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le numérique en histoire, géographie et éducation civique/ECJS

mis à jour le 30/10/2012


numérique et disciplines

la banalisation des usages du numérique en histoire, géographie et éducation civique amène à poser quelques principes à partir d'une lecture des textes officiels et d'une observation des pratiques.

mots clés : numérique, programmes, instructions, disciplines, pédagogie, e-lyco, e-lyco HG


 Introduction

En institutionnalisant l'usage du numérique, l'école entérine sa banalisation et sa vulgarisation dans l'enseignement que vient confirmer, pour l'histoire, géographie et éducation civique,  l'enquête académique de 2012, intitulée "Quelles ressources numériques pour quels usages ? ".
Ainsi on apprend que 97,2 % des enseignants de la discipline utilisent des ressources numériques dans le cadre des activités avec les élèves.
Face à cet état de fait, il s'agit de mettre en perspective des questions d'usages et entrevoir quelques enjeux autour de la place du numérique dans notre enseignement.

 
 

 Lu dans les textes officiels

 

Au collège :

« La mise en œuvre des nouveaux programmes doit s'appuyer largement sur l'intégration des TICE dans la conception des enseignements et les pratiques de classe. Les apprentissages de l'utilisation des TICE par les élèves se construisent progressivement sur les quatre années du collège, en cohérence avec les autres disciplines. Il convient d'intégrer dans les pratiques et les apprentissages un certain nombre d'utilisations possibles des TICE, en fonction du projet pédagogique du professeur et des équipements disponibles dans l'établissement. »

Extraits des documents ressources pour faire la classe, nouveaux programmes d'Histoire-Géographie de collège, Octobre 2009.

- En Histoire : « [...] utilisation des technologies de l'information et de la communication pour [le] travail documentaire chaque fois que possible » ;
- En Géographie : « Les systèmes d'information géographiques (SIG) sont désormais d'une utilisation courante (carte routière en ligne, systèmes de positionnement, images satellitaires...). Les élèves doivent en apprendre l'usage et en acquérir l'intelligence. » ;
- En Education Civique : « [les élèves] sont initiés aux méthodes d'enquête et de recherche, à la sélection et à l'analyse de l'information, au travail avec les technologies de l'information et de la communication. »

Extraits des nouveaux programmes d'Histoire-Géographie de collège, BOEN n°32 du 28 août 2008.

Au lycée :

« Dans la panoplie des supports et méthodes que peut mobiliser le professeur d'histoire et de géographie pour construire sa démarche pédagogique, les technologies de l'information et de la communication doivent occuper une place croissante, tant comme supports documentaires qu'outils de production des élèves, en assurant l'implication de ses élèves, l'actualisation des informations et l'efficacité de leur transmission. »

Bulletin officiel spécial n°4 du 29 avril 2010 (programme de 2nd)

 

« [...] les technologies de l'information et de la communication doivent jouer un rôle croissant »

Bulletin officiel spécial n°9 du 30 septembre 2010 (programme de 1ère des séries générales)

« [...] Un des apports les plus décisifs des ressources numériques à l'enseignement de la géographie est la possibilité d'accéder aux territoires d'étude grâce à des outils de visualisation [les globes virtuels]. »
« [...] La démarche [pour l'étude des images satellites et SIG] est nécessairement fondée sur l'usage des technologies de l'information et de la communication par les élèves, afin d'avoir accès aux ressources en ligne et d'étudier des situations géographiques mettant en œuvre ces nouveaux outils de la géographie. »

Extraits des documents ressources pour faire la classe en 2nd, juin 2010/juin 2011  et en Terminale S, d'après les bulletins officiels spéciaux n°4 du 29 avril 2010 et n°8 du 13 octobre 2011
 

 Vu et observé dans la discipline

 

Le préalable de l'équipement

Malgré les efforts importants consentis par les collectivités territoriales et les établissements dans l'équipement, il existe de fortes disparités entre collèges et lycées mais aussi selon les lieux, même s'il est devenu rare qu'une salle d'histoire-géographie ne dispose pas du binôme ordinateur/vidéo-projecteur.

Parallèlement, la croissance rapide des usages a créé une pression sur la disponibilité des matériels, notamment pour les salles multimédia ou des salles équipées d'un TNI, matériel encore rare au collège. De même, l'augmentation des usages à partir des ressources du web au détriment d'applications fixes (logiciels, dvd) pénalise les établissements disposant d'un débit Internet trop faible.


Utilisation d'Edugéo sur un poste de salle multimédia lors d'un IDD (cliché V. Folliot).

