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revue de presse - évolution humaine - année 2014

mis à jour le 15/01/2015


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Cette revue de presse correspond à une lecture critique des articles sur l'évolution des hominidés parus dans certaines revues scientifiques francophones en 2014. Les articles sont classés par ordre chronologique.

mots clés : Evolution Humaine, Hominisation, Homme, hominidé, primates, préhistoire, outil, paléontologie, anthropologie


Décembre 2014


Lévolution de l'Homme au XIX° siécle, revue de presse en forme

L'ADN de l'oncle d'Ust'-Ishim - Pour la science N° 446 p 11

Cet homme moderne connu par un fémur est daté de 45 000 ans. Il a livré un ADN qui incorpore comme le notre des séquences néandertaliennes mais celles-ci sont plus longues. En modélisant l'érosion de la longueur des séquences d'ADN néandertaliennes au cours du temps, il a été possible de dater le métissage entre les deux espèces de 60 000 à 50 000 BP c'est à dire au début de l'expansion des hommes modernes hors de l'Afrique et du Moyen Orient.

Il était difficile de dater le métissage des deux espèces tant qu'on n'avait pas séquencé l'ADN d'hommes modernes anciens. C'est maintenant chose faites. Une information qui pourrait être utilisée en classe pour montrer que malgré le métissage notre espèce ne connaît qu'un apport réduit d'ADN néandertalien sans doute à mettre en rapport avec l'hypofertilité des individus hybrides. Une explication connue dans le cas d'autres hybrides interspécifiques.


Les plus anciennes mains  - Pour la science N° 446 p 10

Cette brève illustrée d'une photo nous apprend que des dessins de mains réalisés au pochoir ont été découverte aux îles Sulawesi en Indonésie. Ils sont datés de 40 000 ans et sont les plus vieilles manifestations figuratives connues.

Voilà une remise en cause supplémentaire de la vieille théorie qui faisait de l'Europe le lieu de naissance de l'art pariétal.


Un néandertalien reposait en Normandie  - La Recherche N°494 p 16

Trois os du membre supérieur gauche d'un homme de Neandertal ont été trouvé à Tourville-la-Rivière dans le contexte d'un site de charognage comportant des outils et de nombreux restes osseux d'animaux. Il semble qu'à la faveur d'un épisode tempéré au cours de la glaciation de Riss les hommes de Neandertal se soient établis dans des zones septentrionales.

Contrairement à beaucoup de restes néandertaliens qui datent de la fin de la glaciation de Würm, ces os témoignent de populations beaucoup plus anciennes qui sont très mal connues. Un article qui peut contribuer à faire comprendre la longueur du séjour des néandertaliens en Europe comparée à celle de l'homme moderne.


Les diverses traces de l'émergence d'une pensée symbolique -  La Recherche N°494 p 14

Cette simple frise chronologique permet de situer dans le temps les premières traces matérielles de la pensée symbolique humaine.

Un document utile qui précise les localisations géographiques. On constatera que ces premières traces ne sont pas européennes comme la communauté de paléoanthropologues l'a longtemps pensé.

 



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Novembre 2014


Lévolution de l'Homme au XIX° siécle, revue de presse en forme

On peut aussi faire des découvertes dans les collections anciennes - La Recherche N°493 p 60

Cet article est avant tout un portrait d'Isabelle Crèvecoeur, chercheuse en paléoanthropologie biologique. Son travail comporte des recherches de terrain mais aussi la réinterprétation des collections anciennes souvent exploitées trop sommairement au moment de leur découverte

Bien qu'il ne concerne pas exactement les programmes actuels de SVT, cet article pourra être utilisé dans la partie "orientation" de l'aide personnalisée. Ils permettra de comprendre dans quelles conditions matérielles les jeunes chercheurs de cette discipline exercent leur activité. Cela est d'autant plus utile que de nombreux élèves sont attirés par cette branche de la recherche.


La pharmacopée des chimpanzés - La Recherche N°493 p 50

Cet article est en fait un extrait d'un ouvrage publié par Sabrina et Jean-Michel Krief. A partir d'un exemple précis les éléments ingérés par les chimpanzés malades sont identifiés et analysés. Ils montrent une bonne activité contre l'agent du paludisme.

La question majeure, au delà d'une possible utilisation par l'homme de ces molécules, est l'acquisition de ce comportement par les chimpanzés. S'agit-il d'un véritable élément culturel transmis au sein du groupe ou de comportements sélectionnés par une meilleure survie de ceux qui s'y livrent ? Un article difficilement exploitable en SVT mais qui peut nourrir un débat interdisciplinaire sur l'inné et l'acquis.


Les premières sépultures - La Recherche N°493 p 40

Le squelette de l'homme de la Chapelle-aux-Saints a été découvert en 1908, à une époque où les techniques de fouilles étaient rudimentaires. Cela a conduit à une querelle de spécialistes sur le fait qu'il s'agissait ou non d'une sépulture intentionnelle. Une équipe de chercheurs a donc été conduite à réexaminer les restes trouvés et le contexte géologique et chronologique local. Les os peu altérés étant en connexion au sein d'une cavité qui ne correspond pas à une bauge à ours, ils réaffirment qu'il s'agît d'une sépulture. Dans d'autres sites les preuves de sépultures néandertaliennes ont été trouvées ce qui conduit à penser que nous n'étions pas à l'époque les seuls humains à manifester une pensée symbolique.

Ce débat peut paraître une affaire très technique entre spécialistes mais l'enjeu est considérable car il tient à la place de l'homme moderne parmi les hominines. Il remet en cause une opinion autrefois admise par la plupart des paléoanthropologues faisant de notre espèce une espèce singulière par l'existence d'une pensée symbolique. Un article qui s'insère plus dans une controverse que dans la progression des connaissances. Il sera donc difficile à utiliser en classe.


A Stonehenge, la sécheresse dévoile des structures inconnues - La Recherche N°493 p 24

Ayant généré une abondante littérature, ce site très médiatisé parvient à faire encore parler de lui. A l'occasion de la sécheresse de juillet 2013, des marques dans la végétation sont apparues. Elles pourraient correspondre à des structures que les fouilles antérieures n'avaient pas révélées.

Ce site a décidément toujours les honneurs de la presse car cet article se contente de nous apprendre qu'aucune fouille n'est planifiée. C'est tellement mince qu'il faudra sans doute passer son chemin à moins d'utiliser l'article en MPS pour amorcer le thème "science et vision du monde".


Chimpanzés tueurs  - La Recherche N°493 p 18

La fréquence des meurtres est plus élevée chez les chimpanzés que chez les bonobos. C'est le résultat d'une étude sur des populations sauvages menée pendant 50 ans. Cette étude a aussi montré que cette fréquence est plus liée à la densité de population qu'à l'impact de l'homme.

Le meurtre est malheureusement aussi une composante de l'activité humaine. Beaucoup sont tentés de lier sa fréquence à la surpopulation comme dans cette brève sur les chimpanzés. On sera tout à fait dans l'erreur pour deux raisons : la première tient au fait que le meurtre existait bien avant que la population mondiale soit aussi forte. La seconde aux statistiques de la criminalité qui montrent qu'actuellement le taux d'homicides diminue alors que la population augmente. Voilà une brève dont l'exploitation risque d'être très problématique en classe.


