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Note d’orientation relative à la « discussion à visée philosophique »

Février 2018

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Note d’orientation relative à la « discussion à visée philosophique »

Note du Groupe permanent de philosophie de l'Inspection Générale



§1
Questions introductives

Soit une première hypothèse de travail : notre école n’est pas suffisamment dialectique et les modalités de la transmission des savoirs et des savoir-faire pourraient, pour le double bénéfice des élèves et des professeurs, évoluer dans le sens d’une plus grande et meilleure appropriation intellectuelle des contenus enseignés.

On comprend d’autant plus et d’autant mieux que l’on est à la fois en dialogue avec les autres et avec soi-même – et cela concerne en particulier la relation professeur(s)-élève(s). Choses bien connues depuis Socrate, et ses reprises platonicienne et  aristotélicienne.

Soit une seconde hypothèse de travail, complémentaire de la première : en considérant que la « discussion à visée philosophique et réflexive », qui apparaît à titre de possibilité dans les programmes de l’Enseignement moral et civique des cycles 2 et 3 (et le « débat argumenté » dans les programmes de ce même enseignement, pour le cycle 4), participe – au moins dans ses intentions – de cet objectif, ce sont au moins cinq questions qu’il nous faut affronter :

1/ Qu’en est-il des objectifs visés par un enseignement tel que l’ « EMC » et comment comprendre, en son sein, la possibilité ouverte d’une « discussion à visée philosophique» ? Plus précisément dit : qu’en est-il du rapport entre la culture des vertus (ou capacités) morales et celle des vertus (ou capacités) intellectuelles ? Car rien en réalité ne garantit que les progrès de l’intelligence aient un sens immédiatement – et même médiatement – moral, a fortiori un sens « moral-républicain ». L’éducation morale, a fortiori la « morale-républicaine » pouvant s’adosser à des ressorts de sensibilité ou de rationalité pratiques d’un ordre spécifique, à bonne distance des raisons et des dispositions savantes ou techniques.

2/ Qu’en est-il du rapport entre des valeurs que l’on peut dire individuelles ou particulières – et dont il n’est pas garanti qu’elles puissent (et même doivent) être généralement partagées – et les valeurs collectives que l’enseignement moral et civique est réputé transmettre et inculquer ? Autrement dit : à supposer que celles-là puissent être cultivées par l’intermédiaire de la « discussion à visée philosophique» : est-on assuré qu’elles soient bien convergentes et compatibles avec celles-ci ?

3/ A partir du moment où l’on considère qu’il n’existe de « penser par soi-même » qu’imbriqué dans le « penser avec d’autres que soi », qu’en est-il de cette altérité dans les pratiques de «discussion à visée philosophique » ? Comment compenser dans les premiers cycles de l’école, et cela au moment même où l’on a des « visées philosophiques », l’absence inévitable de cette altérité constitutive de l’élaboration philosophique que sont pour l’élève avancé (ou l’étudiant) les textes, leur lecture et le patient travail d’explication et de commentaire, où s’ancre la pratique académique et partant scolaire de la philosophie ?

4/ Si l’on accorde que l’école peut et doit être davantage dialectique : quels rapports la « discussion à visée philosophique » entretient-elle avec les disciplines effectivement constituées et enseignées et qui, comme savoir ou savoir-faire authentiquement développés, possèdent et déploient leurs propres visées réflexives ?

5/ Une question complémentaire – plus institutionnelle – vient s’ajouter : quel peut et doit être le rôle des sociétés particulières – associations agrémentées ou non par le MEN – qui prétendent intervenir sur le terrain de la formation des professeurs et qui entendent, ce faisant, faire valoir (y compris financièrement)

Suite de la note : fichier complet.
 

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