Séance n°2
   Objectifs : comprendre le rôle des didascalies dans la représentation , travailler sur le lexique de l'expression et des sentiments ( 2 heures)  

   On reviendra dans un premier temps sur la séance précédente, en particulier sur le rôle des didascalies .

On posera ensuite la question suivante : peut-on observer une évolution des personnages en ce qui concerne leurs sentiments ?

On construira avec les élèves un relevé des didascalies dans un tableau à deux colonnes, chacune correspondant à un personnage . (on aura au préalable pris soin de numéroter les didascalies pour faciliter le travail des élèves, on peut aussi varier l'activité en demandant aux élèves de compléter une colonne).

TRAVAIL SUR LE LEXIQUE

Un certain nombre de didascalies posant un problème de sens dès le début de la pièce on peut envisager un travail sur le lexique .

Mise en situation  : par deux, les élèves recherchent sur un dictionnaire le sens des didascalies qui posent problème.

Au moment du retour vers le groupe le binôme précise le sens .

Le tableau gardera la trace de ces recherches lexicales ; les mots « incrédule, juvénile, lyrique, volubile, ravie, soupirant. » feront l'objet d'une étude plus approfondie.

On pourra par exemple, faire un travail sur l'étymologie et sur la polysémie de certains adjectifs

INTERPRETATION DES DIDASCALIES

Maintenant que les didascalies sont clairement comprises , il s ‘agira de vérifier les hypothèses formulées par les élèves quant aux sentiments des personnages et à leur évolution.

On guidera la lecture des élèves en procédant à deux types d'observations : l'une verticale permettra de préciser l'évolution des sentiments de chacun des deux personnages, l'autre comparative permettra de les différencier et de les qualifier.

Questions possibles :

Observe la colonne concernant Monsieur A  :

Comment se comporte-t-il à l'égard de Mme B  au début de la pièce? (poli, galant, courtois…)
Quelles didascalies indiquent qu'il commence à séduire Mme B ?
Quelles didascalies révèlent clairement son sentiment ?

Observe la colonne concernant Mme B :

Quelles didascalies montrent que Mme B est complice du jeu de la séduction dès le départ ?
Quelles didascalies montrent qu'elle est effectivement séduite ?
Quelle didascalie indique clairement qu'ils partagent le même sentiment ?

La réponse attendue affirmerait que les didascalies nous permettent de mieux comprendre les sentiments des deux personnages.

On pourra faire observer aux élèves que le spectateur ne peut pas lire les didascalies.

Il faut donc revenir sur la spécificité du texte théâtral et sur les conditions de la représentation : auteur dramatique, metteur en scène, éclairagiste, décorateur, habilleur, comédiens, spectateurs. Cette chaîne pourra être reconstituée par la classe.

On complétera la réponse précédente en établissant un lien entre les didascalies et la mise en scène, dans ce cas plus précisément le jeu des comédiens.

TRAVAIL SUR LES ADJECTIFS

On peut envisager un travail sur l'accord de l'adjectif en demandant aux élèves de faire passer les didascalies concernant Monsieur à Madame et vice versa.

On peut alors leur faire observer ce qui varie dans l'orthographe et ce qui ne varie pas. On aborde ainsi les notions d'accord et de formation de l'adjectif au féminin .

On peut aussi envisager de travailler l'adverbe en « ment », le participe présent (par opposition à l'adjectif).

Dans le cadre de la pratique de la langue, on pourrait proposer l'exercice suivant :

 

PRATIQUE DE LA LANGUE

Travail sur les didascalies

Voici le début d'une autre courte pièce de Tardieu : Oswald et Zénaïde ou les apartés .

•  Tu vas rajouter des didascalies aux endroits indiqués d'un astérisque. Tu dois utiliser essentiellement des adjectifs. Ils indiqueront les sentiments des personnages.

•  Tu imagineras une suite à ce dialogue ; les répliques devront être éclairées par des didascalies précisant grâce à des adjectifs les sentiments des deux personnages. Les deux jeunes gens doivent s'avouer que leur famille respective refuse leur mariage.

La scène est dans un salon bourgeois à la campagne, vers 1830. Au lever du rideau, Zénaïde est seule. Elle rêve tristement en arrangeant un bouquet dans un vase. On frappe à la porte à droite.

ZENAIDE, haut.

*Qui est là ? ( A part * ) Pourvu que ce ne soit pas Oswald, mon fiancé ! Je n'ai pas mis la robe qu'il préfère ! Et d'ailleurs, à quoi bon ? Après tout ce qui s'est passé !

LA VOIX D'OSWALD, au dehors .

*C'est moi, Oswald !

ZENAIDE, à part .

*Hélas, c'est lui, c'est bien Oswald ! ( Haut *) Entrez, Oswald ! ( A part *) Voilà bien ma chance ! Que pourrai-je lui dire ? Jamais je n'aurai le courage de lui apprendre la triste vérité !

Entre Oswald. Il reste un moment sur le seuil et contemple Zénaïde avec émotion.

OSWALD, haut.

*Vous, vous, Zénaïde ! ( A part * ) Que lui dire de plus ? Elle est si confiante, si insouciante ! Jamais je n'aurai la cruauté de lui avouer la grave décision qui vient d'être prise à son insu !