L'homme : une évolution en marche - Pour la science N° 445S p 94

Bien des gens et parfois des scientifiques de renom considèrent que le nombre inouï d'humains actuels rend toute évolution de l'espèce impossible. Cet article de John Hawks fourmille de contre-exemples limpides qui montrent à quel point ce n'est pas vrai. Un travail d'inventaire des mutations et de corrélations avec des phénotypes conduit à l'idée que bien des caractères très répandus comme les cheveux raides des asiatiques, les yeux bleus ou la persistance de la lactase résultent de mutations extrêmement récentes. Elles ont pu devenir extrêmement abondantes dans certaines régions du globe en raisons d'avantages reproductifs pour le moment et pour certains encore mal compris. L'auteur, loin de délivrer un message sans nuance revient sur le rôle important du hasard dans la conservation des mutations. Il règle aussi son compte à l'hypothèse stupide de la "caféaulaitisation" agitée par les propagandes racistes en montrant que les populations les plus métissées sont aussi celles où la diversité des phénotypes est la plus grande.

Un article qui pourra passionner nos élèves et nourrir des débats. Il faudra souvent passer par une formalisation un peu plus poussée des mutations et de leurs effets sur le phénotype mais cet article est une mine à ciel ouvert. Un seul regret cependant : l'utilisation du mot gène dans le sens d'allèle nous obligera à faire une mise au point sur les mauvaises habitudes des médias même s'ils sont scientifiques.


Le bond technologique décisif de nos ancêtres - Pour la science N° 445S p 86

Le titre de cet article de Maxime Derex est assez trompeur puisque l'auteur fait la synthèse de connaissances qui montrent que les moyens techniques développés par les hommes sont le résultat de processus cumulatifs et non d'une modification brutale. A ceux qui pensent que la capacité de l'espèce humaine à s'adapter à des environnements hostiles résultent de mutations génétiques ou de l'intelligence individuelle de quelques uns, l'auteur répond en relatant des expériences involontaires qui ont conduit des explorateurs à la mort dans des environnements où des peuples autochtones survivaient parfaitement. Pour expliquer ce paradoxe, l'auteur développe l'idée que l'accumulation des connaissances au sein d'un groupe est un facteur fondamental de survie. Le maintien de la connaissance au sein du groupe dépend de nombreux facteurs. Le premier semble lié à notre caractère d'animal pédagogique. Les enfants sont effet les seuls petits de primates qui se livrent spontanément à des démonstrations pour leurs congénères. De même toutes les sociétés humaines hébergent des spécialistes de la transmission des savoirs. Le second facteur semble lié à la démographie et les observations de Heinrich sur les cultures tasmaniennes montrent qu'à la suite de leur isolement sur une île, des technologies ont été progressivement perdues faute d'une transmission correcte au sein de groupes trop restreints.

La question de la culture cumulative propre à l'espèce humaine a quelque chose de fascinant car nous sommes placés au coeur du phénomène. L'exploitation de cet article peut nous conduire à expliquer pourquoi les Paléolithiques inférieur et moyen semblent si pauvres en innovations. Même si elles se sont produites de façon sporadique, la taille des groupes et leur fragilité n'ont pas permis leur conservation et leur amélioration, d'où l'impression de stagnation. Comme pour le néolithique, la démographie et la culture cumulative sont au coeur du processus d'adaptation des groupes humains à leur environnement. Un article à partager avec nos collègues philosophes et pourquoi pas à utiliser en aide personnalisée car il fera sens pour nos élèves souvent en proie au doute en ce qui concerne l'intérêt des apprentissages.


L'outil a-t-il forgé l'homme ? - Pour la science N° 445S p 80

Le titre de cet article de Ian Tattersall ne reflète pas exactement son contenu. Il y est beaucoup moins question d'outils que de corrélation entre l'environnement et la génétique des populations. Pour I'auteur la grande instabilité climatique du quaternaire récent a poussé les populations humaines à se fragmenter en petits groupes au sein desquels l'évolution génétique a pu être très rapide. L'émergence du fait culturel à permis à certains de ses groupes de survivre dans des environnements marginaux potentiellement hostiles. Au sein de ces groupes une coévolution des gènes et de la culture aurait privilégié la descendance d'individus ayant des statuts particuliers. Du fait du morcellement des milieux l'évolution des hominines ne pouvait être que buissonnante. Pour l'auteur les innovations ne résultent pas d'un progrès continu mais son sporadiques et c'est par un hasard final qu'une seule espèce humaine a survécu.

Un article sans doute assez difficile à lire pour nos élèves mais qui présente beaucoup d'intérêt. Le premier est de casser l'image d'une orthosélection en se basant en particulier sur l'idée que les pressions de sélections étaient trop labiles et trop diverses. Le second est d'intégrer assez fortement des éléments de génétique des populations qui montrent que l'homme n'est pas une espèce à part. La troisième est de montrer que le fait culturel est un élément du succès reproducteur. Nous voilà bien loin de la longue marche de notre espèce vers le progrès et pour cela cet article est particulièrement intéressant. A noter malheureusement que l'illustration qui accompagne l'article est particulièrement fâcheuse car elle gomme complètement l'aspect buissonnant de cette évolution.


La monogamie un atout pour notre espèce - Pour la science N° 445S p 64

La monogamie est un mode de vie assez rare chez les mammifères. Elle l'est un peu moins chez les primates mais elle est considérée comme une innovation apparue chez les ancêtres de l'homme moderne. Dater son apparition est quasiment impossible même si l'on considère qu'un faible dimorphisme sexuel peut être un indice de monogamie dans une espèce. La réduction des canines des mâles pourrait être liée à la fin des compétitions entre mâles pour les femelles. Après toutes sortes d'hypothèses plus ou moins vérifiables, il semble que le débat tourne maintenant autour du coût énergétique de l'élevage des jeunes hominines. Celui-ci serait tellement important qu'il ne pourrait être couvert que par l'activité des deux parents et même de quelques alliés. La monogamie et les groupes à fortes interactions sociales auraient été sélectionnés comme assurant mieux le succès reproductif.

Un article intéressant mais qui se disperse souvent, ce qui le rendra difficile à lire pour nos élèves. La question ne se trouvant pas au programme, sa lecture sera réservée à ceux qui sont réellement accrochés par ce sujet.


Aux origines de la division du travail - Pour la science N° 445S p 56

Dans cet article, quasiment sur le même thème que celui du mois dernier, Sophie A. de Beaune approfondit la question de la répartition des tâches entre les membres des populations du paléolithique supérieur. Après avoir rappelé combien le comparatisme ethnographique et l'utilisation des indices archéologiques sont des stratégies fragiles, elle revient sur les conclusions de François Sigaut. La très grande qualité des outillages et des objets retrouvés dans les sites du paléolithique supérieur l'inclinent à penser que des spécialistes étaient apparus au sein des groupes. Il y avait donc division des tâches chez les chasseurs cueilleurs. C'est l'instauration de cette division qui pose problème. Pour Sigaut c'est la disponibilité procurée par le partage sexuel des tâches qui aurait favorisé l'émergence du façonnage et de l'utilisation d'outils par certains individus du groupe. La diversité des situations observées chez les chasseurs cueilleurs actuels conduit à penser que c'est ensuite le fait de vivre en société qui va figer la répartition des tâches outillées entre les sexes et induire l'inégalité entre les individus.

