 mars, il reprend un peu de vigueur sur le canal du Mozambique et revient sur Madagascar. A partir du 10 mars, il se déstructure en poursuivant son déplacement vers l'Est.

6) Dégâts causés par le cyclone :

Le cyclone est alimenté en énergie thermique par l'eau et la transfère pour une part en énergie cinétique, sous forme de vents forts qui, à terre sont à l'origine de nombreux dégâts et, en mer, génèrent une houle importante.
La dépression au centre du cyclone crée une marée de tempête. Il s'ensuit alors une élévation du niveau des eaux marines, avec inondation des zones côtières les plus basses.
Des pluies diluviennes accompagnent le passage du cyclone. Elles accroissent brutalement le débit des rivières et sont à l'origine d'inondations, de coulées boueuses et de glissements de terrain.

 

7) Trajectoire du cyclone :

Les effets du cyclone se font ressentir tout au long de sa trajectoire. Grâce aux données issues de la surveillance satellite, le centre de La Réunion de Météo-France  peut avertir les autorités locales qui déclenchent les phases d'alerte cyclonique.

Crédits

Auteur :
Christian DUQUÉ
Professeur de SVT
Lycée De Lattre de Tassigny
La Roche sur Yon

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