Les usages autour du numérique

Ces usages ciblent les situations en salle dédiée mais surtout au quotidien, dans la classe.

Le numérique est encore utilisé prioritairement comme l'outil du professeur dans sa préparation et sa médiatisation de l'enseignement (notamment par vidéoprojection à partir d'un ordinateur) et moins comme support pour améliorer les apprentissages, remédier aux échecs, évaluer, mettant l'élève en position d'utilisateur et d'acteur.

L'usage courant est de donner collectivement à voir, d'illustrer en classe (l'essor des manuels numériques semblant renforcer cette approche). D'autres usages mettent l'élève en position d'utilisateur d'applications en classe (via un TNI par exemple), en salle multimédia ou au CDI.
Les enseignants sont susceptibles d'utiliser une offre importante, notamment autour des ressources issues d'Internet. Des sites spécialisés - nécessitant parfois des abonnements - tels INA/Jalons pour l'histoire, Le Site TV, Géoportail, Edugéo, Géopal, sites de musées, d'administrations, etc., sont très appréciés.

Aujourd'hui, la diffusion de l'environnement numérique de travail (ENT) académique e-lyco réoriente l'usage du numérique vers les outils d'échange et de communication, privilégiant l'approche collaborative et l'ouverture de l'école sur l'extérieur. Une réflexion a été entamée autour de l'usage pédagogique d'e-lyco, ciblant notamment les capacités comme « raconter et écrire » et de la place de l'écrit intermédiaire.

Conjointement aux attentes disciplinaires, l'usage du numérique poursuit trois objectifs auxquels sont ici rattachés des exemples précis :

 

1 - Intellectuels, cognitifs, par l'acquisition de méthodes d'analyse de l'information :

 

  • En géographie, l'utilisation des SIG (Géoportail/Edugéo, Géopal, etc.) permet de superposer et combiner à l'envi des documents cartographiques multiples qui sont des outils d'aide à la décision pour l'aménagement du territoire. Le changement d'échelle, la sélection d'informations, l'utilisation d'un langage cartographique, permettent la création de croquis ou de schémas géographiques soignés.

  • En histoire, une recherche documentaire permet de s'interroger sur les sources multiples, d'en vérifier la valeur, de croiser et recouper les informations, de les vérifier. La présence d'archives en ligne constitue un support de travail dont l'usage est appelé à se développer. 

2 - Culturels en favorisant la compréhension du monde :

  • En géographie, l'usage d'un globe virtuel (tel Google Earth) permettra de créer l'itinéraire d'une marchandise, de zoomer sur des lieux (ports), de suivre en temps réel un navire et sa cargaison (grâce au site marinetraffic.com), donnant là quelques éléments tangibles de compréhension de la mondialisation qui est au cœur des programmes.

  • En histoire, l'utilisation du site de l'UNESCO permet de se documenter sur les trésors du patrimoine mondial, telle la mosquée Djingareyber de Tombouctou aujourd'hui menacée. Les indicateurs de l'ONU permettront d'en savoir plus sur le développement du Mali.

 

3 - Civiques, critiques, en favorisant tant l'autonomisation de l'élève que son insertion dans la société.

 

  • En éducation civique/ECJS, l'utilisation du numérique est davantage transversale, soit comme outil de recherche, soit comme support d'analyse critique (lui-même critiqué) ou encore comme support de production, de diffusion et de valorisation, notamment couplé à des projets d'établissement (ex : le CESR) ou la prise en compte d'un PPRE.

  • L'utilisation du numérique permet, par bon nombre d'outils, de revenir sur l'erreur, de procéder par essais, mais aussi de permettre la mutualisation, tant entre les professeurs, que pour les élèves, favorisant le travail d'équipe et les progrès.


Ces objectifs se rattachent à la construction de capacités plus larges (lire et utiliser différents langages, raconter et écrire, etc.) plaçant le numérique au cœur des apprentissages et de la réussite de l'élève. Cependant, malgré ces exigences d'usages, on prendra acte de la réalité des épreuves des examens (Brevet des collèges, Baccalauréat) qui ne demandent pas de faire appel au numérique. Un croquis est toujours une épreuve à faire sur papier...

 

 Conclusion

Dans tous les cas, au-delà de l'outil, c'est l'usage pédagogique et didactique qui compte. Sans tomber dans le piège de contenus chronophages, de didacticiels où prime la dimension technique - l'outil devenant une finalité -, il est nécessaire de construire des situations d'apprentissage où le numérique est partie prenante du contenu pédagogique.

 
 
auteur(s) :

Vincent FOLLIOT, IATICE - Collège René-Guy Cadou, Ancenis

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