Quoique les conditions de logement aient varié selon les différentes époques de lexistence du camp, elles étaient, cependant, toujours catastrophiques. Les détenus des 1ers convois dormaient sur de la paille jetée par terre. Plus tard sont apparues les paillasses. 200 détenus dormaient dans une salle prévue pour 40-50 personnes. Une seule paillasse servait à 3 ou 4 personnes.
Si quelquun avait besoin de sortir pour se soulager, il trouvait au retour sa place occupée. Il était impossible de dormir dans ces conditions. Au lieu dapporter le repos, la nuit devenait un prolongement des peines et des souffrances de la journée. Les châlis à 3 étages n'ont pratiquement rien changé aux conditions épouvantables qui régnaient dans les baraques. Les prisonniers dormaient deux par deux sur les grabats. Des morceaux sales de couvertures leur servaient de literie.
Dans le camp principal, la plupart des détenus habitaient dans des blocs construits en briques et à Birkenau dans des baraques sans fondations, construites sur le modèle des écuries militaires, à même le sol marécageux.
Les pires conditions étaient sans doute celles du camp des femmes à Birkenau selon nombre de rescapés.
Aujourd'hui à Birkenau, on peut voir à gauche de la plate-forme de déchargement des baraques en briques sont situées . Elles ont été construites sans fondations, directement sur le terrain marécageux. La plupart de ces baraques n'avaient pas de plancher mais seulement une terre battue qui se changeait souvent en boue. Les prisonnières qui y habitaient dormaient sur des châlits à trois étages couverts de paille pourrie. A chaque étage il y avait huit personnes.
" Point de lumière, nous apprenons que les blocks ne sont jamais éclairés. (...) La baraque est pareille à une énorme grange de 80 mètres de long et 10 de largeur. Pas de plafond , un toit la surmonte directement. Au lieu de plancher, il y a ici de la terre battue, dallée de briques inégales. Les charpentes à trois étages placées le long des murs et au milieu de la baraque, et qui fournissaient des couchettes, remplissaient tout lintérieur de la bâtisse, ne laissant entre elles quun étroit passage. Des traverses de bois divisaient la longueur de la baraque en cages. Chaque cage était profonde denviron deux mètres et sa hauteur ne dépassait pas un mètre. Chacune delles devait contenir de cinq à sept femmes et parfois on en entassait une dizaine de plus. (...) Les blocks où lon était obligé dentasser de huit cents à mille personnes étaient tellement bondés que sept ou huit femmes couchaient dans chaque cage. Comme dautre part le «rez-de-chaussée» touchait directement les briques du sol, on y pénétrait comme dans une niche de chien. On couchait sur des briques humides, on y était totalement privé dair. Le dernier étage touchait au toit, en hiver il laissait passer leau et en été ces dalles en ciment brûlaient les têtes. On avait pour toute literie des matelas en papier contenant un peu de copeaux. Il ny avait que trois matelas dans chaque cage et une couverture. Il y avait cependant des blocks, tels le n°26, où habitaient les Françaises, où lon ne donnait point de matelas. Aussi 1800 femmes y sont mortes en lespace de trois mois. (...)Après une journée entière de labeur, de pluie, de froid et de boue, on ne pouvait considérer notre séjour dans la baraque comme un repos, mais comme un nouveau martyre ".
daprès P.Lewinska, Vingt mois à AUSCHWITZ,1946, in O.WORMSER et H.Michel.