Un article sans doute assez difficile à lire pour nos élèves. Il demeure cependant intéressant par le fait qu'il introduit clairement dans le jeu de la répartition des tâches des éléments partiellement biologiques comme le fait de vivre en société. Il serait intéressant de faire un travail commun avec le professeur de philosophie sur ce sujet et pourquoi pas d'en parler dans la partie orientation de l'aide personnalisée pour lever l'autocensure qui sévit souvent lors du choix d'un métier par les uns ou les autres.


L'émergence de la coopération  - Pour la science N° 445S p 52

En s'appuyant sur ses études de primatologie, Franz de Waal explique le succès des hommes modernes plus par la faculté de coopérer que par la domination sur les autres espèces et leur élimination. En s'appuyant sur des acquis très anciens comme l'empathie sans doute liée aux soins apportés aux jeunes, les humains auraient la capacité d'organiser leurs actions en s'appuyant sur une hiérarchie qui dirige la coopération. Le renforcement de cette coopération passe par l'établissement d'une réputation pour chaque individu et par la punition plus ou moins directe des tricheurs.

Un article qui permettra de répondre à la question récurrente du "propre de l'homme". Il peut aussi servir de réponse à ceux de nos élèves qui tirent de l'actualité politique des conclusions erronées basées sur l'élimination des faibles et la raison du plus fort.


Le climat moteur d'évolution - Pour la science N° 445S p 44

Des analyses stratigraphiques des sédiments de la mer rouge montrent que des variations climatiques cycliques ont affecté l'Est africain pendant les trois derniers millions d'années. Cela se manifeste essentiellement par des variations de l'abondance des sédiments éoliens en provenances des zones désertiques. Les analyses isotopiques des dents des hominidés permettent aussi de savoir les parts respectives des plantes en C4 et des plantes en C3 dans l'alimentation des animaux. Une technique toute récente permet de faire des analyses isotopiques des fragments de cuticules végétales emportés avec les poussières du désert. Il est ainsi possible de distinguer les épisodes forestiers riches en plantes en C3 des épisodes de savane, favorables aux plantes en C4. Pour l'auteur de l'article la variabilité climatique de l'Est africain a favorisé les espèces ubiquistes au détriment des espèces trop spécialisées comme les paranthropes.

Si la question paraît passionnante, l'argumentaire développé laisse un peu sur sa faim. Il ne s'agit pas de nier les variations climatiques qui sont magnifiquement enregistrées dans cette zone mais d'envisager les espèces d'hominidés comme incapables de s'adapter par migration. Ainsi pour l'auteur Australopithecus afarensis se serait éteint à la suite de la disparition de son milieu de vie. L'échelle de temps des variations climatiques est suffisamment grande pour que les migrations puissent être des réponses adaptatives efficaces. les scénarios décrits rappellent fâcheusement "l'East side storie". D'un point de vue pédagogique, les rares illustrations proposées sont difficiles à utiliser et les variations du fractionnement isotopique en rapport avec les deux types de photosynthèse sont très difficiles à expliquer à des élèves de terminale. Il sera donc prudent de passer son chemin.


Quand l'homme est devenu prédateur - Pour la science N° 445S p 38

La paléoanthropologie s'est longtemps concentrée sur l'analyse des restes crâniens mais c'est en explorant les modifications du squelette post-crânien et des outillages que l'on est arrivé à reconsidérer complètement la chronologie de l'apparitions des différents éléments présents chez l'homme moderne. Dans un article de synthèse, Kate Wong retrace les différentes étapes de développement qui on fait de l'homme un prédateur. On trouve parmi ces innovations la capacité à courir longtemps, basée sur les modifications du squelette des membres postérieurs et sur l'évacuation de la chaleur par la transpiration, la capacité à utiliser des outils de jet qui résultent de l'orientation de l'épaule, de l'élasticité des muscles du bras, de l'habilité des mains et de l'amplification du mouvement par la rotation du buste, le développement de l'encéphale qui permet de développer des stratégies de chasse et de confection d'outil.

Une excellente synthèse que nous pourrons mettre entre les mains de nos élèves. Le seul point qui peut faire obstacle est l'idée que la modification du régime alimentaire expliquerait le développement de l'encéphale. Si l'hypothèse est valide sur le plan nutritionnel, elle manque singulièrement de démonstration et oublie le fait que l'homme de Flores était un chasseur qualifié alors que sa capacité crânienne était aussi faible que celle des premiers hominines.


Le buissonnant rameau humain - Pour la science N° 445S p 28

Cet article de synthèse de Bernard Wood, écrit de façon très claire, fait le point sur la délicate question des relations entre l'homme actuel et les fossiles d'honinines. L'auteur plaide pour que le rameau humain soit traité exactement comme les autres groupes de mammifères. Il introduit bien entendu dans son scénario le fait que plusieurs espèces d'hominines ont partagé le même milieu au point parfois de se métisser.

Voilà un article remarquable par sa clarté qui rompt enfin avec les sempiternelles discours sur les ancêtres de l'homme comme si on était capable de les identifier. La démarche est très bien expliquée et la figure des pages 30 et 31 devrait faire date. Pour une fois l'échelle chronologique est une échelle proportionnelle et les relations directes d'ancêtres à descendants sont plutôt laissées dans le floue. Un article à recommander chaudement à nos élèves.


La saga humaine réécrite - Pour la science N° 445S p 24

L'éditorial introductif de Kate Wong à ce numéro spécial sur l'Odyssée humaine met bien en évidence les énormes modifications survenues depuis vingt ans en paléoanthropologie. Après avoir décrit l'état des connaissances dans les années quatre-vingt-dix, l'auteur introduit les différents articles de la revue.

Un ensemble précieux qui permettra de mesurer les progrès de la connaissance depuis vingt ans et à les mettre en perspective. Peut-être par une maladresse de traduction on trouve cependant deux fois une phrase qui suggère que l'homme moderne était "destiné" à dominer les autres hominidés. Voilà une idée néfaste bien ancrée dans la science nord Américaine et qui se traduit par un vocabulaire inapproprié. Il faudra en discuter avec nos élèves qui ont déjà bien du mal à admettre que le hasard joue un rôle important dans l'évolution, beaucoup plus important en tout cas qu'une quelconque "destinée" scientifiquement indéfinissable.


Les Néandertaliens, disparus plus tôt ? - Pour la science N° 445S p 11

Cette brève évoque les nouvelles datations obtenues par l'équipe de Thomas Higham sur les derniers néandertaliens d'Europe. Cette disparition aurait eu lieu entre 41 000 et 39 000 BP. La brève insiste cependant sur le fait que les derniers Néandertaliens sont contemporains pendant quelques millénaires des premiers hommes modernes européens.

Une information à prendre avec prudence tant que les datations des premiers hommes modernes n'ont pas été réévaluées avec la même technique.

 



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Octobre 2014


Lévolution de l'Homme au XIX° siécle, revue de presse en forme

La boucherie néandertalienne de Quincieux - Pour la science N° 444 p 4

Des fouilles d'urgence du site de Quincieux viennent de mettre un jour un site de boucherie occupé par des néandertaliens entre 55 000 et 35 000 ans BP. Ce site recèle surtout des restes de très gros animaux. Bien souvent les os longs manquent, ce qui indique qu'ils ont été exportés avec le viande qui les couvrait. Distinct des habitats et des zones de chasse, ce site proche des ressources en eau et de pierre pour les outils présente les caractéristiques d'une sorte d'usine de boucherie en plein air. De nombreux individus exploitaient les carcasses pour la viande, les tendons et la fourrure. Pour les auteurs cela impliquait un groupe d'individus assez nombreux qui coopéraient intensément. Cette population nombreuse expliquerait la préférence pour les proies de grande taille susceptible de nourrir l'ensemble du groupe.

