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biodiversité au port Lavigne

mis à jour le 15/06/2012


port lavigne

Une excursion virtuelle au port Lavigne en Bouguenais (Loire-Atlantique, France) permet de prendre connaissance des différents milieux présents dans l'estuaire de la Loire et de la biodiversité qu'il abrite.

mots clés : Environnement, biodiversité, estuaire, Loire, excursion, milieux humides


photo aérienne : Bénédicte Cordellier

 
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EXTRAIT DE CARTE IGN AU 1/25 000

Sur cet extrait de carte IGN au 1/25 000, les principaux arrêts de l'excursion sont signalés par des carrés jaunes. Cliquez sur ces carrés pour voir des images des lieux. On peut aussi afficher la photo aérienne pour repérer les sites témoins.

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LOCALISATION DES SITES TEST SUR UNE PHOTO AERIENNE

Sur cette photo aérienne les sites témoins sont repérés par des rectangles jaunes. En cliquant dessus vous pourrez voir quelques images de la faune et de la flore. Ce travail peut aussi être fait sur un extrait de carte au 1/25 000.

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PRAIRIE HUMIDE

La prairie humide est installée sur un sol très argileux gorgé d'eau. Les végétaux caractéristiques sont la Baldingère Baldingera arundinacea ou faux roseau, les Joncs Juncus sp. et les Renoncules Ranunculus sp.. Une haie de Frênes oxyphylles Fraxinus oxyphyllus la borde. Cette prairie est parfois pâturée mais rarement fauchée. Elle est inondée à chaque grande marée et de nombreuses mares abritent des Insectes aquatiques et des Grenouilles.

Joncs. Cette joncacée affectionne les lieux très humides.
La Renoncule résiste mal aux fauchages fréquents. Elle est donc plus abondante dans les prairies où le foin n'est pas récolté.
Haie de Frênes oxyphylles bordant la prairie humide.
Le Frêne oxyphylle est souvent traité en "tétard" par les agriculteurs qui entretiennent leurs haies. Cet arbre à croissance rapide s'accommode des milieux très humides et voisine avec les différentes espèces de saules pour former des haies souvent en bordure de fossés. De nombreux oiseaux nichent dans ses branches. C'est un arbre colonisateur.
Les feuilles composées du Frêne et ses fruits sont facilement reconnaissables. Ces derniers, emportés par le vent assurent sa dissémination. En germant au sein des buissons ils propagent l'espèce. Le Frêne est ainsi l'un des premiers arbres à s'installer sur les ruines et les champs abandonnés.
Dans les mares et les fossés, l'eau est la plupart du temps douce et les insectes aquatiques prolifèrent au printemps. C'est aussi là que les Grenouilles et les Crapauds déposent leurs œufs. Ici une Grenouille verte se repose sur une tige de Phragmite.

Retour prairie humide

LA PRAIRIE PATUREE

La prairie pâturée est exploitée toute l'année. D'avril à juillet, les graminées qui la composent poussent rapidement et permettent de faire une récolte de foin. Ensuite des Bovins et des Chevaux sont mis au pacage. La prairie correspond à un ancien lit du fleuve comblé par les alluvions. Parcourue par des étiers, elle est et régulièrement inondée lors des fortes pluies et surtout des grandes marées.

Les Bovins et les Chevaux mis au pacage sont des animaux d'embouche qui sont ainsi engraissés avant la vente. Il y demeurent toute l'année en dehors du printemps.
Les prairies sont parcourues par de petits étiers qui drainent les eaux de pluie et apportent l'eau de la Loire lors des grandes marées. Elles sont donc régulièrement inondées d'eau chargée de limons et cela contribue à leur très bon rendement.
La route du Port Lavigne est construite sur une digue qui coupe un ancien bras de la Loire. L'eau ne circulant plus, le colmatage du bras par les sédiments est maintenant complet. Cependant lors des grandes marées il arrive que la Loire réoccupe les zones les plus basses
Au cours des glaciations du quaternaire, le niveau marin ayant baissé fortement, la Loire à plusieurs fois totalement vidé sont lit des sédiments qui l'encombraient. Elle a même entaillé les roches dures du massif armoricain pour se frayer un passage. Ce canyon était profond de 20 m environ à Nantes. Le bois situé au sud de la prairie pâturée recouvre ce qui reste de l'ancienne falaise du canyon. Ce coteau assez raide a autrefois été exploité par les carriers qui chargeaient ensuite la pierre sur des péniches

Retour vers la prairie paturée

LE PORT LAVIGNE

Autrefois situé le long d'un bras important, le Port Lavigne correspond à une ancienne île rocheuse émergeant nettement de la plaine alluviale. Ici débarquaient autrefois des produits d'Amérique, le quai et les restes d'entrepôts témoignent de cette activité alors que l'envasement du bras et l'augmentation du tirant d'eau des navires ne laisse plus subsister que la pêche pratiquée par des amateurs et des professionnels à bord de petits bateaux.

