Exercice : les temps du récit.

Une tranche de bifteck Jack London

Le texte ci-dessous est transposé au présent Rétablir les temps du récit au passé qui conviennent..

Avec son dernier morceau de pain, Tom King essuie sur son assiette les moindres traces de sauce blanche et mâche cette ultime bouchée lentement et d'un air préoccupé. Il se lève de table avec la sensation d'avoir encore faim.

Pourtant lui seul a mangé. Dans la chambre voisine on a fait coucher de bonne heure les enfants, avec l'espoir que le sommeil leur fera oublier l'absence de souper. Sa femme n'a rien avalé non plus. Assise en silence, elle fixe sur lui des regards inquiets. C'est une pauvre créature de la classe ouvrière, maigre et usée, et cependant son visage conserve maintes traces de sa gentillesse de jadis. Elle a dépensé ses derniers sous à acheter du pain, et emprunté à une voisine de quoi faire la sauce.

L'homme s'assied près de la fenêtre sur une chaise branlante qui gémit sous son poids, puis porte machinalement sa pipe à la bouche et une main à la poche de son veston. Le manque de tabac lui rappelle la futilité de ce geste, et, fronçant le sourcil, il met la pipe de côté. Ses mouvements, lents et en quelque sorte massifs, paraissent alourdis par l'hypertrophie de ses muscles. Ses vêtements d'étoffe grossière sont vieux et déformés. Les empeignes de ses chaussures paraissent trop faibles pour supporter le ressemelage épais qui, lui-même, ne date pas d'hier. Et sa chemise en coton, un article à bon marché, montre un col éraillé et des taches de peinture indélébile.

Corrigé : cf. texte original