Les indices de vie sociale chez les néandertaliens sont assez rares. La lecture de cet article peut permettre à nos élèves de mieux comprendre les contraintes qui s'exerçaient sur les hommes du paléolithique


Les outils ont fait l'homme  - La Recherche N°492 p 54

Dans cet article argumenté, Sophie A. de Beaune rend compte des recherches de François Rigaut, historien des techniques récemment disparu. Les Hommes, comme certains animaux non humains sont capables d'utiliser des outils mais ils sont les seuls à utiliser des outils pour en fabriquer d'autres, dédiés à des tâches bien différentes. Pour l'auteur cela passe par un changement de statut des choses "neutres" qui ne sont ni bonnes ni mauvaises pour les animaux non humains et qui peuvent êtres vues comme des matériaux pour faire des outils par les humains. L'autre idée-force est que les humains pratiquent à la fois l'entraide et l'échange. Cela fonderait des sociétés humaines avec un échange des tâches entre les sexes et donc l'émergence de spécialistes. Enfin l'homme s'adonne à des activités sans aucune utilité pratique comme les jeux d'émulation. Cela lui permettrait de développer une pensée réflexive pour "gagner". L'auteur finit son exposé en abordant la question du support de toutes ces inventions et c'est pour elle la capacité à mener des raisonnements analogiques. Cette aptitude cognitive, qui remet en lumière l'importance d'un fait biologique, aurait précédé tous les développements d'outillages par les hommes.

Un article très intéressant qui répond assez bien au souci exprimé par certains élèves "quelles différences décisives entre l'homme et les autres animaux ?". La réponse classique étant plutôt d'ordre quantitatif, elle est souvent mal perçue par les élèves. Avec cet article, une argumentation plus recevable apparaît. Fabriquer des outils pour en faire d'autres est incontestablement une innovation proprement humaine. Malheureusement en évoquant une organisation sexiste des sociétés comme condition de l'apparition de ces nouveaux comportements, nous risquons de renforcer des discours justificatifs intolérables qui n'ont pas leur place dans nos classes.


Les Neandertaliens pratiquaient l'art rupestre - La Recherche N°492 p 24

Sous une couche archéologique datée de 38 500 à 30 500 par des charbons de bois, des traits gravés dans la roche dure du sol d'une caverne à Gibraltar attestent que les habitants de la grotte, en l'occurrence probablement des neandertaliens, étaient capables de telles gravures.

On pourra certes mettre en avant qu'à la même époque, des hommes modernes ont produit des gravures et des peintures beaucoup plus élaborées, cette capacité attestée des neandertaliens les rapproche un peu plus de l'humanité actuelle.


Neandertaliens omnivores - La Recherche N°492 p 23

Cette brève relate les résultats de l'analyse de fèces fossiles de néandertaliens trouvées en Espagne. Bien que majoritairement carné, leur régime alimentaire comportait une part notable de végétaux.

Une nouvelle qui contribue à modifier l'image des neandertaliens mais qui ne mérite guère que l'on s'y attarde avec nos élèves.


Disparition précoce - La Recherche N°492 p 15

L'utilisation d'une méthode de datation au carbone 14 plus précise sur 40 sites européens a conduit à reconsidérer la datation de la disparition de l'homme de Neandertal. Il aurait disparu dès 40 000 BP.

La datation au Carbone 14 est délicate pour des périodes aussi anciennes. Si cette nouvelle datation était avérée cela conduirait à remettre en cause une bonne partie de la période de cohabitation avec l'homme moderne en Europe de l'Ouest. Reste à savoir si les datations concernant l'arrivée de l'homme moderne en Europe de l'Ouest ne vont pas être reconsidérées à leur tour. Ce résultat ne remet pas en cause la possible hybridation entre les deux espèces car cet épisode aurait eu lieu beaucoup plus tôt et au Moyen Orient.


Sur les traces d'Homo americanus - La Recherche N°492 p 8

La découverte au Brésil d'outillages lithiques datés de 24 000 BP met la communauté des paléoanthropologues nord américains en émoi. Le paradigme d'une colonisation tardive des Amériques par les hommes modernes de la culture "clovis" (13 000 BP) a du plomb dans l'aile. Pour les découvreurs, l'identité des hommes qui ont façonné ces outils n'est pas connue mais ils sont indéniablement les résultats d'un façonnage.

Ces outillages ont été décrits par des chercheurs sud américains, espagnols et français ce qui ne facilite pas la diffusion de la connaissance chez les chercheurs anglo-saxons. Un texte qui illustre parfaitement la résistance des chercheurs en place à la découverte de nouveaux éléments qui remettent en cause les paradigmes sur lesquels ils ont bâti leur carrière. Un article qui illustre un peu le problème des migrations dans l'histoire de l'humanité. Pour cette raison, il peut être lu avec profit par nos élèves.



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Septembre 2014

Lévolution de l'Homme au XIX° siécle, revue de presse en forme

Un nombre d'espèce en constante évolution - La Recherche N°491 p 36

Bruno Maureille fait le point sur les débats concernant les espèces humaines en Eurasie depuis 2 millions d'années. A la suite des découvertes de paléogénétique concernant les denisoviens et le néandertalien très ancien de la Sima de los Huesos quatre scénarios de différenciation des néandertaliens et des denisoviens sont proposés. D'autre part des chercheurs géorgiens en étudiant les fossiles contemporains des hommes de Dmanisi propose de rattacher tous ces fossiles à une seule espèce fortement polymorphe. Tous ces débats se résument en effet à un seul : Comment établir les contours d'une espèce fossile ?

Un article qui a le mérite d'être très clair et de bien poser les problèmes. Il mettra mal à l'aise les amateurs de vérités scientifiques bien établies. Voilà une occasion de s'intéresser plus aux éléments factuels qu'aux théories qui vivent ce que vivent les espèces, c'est à dire peu de temps. Un article pour les plus passionnés de nos élèves et dont la lecture ne sera guère profitable à ceux qui n'ont fait qu'effleurer les informations sur les hommes fossiles.


L'ADN ancien en Europe et en Asie - La Recherche N°491 p 34

Cette carte montre l'état d'avancement des séquençages d'ADN anciens. La totalité des échantillons étudiés provient d'Europe et d'Asie. Aucun ADN d'africain ancien n'a pu être étudié en raison des très mauvaises conditions de préservation de l'ADN sous les climats chauds. Alors que l'ADN mitochondrial est séquencé depuis plus de quinze ans, l'étude de l'ADN nucléaire ne fait que débuter et demande d'excellentes conditions de préservation.

Cette carte montre combien l'information sur l'ADN ancien est parcellaire. Cela permettra aux élèves de relativiser la portée des découvertes récentes dans ce domaine.


Nous ne sommes pas que des Homo sapiens - La Recherche N°491 p 28

Cet article très clair de John Hawks fournit enfin une synthèse des connaissances actuelles sur la participation des néandertaliens et des dénisoviens au génome de l'homme moderne. Il donne en particulier quelques clés pour comprendre l'hétérogénéité de cette conservation. Certains chromosomes comme le chromosome X ne recèlent quasiment aucune introgression alors que d'autres régions sont beaucoup plus riches en ADN "non sapiens". L'hypothèse d'une sélection positive des populations porteuses de certains variants "néandertaliens" ou "dénisoviens" est bien étayée. A l'inverse l'hypofertilité des hybrides expliquerait le caractère limité des introgressions géniques.