Le bras du Port Lavigne n'existe pratiquement plus. Les travaux d'aménagement portuaire qui visaient à supprimer tous les bras secondaires par des digues et des comblements et la remontée consécutive du bouchon vaseux ont conduit à un envasement très important. La construction récente d'une vanne en amont du Port Lavigne est destinée à protéger ce qui reste du bras des remontées d'eaux salées et vaseuses lors du flux.
Planté autrefois au milieu du lit majeur de la Loire le massif d'amphibolite du Port Lavigne constitue une assise solide pour les maisons et les anciens entrepôts qui sont ainsi à l'abri des crues ordinaires.
Depuis les travaux d'aménagement portuaire le fil de l'eau à Nantes s'est abaissé de  plusieurs mètres pour atteindre le niveau de la mer. Au XIXeme siècle les îles et les bancs de sable qui encombraient l'estuaire moyen gênaient l'écoulement de l'eau vers l'océan et plusieurs grandes crues du fleuve ont submergé les bases des maisons du Port Lavigne. 
Témoin du passé portuaire du lieu, un quai empierré,  ou cale, permettait l'échouage des petites unités ou le déchargement des navires de haute mer par de longues passerelles ou des allèges.
De nos jours l'activité du port se résume à la pêche pratiquée par des amateurs, des chômeurs et des retraités. Ces bateaux traditionnels portent ainsi des carrelets qui servent à capturer les poisons blancs et les poissons plat sur les fonds vaseux des bras morts. 

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LA PHRAGMITAIE ET LA SAULAIE BORDENT LES BRAS ENVASES

Le long des bras secondaires et des étiers, la vase molle issue du dépôt du bouchon vaseux est d'abord colonisée par les Diatomées. Puis sur ces vasières se fixent les Phragmites. Ensuite les Saules s'installent et consolident les sols. Ici ils forment un peuplement continu agé d'une quarantaine d'années, habité par de nombreuses espèces d'insectes et d'oiseaux.

Lors de l'étale de haute mer plusieurs centimètres de "crême de vase" très riche en eaux se déposent. Une grande partie repartira à marée descendante mais le restant alimentera la vasière et sera bientôt engluée par le mucus des Diatomées.
Les Diatomées sont des algues unicellulaires qui croissent et se multiplient grâce au phénomène de photosynthèse. Elles sont à la base du réseaux trophique estuarien. Elles secrètent un mucus adhérent qui colle entre elles les particules argileuses de la vase. Progressivement la vase devient donc résistante à l'érosion et peut servir de support à d'autres végétaux.
Sur les parties les plus hautes de la vasière la phragmitaie s'installe.
Le Roseaux commun ou Phragmite  est une graminée de très grande taille, capable de s'installer sur des sols gorgés d'eau et peu oxygénés ils sont des végétaux colonisateurs et forment des peuplements uniformes appelés roselières. Ces roselières étaient autrefois exploitées pour fournir des matériaux de construction et de la litère sous le nom de "rouches". Les roselières abritent de nombreuse espèces de Passereaux et de micromammifères.
Après la colonisation par les Phragmites, la vasière est suffisamment consolidée pour que les Saules s'installent. Ils forment des peuplements denses en "rideau" à quelque distance de l'eau que l'on appelle parfois "ripisylve" étymologiquement "bois des rives"
Les Saules comportent de nombreuses espèces. Parmi celles-ci le Saule osier aux rameaux jaune orangé, était exploité pour la vannerie et pour fabriquer les liens pour les vignes et la tonnellerie.

Retour vers phragmitaie et saulaie

LES BRAS SECONDAIRES DE LA LOIRE

Pleins d'eau à marée haute, les bras secondaires ne sont plus navigables du fait de l'envasement très rapide. Ils sont cependant le refuge de nombreuse espèces de poissons et d'oiseaux qui ne trouvent plus dans le bras principal des conditions propices à leur vie. Leur importance continue à décroître du fait de l'activité fixatrice des végétaux : les Diatomées, les Phragmites et les Saules.

Du fait de l'importance des fluctuations, dues aux marées, du niveau de l'eau dans l'estuaire, les bras secondaires se vident complétement à marée basse, laissant apparaître des vasières.
La pêche au carrelet est une activité traditionnelle des riverains. Elle permet de capturer des poissons plats et des poissons blancs. C'est à la fois une activité de loisirs conviviaux et une source de petits revenus pour les amateurs, les retraités et les chômeurs.
Souvent construite sur une estacade faite de matériaux de récupération, la cabane qui jouxte le carrelet est souvent peu esthétique, mais il y a d'heureuses exceptions.
Les Mouettes consomment aussi les poissons et les crevettes d'eau saumâtre qui pullulent à certaines saisons. Tandis que les petits Echassiers limicoles (= vivant sur la vase) exploitent les Vers et les larves d'Insectes de la vasière.
Après leur envasement complet, les bras secondaires ne se distinguent plus que par une légère dépression envahie de roselières et de prairies à glycérie et parcourue par un étier de quelques mètres de large.

