Marius - séance 6. Evaluation finale.
I - Etude dextraits de la pièce. Extrait n°1 M BRUN - Ne remuez pas vos souvenirs, Panisse, ça vous fait du mal... PANISSE - Oui, quand on pense que tout ça ne reviendra plus ! À quoi ça me sert, maintenant, d'être juge au tribunal des prud'hommes? Et ce petit cotre que je venais d'acheter pour aller au cabanon, le dimanche, qu'est-ce que vous voulez que j'en fasse? (1) M.BRUN - Evidemment, c'est un coup terrible... Mais il faut réagir Il faut vous dire que nous sommes tous mortels, il faut vous faire une raison. PANISSE (2) - Et quand on ne peut pas? M. BRUN - Le temps vous aidera, sans doute. PANISSE - Le temps? Allons donc !... Plus ça va, plus je descends... Je passe mes nuits à pleurer.. Voyons monsieur Brun est-ce que cela peut durer ? M. BRUN - Que faire. pourtant? PANISSE (3) - Oh ! Je le sais bien, allez. M. BRUN (4). - Voyons, Panisse? PANISSE - C'est facile à dire, voyons... J'ai bien réfléchi, et c'est tout vu. Des solutions, il n'y en a pas deux. Quand on commence à se tromper dans les factures, et même à les perdre, on n'a plus le droit dhésiter. Je n'ai pas d'enfant, je suis orphelin, ce qui est bien naturel à mon âge... Ça ne fera de tort à personne. M. BRUN (5) - Allons, allons, pas de bêtise... Attendez encore un peu, et vous verrez... PANISSE - Non, non non. (Un temps.) Je préfère me remarier tout de suite. M. BRUN (6) - Vous préférez vous remarier? PANISSE - Le plus tôt possible, mon bon. C'est bête de rester toujours seul à se faire du mauvais sang. Elle est morte? Elle est morte. Ce n'est pas en maigrissant que je pourrai la ressusciter pas vrai ! M. BRUN - Bien sûr! PANISSE - Il y en a peut-être qui trouveront que je n'ai pas attendu assez longtemps, mais j'ai la conscience tranquille... parce que moi, en quatre mois, je l'ai pleurée bien plus qu'un autre en cinq ans. (7) Des larmes comme ça, monsieur BRUN.. et des cris terribles... Je me demande comment j'ai fait pour tenir le coup! M. BRUN - Ah ! Pauvre Panisse, va ! PANISSE - Ah ! oui. Enfin ! Chacun a sa croix ! (8) À la vôtre... Qu'est-ce que vous en pensez? 1 - Situez cet extrait dans la pièce(Acte ?). Montrez quil introduit un élément essentiel de lintrigue. 2 - Rétablir les didascalies effacées et remplacées par des n°. Indications sur les didascalies attendues : 1 action de Panisse exprimant son chagrin 2 ton 3 ton 4 ton (état desprit de M. Brun) 5 geste de consolation de M. Brun 6 réaction de M. Brun 7 geste de Panisse, appuyant ce quil dit. 8 geste des deux hommes. 3 - En quoi consiste le quiproquo présent dans cet extrait ? Extrait n°2 CESAR - Ecoute-moi, mon petit... Dès que tu verras Fanny, parle-lui sérieusement. Oui, parle-lui le plus tôt possible. Tu devrais penser à lhistoire de Zoé, qui nétait pas plus malhonnête quune autre. MARIUS - Quel rapport peut avoir cette histoire, que dailleurs je ne connais pas ? CESAR - Ah! tu ne la connais pas ? Eh bien, Zoé, cétait une petite fille très jolie, très coquette et qui ne pensait pas à mal. Elle travaillait à la fabrique dallumettes... Je la vois encore quand elle passait là devant, toute bravette sous son grand chapeau de paille... Tous les hommes la regardaient... Elle avait une espèce de charme... Elle souriait à tous. Mais elle restait sage comme une image... Et puis un jour, ça lui a pris pour un matelot espagnol... Elle croyait quils allaient se marier... quil ne repartirait plus... Alors, ils se sont donné un peu davance... Et un beau soir, il est parti... MARIUS - Il la abandonnée ? CESAR - Oui. Alors, Zoé... (Un grand geste désolé.) Quest-ce que tu veux, quand un homme les a trompées, ça les dégoûte de notre nature, elles ne peuvent plus aimer personne, ça fait quelles deviennent des filles des rues... Et puis, quand elles ont commencé, elles nont plus rien à perdre! Marius, lhonneur, cest comme les allumettes : ça ne sert quune fois. MARIUS - Pourquoi me racontes-tu ça ? CESAR (rudement) - Cest pour te dire que Fanny, il ne faut pas ten amuser. Tu me comprends ? MARIUS - Mais oui, je te comprends! CESAR - Bien entendu, je ne soupçonne pas sa vertu! Je nai rien vu, je ne sais rien. Mais sil y a eu entre vous des conversations... des caresses, eh bien, il vaut mieux vous marier le plus tôt possible. Crois-moi. MARIUS (très gêné) - Je vais lui en parler. CESAR - Oui, parle-lui -en et insiste le plus que tu pourras, parce que... si tu veux mon idée... le matelot de Zoé, cétait pas un homme. (Il se lève, ferme son couteau, regarde Marius gravement, et se dirige vers la porte de la cuisine. Comme il va sortir, il fouille dans la poche de son tablier : il en tire la ceinture. Sans regarder son fils, il la jette devant lui sur la table, et monte lescalier vers sa chambre. Marius, perplexe, a pris la ceinture et la regarde avec une grande inquiétude. Fanny paraît sur la terrasse. Marius semble réfléchir. Il met sa ceinture, et se décide tout à coup. Il va vers elle.) 1 Quel événement antérieur est à la base de ce dialogue entre César et Marius ? 2 Donnez un "titre" à cette scène. 3 Quelle est lintention de César quand il raconte à Marius lhistoire de Zoé ? 4 Pourquoi la phrase "le matelot de Zoé, cétait pas un homme." doit-elle toucher tout particulièrement Marius? Justifiez votre réponse. II - Etude dun personnage. Faites le portrait dun personnage de votre choix, en faisant ressortir sa fonction théâtrale, comique ou dramatique, dans la pièce. Pour les aspects physiques, vous vous référerez au personnage tel qu'il est représenté dans le film de Marcel Pagnol dont vous avez visionné des extraits. Le portrait doit comporter les aspects suivants : âge, situation familiale, métier, quelques traits physiques, traits psychologiques, valeurs (à quoi le personnage paraît-il le plus attaché?), actions significatives dans la pièce, fonction théâtrale. II bis - Autre sujet
possible. Vous préparez un "casting" pour un metteur en scène qui désire
réaliser une nouvelle adaptation de la pièce de Pagnol. Choisissez un des personnages de
la pièce et rédigez une fiche descriptive pour donner une image assez précise du
personnage que le comédien devra incarner. |
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