Un article précieux qui permet d'aborder la question avec les élèves de terminale. Dire qu'environ 2 % des ancêtres d'un européen étaient des néandertaliens est une façon concrète et utile de quantifier l'hybridation.


Gène et intelligence... chez les chimpanzés - Pour la science N° 443 p 5

Des études statistiques sur les capacités cognitives de chimpanzés élevés en captivité semblent montrer qu'elles semblent à 50% héritables, c'est à dire associées à des facteurs génétiques. Les performances des chimpanzés étaient d'autant plus voisines qu'ils étaient génétiquement voisins.

>Le manque d'informations sur la méthodologie laisse planer un doute sur cette brève. Il n'est précisé nulle part si ces individus, pour certains apparentés, avaient vécu normalement, c'est à dire au sein d'un groupe familial durant les expériences. Il sera donc prudent d'attendre de plus amples informations sur ce sujet.


 

Août 2014

Lévolution de l'Homme au XIX° siécle, revue de presse en forme

La généalogie des mythes  - Pour la science N° 442 p 22

En décomposant les mythes actuels de plusieurs peuples en éléments séparés appelés "mythèmes", Julien d'Huy est parvenu en empruntant la démarche des biologistes à construire des arbres de distances qu'il est possible de transformer en arbres phylogénétiques en utilisant des algorithmes appropriés. Il apparaît ainsi que les mythes sont partagés par de nombreuses populations mais que chacune y a apporté des modifications marginales qui s'accumulent avec le temps et les migrations.
Les mythes comme la chasse cosmique, Polyphème ou Pygmalion auraient des origines au Paléolithique supérieur. Suivant la démarche des évolutionnistes l'auteur propose des portraits robots de la version originale de chaque mythe. Le mécanisme principal de la propagation de mythes serait la migrations des populations tandis que les goulots d'étranglement démographiques expliqueraient les altérations et appauvrissements importants des mythes.

Le fait le plus intéressant est sans doute que les migrations retracées par l'étude des mythes sont tout à fait semblables à celles qui ont été déduites des éléments linguistiques ou génétiques. Un article très intéressant mais qui aura du mal à s'insérer dans un cours de SVT. Un travail commun avec le professeur de philosophie sur ce thème sera sans doute très fructueux.


Gène hérité de Denisova  - Pour la science N° 442 p 7

Les autochtones des hauts plateaux tibétains présentent la particularité d'être peu sensibles aux maladies cardio-vasculaires alors que leur environnement de haute altitude est connu pour provoquer de tels troubles. Ils possèdent aussi un allèle rare d'un gène impliqué dans ces maladies. Cet allèle, retrouvé chez l'homme de Denisova serait responsable de l'adaptation à la vie en haute altitude.

Une coïncidence troublante certes mais ce n'est peut-être qu'une coïncidence. Elle conforte cependant l'idée que les populations du Sud est asiatique ont quelques ascendants Denisoviens. De là à affirmer que la résistance aux maladies cardiovasculaires dues à l'altitude est liée à un seul allèle, il y a un pas à ne pas franchir. La sensibilité ou la résistance à une pathologie sont rarement monogéniques.


 

Juillet 2014

Lévolution de l'Homme au XIX° siécle, revue de presse en forme

Naïa, jeune première Américaine et Les premiers Américains sont bien arrivés d'Asie - Pour la science N° 441 p 4 et La Recherche N°489 p 20

Ce squelette complet, daté de -12000 ans environ, est celui d'une adolescente, tombée dans une grotte maintenant ennoyée du Yucatan. L'étude de l'ADN mitochondrial permet d'affirmer qu'elle appartenait à une population originaire de la région du détroit de Behring alors que son anatomie osseuse révèle des caractères présents chez les océaniens. Ces derniers sont donc attribués à une évolution morphologique du groupe postérieurement à sa migration.

Ces articles s'insèrent dans le grande polémique qui concerne l'origine de "Natives" Nord Américains. Certains avancent la présence de caractères "africanoïdes" chez des fossiles anciens pour contester la thèse dominante qui situe dans l'Est de la Sibérie et l'Alaska les populations ancestrales des amérindiens. Des articles que nos élèves auront du mal à comprendre s'ils ne connaissent pas les éléments du débat, d'autant qu'ils reprennent la terminologie typiquement nord américaine (africanoïde, europoïde, mongoloïde), historiquement très liée aux théories racistes.

 


 

Juin 2014


Lévolution de l'Homme au XIX° siécle, revue de presse en forme

Comment Neandertal chassait-il le mammouth ? - La Recherche N°488 p 24

La morphologie actuelle de la falaise de la Cotte à Saint-Brélade sur l'île de Jersey permet de penser que les nombreux os de mammouths trouvés au pied de la falaise étaient ceux d'animaux chassés par les habitants du lieu entre - 230 000 et - 40 000 ans. Une analyse du paléopaysage en sondant la plateforme continentale au pied de la falaise montre que le paysage chaotique de cette période de bas niveau marin ne permettait pas de guider efficacement un troupeau de mammouths vers la falaise fatale. Il faudrait donc privilégier la thèse de chutes accidentelles.

Un article qui remet en question les hypothèses simplistes basées sur le géomorphologie actuelle. La compréhension d'un site passe le plus souvent par une reconstitution préalable des paléoreliefs et des paléobiocénoses.


Gènes de Neandertal - La Recherche N°488 p 15

En utilisant les connaissances relatives au génome de Neandertal, des chercheurs ont montré que les gènes de ce dernier ne s'exprimaient pas de la même façon dans les cellules osseuses de celui-ci et dans les nôtres. Cela pourrait expliquer les différences de morphologie entre les deux espèces.

Une brève à considérer sans doute avec prudence car les informations sur la démarche suivie ne sont absolument pas citées.


Anciens primates sociaux - La Recherche N°488 p 13

Le séquençage du chromosome Y dans un groupe de chimpanzés Ougandais a permis de conclure que tous les mâles du groupe étant apparentés, leur plus récent ancêtre commun a vécu il y a 2 600 ans.

Ce cas d'école est réservé aux groupes exclusivement patrilocaux. Dans ce cas de figure les jeunes mâles restent systématiquement dans le groupe de leur père. Cette situation a été rencontrée dans des populations humaines et donnent des résultats voisins sans être toutefois aussi extrêmes. Elle est la plupart du temps liée à des fait culturels comme les règles matrimoniales ou la transmission du patrimoine économique.




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Mai 2014


Lévolution de l'Homme au XIX° siécle, revue de presse en forme

L'histoire mouvementée d'une allée mégalithique - La Recherche N°487 p 60

Les allées couvertes sont souvent présentées comme des reliques de tumulus. Le reste de l'édifice ayant été exploité à posteriori pour fournir des matériaux de construction. Celle de Méréaucourt et quelques autres semblent d'un type bien différent. Des études chronologiques précises indiquent qu'elle n'a reçu sa couverture de pierre que bien après les ensevelissements des défunts qui eux-mêmes se sont étalés entre six et huit siècles. Pour les fouilleurs, les deux grandes dalles de pierre auraient servi à remplacer une couverture en matériaux périssables pour clore définitivement le site. Dans un second temps, beaucoup plus tardif, les dalles auraient été déplacées, cassées et recouvertes de sédiments pour faire disparaître complètement l'allée couverte.

