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Le récit commence "in media res" : l'action est engagée dès la première phrase.

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Retour dans le passé récent avec le plus-que-parfait : avait mangé / on avait fait /  n'avait rien avalé / avait dépensé

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Le thème de la nourriture est important dans les deux premiers paragraphes. Il permet de mettre en évidence l'extrême pauvreté de la famille.

Avec son dernier morceau de pain, Tom King essuya sur son assiette les moindres traces de sauce blanche et mâcha cette ultime bouchée lentement et d'un air préoccupé. Il se leva de table avec la sensation d'avoir encore faim.

Pourtant lui seul avait mangé. Dans la chambre voisine on avait fait coucher de bonne heure les enfants, avec l'espoir que le sommeil leur ferait oublier l'absence de souper. Sa femme n'avait rien avalé non plus. .../...  Elle avait dépensé ses derniers sous à acheter du pain, et emprunté à une voisine de quoi faire la sauce.

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Portrait très court de la femme de Tom :

C'était une pauvre créature de la classe ouvrière, maigre et usée, et cependant son visage conservait maintes traces de sa gentillesse de jadis.

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Après l'interruption de l'action (retours en arrière, portrait de la femme), le récit s'enchaîne : Il se leva de table avec la sensation d'avoir encore faim.... L'homme s'assit près de la fenêtre

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Le passage du passé simple à l'imparfait marque le passage du récit à la description : Il mit la pipe de côté. Ses mouvements, lents et en quelque sorte massifs, paraissaient alourdis...

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La description porte d'abord sur les vêtements. Les caractéristiques mettent en évidence la pauvreté de Tom King.

Ses vêtements d'étoffe grossière étaient vieux et déformés. Les empeignes de ses chaussures paraissaient trop faibles pour supporter le ressemelage épais qui, lui-même, ne datait pas d'hier. Et sa chemise en coton, un article à bon marché, montrait un col éraillé et des taches de peinture indélébile.

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Le thème et l'idée principale du portrait sont annoncés de manière explicite :

"Mais ce qui décelait sans erreur possible le genre d'occupation de Tom King, c'était son visage, un visage de boxeur professionnel"

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Thème visage et sous-thèmes :

Mais ce qui décelait sans erreur possible le genre d'occupation de Tom King, c'était son visage, un visage de boxeur professionnel, d'homme qui, au cours de longues années de service sur le ring carré, a développé et accentué toutes les marques de la bête de combat : visage rasé de près, comme pour mieux laisser voir ses traits nettement menaçants. Les lèvres informes constituaient une bouche rudimentaire à l'excès, pareille à une balafre. La mâchoire était agressive, brutale et massive. Les yeux aux mouvements lents et aux pesantes paupières, presque dépourvus d'expression sous des sourcils en broussaille et toujours froncés, représentaient peut-être la caractéristique la plus bestiale de cet être brutal de la tête aux pieds ; des yeux endormis, léonins, des yeux d'animal agressif. Le front obliquait court vers une chevelure tondue et laissant voir toutes les bosses d'une mauvaise tête. Un nez cassé en deux endroits et déformé par d'innombrables coups de poing, et une oreille pareille à un chou-fleur, toujours enflée et détendue au double de sa dimension naturelle, complétaient le portrait, tandis que la barbe, rasée pourtant de frais, pointait sous la peau et communiquait à tout le visage une teinte d'un noir bleuâtre.

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Impression d'ensemble dégagée par le portrait : un homme au physique effrayant.

"toutes les marques de la bête de combat ... être brutal de la tête aux pieds ...des yeux d'animal agressif"

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Après le portrait physique, le caractère de Tom King : le contraste est total. Autant le visage est effrayant, agressif, autant l'homme est paisible :

Pourtant Tom King n’était pas un malfaiteur et n'avait jamais commis la moindre action criminelle. A part quelques rixes assez ordinaires dans son milieu social, il n'avait jamais fait de mal à une mouche : et jamais on ne l'avait vu chercher noise à quiconque. Boxeur professionnel, il réservait toute sa brutalité pour ses apparitions en public. En dehors du ring, c'était un homme paisible et de bon caractère, un peu trop enclin dans sa jeunesse à ouvrir sa bourse alors bien garnie. Sans rancune, il ne se connaissait guère d’ennemis.

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Cette partie du portrait met en évidence la science du combat que possède Tom King. Le narrateur insiste cependant sur l'absence de cruauté des boxeurs et leur acceptation de la "règle du jeu".

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Le portrait de Tom King est complété maintenant par des caractéristiques à relier avec sa longue carrière (vingt ans) dont un épisode était évoqué ci-dessus. Le point de vue narratif est cette fois INTERNE : nous découvrons le personnage à travers le regard qu'il porte sur lui même et les pensées que cela lui inspire :

"Tom King...  regardait ses mains; il contemplait les veines en saillie, grosses et gonflées, et les jointures démolies, déformées, attestant la besogne accomplie par elles."

"Il ignorait l’aphorisme d'après lequel « la vie d'un homme est celle de ses artères », mais il comprenait bien le sen..."

Il examinait fixement ses mains, et un instant il crut les revoir dans toute leur jeune splendeur, avant que sa première jointure se fût brisée sur la tête de Benny Jones, surnommé la Terreur du Pays de Galles.

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Le portrait du personnage est maintenant complet avec ce résumé de sa carrière qui le définit, à ce moment du récit, comme un boxeur plein d'expérience  mais physiquement usé.

"Lorsque, voilà vingt ans, Tom King s'était rencontré avec Wouloumoulou-l'Esquive...
"
Maintenant il se fatiguait facilement. Il ne pouvait plus faire une série de vingt reprises coup sur coup...
" Il examinait fixement ses mains, et un instant il crut les revoir
dans toute leur jeune splendeur, avant que sa première jointure se fût brisée..."

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Retour au récit avec l'emploi du passé simple :

Il éprouva de nouveau une sensation de faim non satisfaite.

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Explications

futilité : caractère de ce qui est futile, sans valeur, inutile.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

hypertrophie : accroissement anormal du tissu d'un organe

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

empeigne : le dessus d'une chaussure

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

léonins : propre au lion

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

physionomie : ensemble des traits du visage.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

rixe : querelle accompagnée d'injures et de coups; bagarre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

chercher noise : chercher querelle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

animosité : malveillance, désir de nuire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

aphorisme : pensée énoncée en peu de mots

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

du V. recouvrer : retrouver, rentrer en possession de

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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