Bien qu'il s'agissent de monuments néolithiques, la lecture de cet article peut être utile pour mettre fin à des idées reçues bien ancrées dans l'esprit de nos élèves. Beaucoup sont encore persuadés que menhirs et dolmens ont été érigés par des Celtes. Les datations fournies dans l'article montrent que les allées couvertes qui sont avant tout des tombes collectives ont été érigées par des néolithiques bien antérieurs à l'arrivée des ancêtres des gaulois.

L'art du Magdalénien a évolué dans le temps et dans l'espace - La Recherche N°487 p 20

En faisant une analyse stylistique des différentes représentations de chevaux produites par les Magdaléniens, des chercheurs de l'Université de Toulouse III ont montré que les sculptures produites il y 14 000 ans dans les Pyrénées étaient différentes des celles produites en Aquitaine 2 000 ans plus tard.

Voilà une excellente occasion de mettre en lumière les problèmes liés à l'appréhension des temps géologiques. On peut par exemple montrer deux de ces représentations séparées par 2 000 ans et fournir en même temps la reproduction d'une fresque de Pompéi et d'un tableau contemporain. Reste que l'article de fournit malheureusement pas de documents support pour cet exercice.

Little Foot, aussi vieux que Lucy - Pour la science N° 439 p 7

Pris dans un éboulis karstique cimenté, le squelette de cet australopithèque découvert en 1997 par R. Clarke, ne peut être daté par les méthodes conventionnelles. Une analyse fine de la chronologie sédimentaire et l'anatomie comparée aboutissent à des résultats cohérents. Little foot serait vieux de 2,2 à 4 millions d'années ce qui encadre la l'âge présumée de 3,3 Ma obtenue par la comparaison avec les autres australopithèques.

Ce que ne dit pas cet article, c'est que ce fossile est parfois présenté comme celui d'un australopithèque tardif (1.5 Ma), trop récent pour être proche des ancêtres de l'homme. Cette datation est donc un élément de controverse qui tend à faire de Little foot un contemporain de Lucy. Reste le magnifique cliché du crâne de ce fossile exceptionnel. La seule exploitation que nous pourrions faire de cet article dans nos cours concerne la grande diversité des australopithèques. Cette diversité est à la fois géographique, biologique et temporelle.

 


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Avril 2014


Lévolution de l'Homme au XIX° siécle, revue de presse en forme Qui a réalisé les peintures préhistoriques du Levant espagnol ? - La Recherche N°486 p 60

Les abris sous roche de l'Est de l'Espagne montrent des peintures qui ont longtemps été attribuées au Paléolithique supérieur. Ne comportant aucun élément d'origine organique elles ne sont pas datable par le Carbone 14. Ce sont les analyses stylistiques et les faunes représentées qui suggèrent que les auteurs de ces peintures très variées aient été les premiers néolithiques ibériques il y a huit millénaires.

Pourvu de belles illustrations, cet article se résume à un historique de la démarche de datation entreprise depuis la découverte de ces peintures par les scientifiques. Il sera donc difficile à exploiter avec nos élèves.


Nos gènes de Neandertal  -La Recherche N°486 p 21

Chaque individu d'origine non-africaine porte entre 1 et 3 % d'ADN néandertalien. Une étude statistique de grande ampleur portant sur plus de 1 000 individus a permis de localiser les territoires corporels où les gènes d'origine néandertalienne s'expriment. C'est le cas de la peau où ces gènes auraient pu jouer un rôle dans l'adaptation à l'environnement eurasiatique. La l'inverse les gènes d'origine néandertalienne sont sous-représentés dans les testicules. Cela pourrait expliquer pourquoi les deux espèces sont restées séparées pendant près de 70 000 ans en Europe. Il s'agirait d'un cas d'hypofertilité des individus hybrides.

Un article plus facile à exploiter que celui paru sur le même sujet dans "Pour la Science" du mois dernier. Il reste cependant une ambiguïté à lever : cela concerne l'utilisation du mot "gène". A la lecture de l'article, il semblerait qu'il s'agisse plutôt d'allèles que de gènes. Il faudra donc se livrer à des vérifications avant de se lancer dans l'utilisation du document car cette confusion, délibérément commise par les médias destinés au grand public, jette le trouble dans l'esprit de nos élèves.


Premiers américains - La Recherche N°486 p 15

Cette brève relate les conclusions du séquençage de l'ADN d'un jeune garçon mort il y a 12 600 ans. Il est à la fois proche des amérindiens actuels et des habitants de la Sibérie.

Cette migration à travers le détroit de Behring sans cesse remise en cause par des esprits parfois farfelus semble donc être bien étayée par des analyses d'ADN de plus en plus nombreuses.


Les débuts européens de la production laitière - Pour la science N° 438 p 48

Dans cet article assez développé deux chercheurs de l'Université de Bristol décrivent les techniques qui ont permis d'établir que la fabrication de fromage, originaire d'Asie mineure, a gagné toute l'Europe il y a 8 000 ans. Les analyses de restes osseux et l'extraction des lipides des tessons de poterie montrent que deux grandes voies ont été suivies lors de la progression vers l'Ouest. La voie méditerranéenne basée essentiellement sur les moutons et les chèvres et la voie danubienne qui permet l'arrivée des bovins jusqu'en Grande Bretagne et en Scandinavie. L'essentiel de la production laitière était transformée en fromage comme en témoignent les fragments de faisselles en terre cuite. Ce fromage, facile à conserver et a transporté présente aussi l'avantage d'être pauvre en lactose. Les européens à l'inverse de la plupart des habitants des autres continents sont cependant tolérants au lactose. Cela s'explique sans doute par une action de profonde du mode de nutrition sur la structure génétique des populations européennes.

Un article très intéressant mais qui trouvera difficilement sa place dans les activités sur l'évolution. Il pourra cependant être utilisé pour montrer l'apport de l'archéologie dans la reconstitution des migrations. Il peut être aussi exploité pour étudier une exemple de sélection naturelle chez l'homme. Le thème sciences et aliments de MPS peut aussi donner l'occasion de travailler sur cette question.


Homo erectus, deux fois sorti d'Afrique - Pour la science N° 438 p 9

"La très complexe datation d'une calotte crânienne d'Homo erectus trouvé à Denizli en Turquie a permis de montrer que ce fossile plus proche des erectus d'Ethiopie que de ceux de Géorgie correspondait à une deuxième vague de colonisation sortie d'Afrique il y a 1.1 à 1.3 Ma. Les fossiles Géorgiens sont quant à eux datés de 1.8 Ma environ.

Comme bien souvent l'hypothèse primitive d'une migration unique se trouve battue en brèche par la découverte de nouveaux indices. Par contrecoup le scénario dit "du chandelier" perd un peu plus de sa crédibilité. Il est donc à parier que toutes les grandes migrations humaines sont constituées de plusieurs vagues successives. L'importance de ces mouvements de population et des métissages qui en résultent grandit au fil des découvertes. Bien que touchant aux migrations et à la datation, cet article ne sera sans doute pas exploitable en classe car il entre trop dans les détails d'un débat qui n'est pas central dans nos programmes.



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Mars 2014

<a name="0314"><img src="/adminsite/toolbox/images/etit.gif" alt="0314"><font color="#CB0000" size="2"><sup>0314</sup></font></a><br> Lévolution de l'Homme au XIX° siécle, revue de presse en forme

L'impact de l'agriculture revu  - Pour la science N° 437 p 12

Cette brève signale les résultats d'un étude de la diversité génétique des populations de pygmées et d'agriculteurs sédentaires en Afrique centrale. Ce type d'étude permet généralement de situer dans le temps les périodes d'expansions démographiques. Dans cette zone elles sont antérieures à l'apparition de l'agriculture.

Il était classique de considérer que l'agriculture avait été l'un des facteurs expliquant la brutale explosion démographique du néolithique. De nombreuses observations récentes tendent à prouver le contraire. Elles sont de deux ordres : les premières montrent que les techniques considérées comme "néolithiques" étaient souvent maîtrisées par des chasseurs cueilleurs bien antérieurement à leur sédentarisation. Les secondes concernent la démographie et montre que l'augmentation des effectifs des groupes humains les avaient poussés à mieux transmettre leurs savoirs à leurs descendants, amorçant ainsi l'acquisition et la conservation de nombreux faits culturels.


Des gènes néandertaliens inégalement répartis - Pour la science N° 437 p 10

Les variants "néandertaliens" de certains gènes humains continuent à faire parler d'eux. Les chercheurs de Leipzig et Harvard ont étudié ces variants dans 1 000 génomes modernes. Il se confirme que seuls les eurasiatiques possèdent ces variants et que certains allèles hérités des néandertaliens concernent la kératinisation de la peau. Il est donc possible que les humains modernes possédant ces allèles aient été sélectionnés. Par contre le chromosome X des humains actuels est très pauvre en ADN "néandertalien". Cela est vu comme un signe d'hypofertilité des individus hybrides masculins comme cela se produit pour d'autres hybrides interspécifiques.

Voilà un article intéressant qui pourrait expliquer pourquoi les deux espèces n'ont pas été fondues en une seule et pourquoi les Eurasiates modernes ont gardé une part du génome néandertalien. Malheureusement l'argumentation sera difficilement accessible à nos élèves d'autant que les éléments documentaires manquent cruellement.


Peinture néolithique : un volcan en éruption ? - Pour la science N° 437 p 7

Une peinture murale de trois mètres de largeur trouvée dans un agglomération néolithique turque pourrait figurer aussi bien une peau de léopard qu'une éruption volcanique. Une recherche dans les éruptions volcaniques de la même époque ont permis de trouver une éruption quasi contemporaine située à seulement 130 kilomètres du lieu de la peinture.

Les incertitudes entachant les datations de la peinture et de l'éruption volcanique font que la preuve ne sera jamais complète d'autant que 130 kilomètres sont une distance un peu trop élevée pour un dessin d'observation. S'agit t-il de la transcription graphique d'un récit contemporain de l'éruption ?


Les Néandertaliens de l'Altaï étaient consanguins - La Recherche N°485 p 20

Le séquençage de l'ADN d'une néandertalienne de l'Altaï datée de 50 000 ans permet de conclure que ses parents étaient fortement apparentés. Comparés aux populations actuelles, les néandertaliens ont une diversité génétique très faible qui pourrait expliquer partiellement leur disparition.

Un article tout à fait complémentaire de celui paru dans Pour la Science du mois de février. Il insiste plus sur la notion de diversité génétique que ce dernier.


Une dent d'homme ancien découverte en Afrique centrale - La Recherche N°485 p 13

En fouillant dans des collections entreposées à Bruxelles depuis les années cinquante, une molaire ayant appartenu à un hominien fossile a été trouvée et datée de 2 Ma. Elle provient d'Ishango en République Démocratique du Congo. Sa structure correspond parfaitement à celle des dents des représentants du genre Homo.

En raison des caractéristiques géochimiques des sols et des eaux des zones tropicales humides, il est rarissime d'y trouver des restes osseux ou dentaires. Il y a eu très peu de recherches dans ces zones. Cela explique en partie les idées anciennes sur l'apparition du genre Homo. Cette découverte est sans doute assez exceptionnelle. Elle indique en tout cas que les premières espèces humaines n'étaient pas toutes cantonnées à l'Est de l'Afrique.

<br><br><a href="#menu"><span style="font-style: italic;"><span style="font-weight: bold;">Retour</span></span></a>
 

Février 2014


Lévolution de l'Homme au XIX° siécle, revue de presse en forme

Le vrai roi des animaux - Pour la science N° 436 p 62

Lars Wenderlin est un spécialiste des carnivores. Ses études sur les représentants fossiles et actuels de ce clade le conduisent à constater une forte réduction de la diversité des carnivores au moment où les hominines et en particulier Homo ergaster se développent en Afrique. La plupart des carnivores hyperspécialisés comme les tigres à dent de sabre disparaissent et laissent la place à des espèces plus généralistes et opportunistes comme les lions et les hyènes vers 1.5 à 2 millions d'années BP. Il pourrait s'agir de la conséquence directe du développement des capacités prédatrices des humains

L'auteur indique lui-même que tout n'est pas encore complètement établi dans cette théorie. Il manque en particulier un calage chronologique fin. Il faut cependant reconnaître que cette approche peut être comparée à ce qui se passe lorsqu'on introduit un nouveau superprédateur dans un milieu. Tout le réseau trophique est alors perturbé au détriment des "hyperspécialistes". Un article intéressant mais quasiment impossible à utiliser dans le cadre de nos programmes.


Une forte consanguinité chez les Néandertaliens - Pour la science N° 436 p 11

Le séquençage de l'ADN nucléaire ancien a une conséquence inattendue. Un chercheur de l'institut Max Planck vient en effet de montrer que l'orteil trouvé à Denisova appartenait à une fillette dont les deux parents étaient fortement apparentés. Les calculs de densité de population pour cette époque conduisent à des densités de l'ordre de 8 habitants pour 1000 Km² soit environ 50 individus pour la surface d'un département moyen. La rareté des rencontres entre groupes aurait conduit ceux-ci à pratiquer une endogamie très marquée qui a laissé des traces dans leur patrimoine génétique.

Voilà un article qui peut être utilisé lorsqu'on étudiera la dérive génétique. Dans un tel contexte celle-ci est très rapide et peut expliquer la très grande diversité morphologique des hommes du paléolithique. Cela nécessitera cependant d'admettre que le tabou de l'inceste est une innovation assez récente dans l'histoire des hommes.
A noter que la fillette qualifiée de Néandertalienne est plus couramment connue sous le nom de Denisovienne.


Premiers Français - La Recherche N°484 p 23

Cette brève signale la découverte d'outillages acheuléens datés de 650 000 ans sur les bords du Cher près de Vierzon.

Une nouvelle difficilement utilisable en classe mais qui montre que l'Europe de l'Ouest a été peuplée très tôt par des hominines.


Séquencer un ADN humain aussi ancien est un bel exploit technique - La Recherche N°484 p 15

Dans cet entretien avec Ludovic Orlando le séquençage de l'ADN mitochondrial d'un humain mort il y 400 000 ans est commenté. Il s'agit d'un nouvel exploit technique de l'équipe de Svante Pääbo à Leipzig. Au delà de cet exploit le résultat est assez paradoxal puisque cet ADN se rapproche plus de celui des Dénisoviens de Sibérie que des Néandertaliens pourtant trouvés au même endroit. Il est possible que cet ADN soit proche de celui de l'ancêtre commun au deux lignées.

Un article qui développe plus les aspects techniques de cette découverte que les aspects paléontologiques. Il est donc un peu plus facile à lire pour nos élèves sans être très accessible cependant.



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Janvier 2014


Lévolution de l'Homme au XIX° siécle, revue de presse en forme

L'arrivée des langues indo-européennes en Europe - Pour la science N° HS82 p 22

L'article tente de faire le point sur les arguments qui permettraient de trancher entre les deux origines hypothétiques des langues indo-européennes. Schématiquement, dans la première hypothèse, il s'agirait de peuples cavaliers du Nord de la mer Noire, dans la seconde d'agriculteurs anatoliens quasiment contemporains de la néolithisation. La question est donc couplée avec celle de l'apparition de l'agriculture dans l'espace européen. Comme toujours le débat tourne autour de l'importance respective des migrations et de l'acculturation des autochtones. En utilisant les résultats de la génétique des populations et les traitements des éléments linguistiques par les outils de cette même génétique des populations on pensait pouvoir construire un scénario robuste tranchant en faveur de l'une des hypothèses. L'article donne au contraire l'impression que rien n'est encore bien clair même s'il donne une légère préférence à l'hypothèse anatolienne.

Un article touffu et difficile à lire même pour quelqu'un a une certaine connaissance des tenants et des aboutissants du débat. Reste cependant les arbres phylogénétiques établis par les analyses de similitudes de vocabulaire. Ils présentent une vision assez convaincante de l'apparition des langues européennes modernes sans résoudre la question de leur implantation. Il ne semble pas qu'un tel document puisse être lu avec profit par nos élèves dans le cadre de nos classes.


Le Vascon, première langue d'Europe - Pour la science N° HS82 p 16

Cette thèse soutenue depuis des décénnies par le linguiste Theo Vennemann est basée sur les similitudes constatées entre les noms des fleuves et des localités à travers toute l'Europe. Après le dernier maximum glaciaire vers - 20 000 ans, les peuples réfugiés dans l'ouest de la chaîne pyrénéenne aurait recolonisé le Nord-ouest de l'Europe en fixant des toponymes qui auraient ensuite été conservés par les peuples indo-européens arrivés postérieurement. Une telle influence expliquerait aussi les systèmes de numération à base 20 adoptés dans certaines populations et qui seraient d'origine basque.

Le sujet est depuis longtemps l'objet de controverses et on aimerait avoir plus d'éléments de démonstration. Pour l'auteur il s'agirait de migrations de populations dans des espaces laissés vacants par le retrait des glaciers et la disparition des déserts glacés. On ne peut cependant ignorer un autre processus qui est celui de l'acculturation. Théo Venemann l'évoque lui-même lorsqu'il dit que les Indo-européens, arrivant dans des lieux dont la toponymie avait été fixée par les Vascons ont adopté ces dénominations sans en connaître la signification. Un article que l'on laissera par prudence de côté dans nos cours même s'il semble en connexion avec le problème des migrations.


Les cousins américains de l'enfant de Mal'ta - Pour la science N° 435 p 14

Le séquençage de l'ADN mitochondrial et de l'ADN du chromosome Y de cet enfant enterré il y a 24 000 ans près du lac Baïkal montre que son patrimoine génétique est plus proche de celui des amérindiens et des européens actuels qu'il ne l'est des Hans et des autres peuples de l'Extrême Orient. On peut donc imaginer que des peuples de Sibérie peuvent être à l'origine des amérindiens à la suite du franchissement du détroit de Béring lors du dernier maximum glaciaire.

Cet article ne modifie que très peu les scénarii qui ont été construits sur d'autres bases biologiques il y a déjà vingt ans. Le massif de l'Himalaya aurait séparé deux voies migratoires partant de l'ouest de l'Asie, L'une passant au nord aurait contribué significativement au peuplement de l'Amérique alors que la voie méridionale aurait contribué au peuplement de l'Inde et de la Chine et des territoires voisins. Un article qui entre bien dans une étude des voies de peuplement du monde par l'homme.


Un génome de 400 000 ans  - Pour la science N° 435 p 9

Le séquençage de l'ADN mitochondrial d'un enfant daté de 400 000 ans et découvert en Espagne à Sima de los Huescos permet d'esquisser un scénario de peuplement concernant l'Eurasie. Cet ADN est très proche de celui de la dent et de la phalange découvertes à Denisova alors qu'ils sont séparés par 7 000 kilomètres et 320 000 ans. Pour le chercheur de l'Institut Max Planck de Leipzig cela s'expliquerait par une ascendance commune aux prénéandertaliens d'Espagne et aux hommes de Denisova.

On peut rester rêveur sur la possibilité de séquencer un ADN vieux de 400 000 ans. Il faudrait sans doute connaître le degré de fiabilité de ce séquençage car l'équipe de Leipzig est coutumière des "coups médiatiques" dans ce domaine. Reste que cet article vient apporter de l'eau au moulin de ceux qui pensent que des transferts génétiques limités mais non négligeables ont eu lieu entre les populations humaines qui peuplaient l'Eurasie. Rappelons pour limiter l'ardeur des enthousiastes que nous ne possédons aucune données anatomique concernant les Dénisoviens et que l'étude de l'ADN nucléaire peut donner des résultats assez différents de celle de l'ADN mitochondrial. Un article à utiliser avec prudence mais qui rentre assez bien dans le cadre de nos programmes.


Taille d'un groupe et complexité culturelle - Pour la science N° 435 p 8

Lorsque des individus sont récompensés pour avoir réussi des tâches simples ou complexes qui leur ont été enseignées par le biais d'une vidéo, les résultats obtenus dépendent fortement de la comparaison avec les procédures utilisées par les autres membres du groupe et de leurs succès. Ils sont meilleurs lorsque le groupe de référence est constitué de nombreux individus.

Cet article d'anthropologie expérimentale apporte de l'eau au moulin de ceux qui pensent que la néolithisation est fortement dépendante de la démographie. De quoi nourrir une réflexion interdisciplinaire avec la philosophie et les sciences économiques.


L'espace de restitution de la grotte Chauvet - La Recherche N°483 p 97

Ce court article annonce l'ouverture en 2014 à Vallon-Pont-d'Arc de cet espace qui rendra visibles les répliques des nombreuses peintures pariétales découvertes il y a vingt ans.

Un ensemble sans doute à tester bien que nos programmes fassent une place réduite aux manifestations culturelles.


Le chien a été domestiqué en Europe - La Recherche N°483 p 16

L'étude de l'ADN mitochondrial rapproche les chiens actuels des restes de chiens trouvés en Europe. Cette possible filiation est étayée par les découvertes paléontologiques. Les restes de chien sont beaucoup plus anciens en Europe que dans les autres parties du monde. Pour conclure définitivement il faudrait aussi étudier l'ADN nucléaire qui est souvent beaucoup moins bien conservé.

Un article assez difficile à lire pour nos élèves car les études évoquées sont contradictoires, nombreuses et partielles. Une image des sciences en marche.


Expansion des chasseurs-cueilleurs - La Recherche N°483 p 11

Cette brève évoque des études de génétique de population qui montrent que l'expansion démographique a précédé l'apparition de l'agriculture dans des populations africaines et asiatiques.

La thèse classique est que la néolithisation a permis une augmentation de la population. Elle semble ici contestée puisque d'effet, l'expansion démographique pourrait passer au statut de cause. Un entrefilet qui manque cruellement de documentation et qui ne pourra donc être exploité dans nos classes.



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auteur(s) :

François Cordellier

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sciences de la vie et de la Terre - Rectorat de l'Académie de Nantes