retour vers les bras secondaires

LA PRAIRIE XEROPHILE

L'île de la fourche, constituée à la fin du XIXeme siècle par l'accumulation de sédiments derrière une digue longitudinale, porte depuis une cinquantaine d'années un dépôt de sable provenantt du dragage du fleuve pour la navigation. La surface du sable a été progressivement colonisée par des végétaux résistants à la sécheresse qui constituent une pelouse xérophile. Sédum Sedum sp., Gaillet des sables Galium arenarium,  Panicaut Eryngium campestre, etc. L'Eglantier Rubus sp. et la Ronce mûrière constituent progressivement des buissons dans les parties les plus humides. Dans ce terrain meuble des Lapins ont installés une garenne.

La méthode de dragage employée consiste à aspirer au fond du fleuve un mélange d'eau et de sédiments et à le rejeter directement sur la rive à l'aide de tuyaux. Ceux-ci achèvent maintenant de rouiller. Alors que la dune  artificielle se peuple de végétaux et d'animaux.
Le mode de dépôt choisi permet d'observer des strates comparables à celles que l'on trouve dans les roches sédimentaires. On observe aussi que l'épaisseur de terre végétale ne dépasse pas 2 centimètres. Elle résulte de l'accumulation de débris végétaux à la surface du sable. Sur cette mince couche, très aride durant les mois d'été, seule une végétation spécialement adaptée à la sécheresse peut survivre.
La pelouse xérophile, parfois discontinue, colonise le sable. On y rencontre, des Sédums, le Gaillet des sables, le Panicaut.
Le Gaillet des sables possède de très longues racines (plus de 2m) qui lui permettent d'aller chercher l'eau en profondeur.
Le Sédum montre des feuilles épaisses et cylindriques qui sont capables de stocker l'eau.
Le Panicaut comme beaucoup de plantes de milieux secs porte des feuilles vernissées et hérissées de piquants, dissuasifs pour les herbivores. Il disparaît à la fin de la saison sèche en laissant ses parties souterraines et ses nombreuses graines. C'est une autre forme d'adaptation à la sécheresse.
Lui aussi hérissé de piquant, l'Eglantier constitue la deuxième vague de végétaux colonisateurs. Au sein des buissons qui retiennent l'humidité les graines des arbres et arbustes vont pouvoir germer. En attendant de nombreux Passereaux y construisent leurs nids.
Ce terrier, constitue avec d'autres, une "garenne" c'est à dire un ensemble d'excavations creusé par une population de Lapins.
Sur les digues destinées à canaliser la Loire pour qu'elle creuse son lit au lieu de l'ensabler, de grands Peupliers blanc ont été plantés. Ceux qui ont survécu à la remontée du sel et à l'érosion des berges ont atteint un âge inhabituel pour cette espèce.

Retour vers la prairie xérophile

LA PRAIRIE A GLYCERIA MAXIMA

La graminée Glycéria maxima forme des peuplements denses dans les parties les plus fréquemment inondées par  le fleuve. Les plantes sont ici complètement couchées à la suite d'une inondation de grande marée qui a déposé une couche de vase épaisse de 5 centimètres. En quelques semaines cette vase est colonisée par les végétaux de la prairie. En attendant, les Mammifères et les Oiseaux y laissent leurs traces.

Glyceria maxima est une graminée très productive qui pousse en compagnie du Rubanier Spargiarus sp.et de l'Iris faux acore Iris pseudoacorus sur les prairies constamment détrempées.

A l'étale de haute mer les particules argileuses qui ont suivi les mouvements de l'eau dans l'estuaire floculent et sédimentent à nouveau. La plus grande partie de cette vase sera remise en suspension à la marée descendante. Ainsi 1 million de tonnes de sédiments sont constamment en mouvement. Lors des étales de haute mer des marées de vives eaux, la vase se dépose en placages sur les basses prairies proches du fleuve.
Sur la vase molle, les traces de Ragondin Myocastor coypus à gauche et de Campagnol amphibie Arvicole sapidus à droite témoigne de l'abondance des rongeurs. Ils consomment les végétaux de la prairie.
Ce Renard Vulpes vulpes en maraude a laissé des traces caractéristiques.

Retour vers la prairie à glycéria maxima

LE BRAS PRINCIPAL

Large de quelques centaines de mètre au maximum le bras principal est maintenant le seul bras actif de la Loire. Endigué et recreusé par l'action du Port Autonome, il est navigable pour des bateaux ayant 6 m de tirant d'eau. La violence des courants de marée y provoque le bouchon vaseux et l'érosion des berges. Malgré cette dégradation, le fleuve reste le lieu de passage obligé pour les poissons migrateurs comme la Civelle, le Saumon, l'Alose et le Mulet. Ces espèces sont pêchées de façon saisonnière par des professionnels, des amateurs et malheureusement des braconniers.

Bien visible à droite sur la photo aérienne, le bouchon vaseux résulte de la remise en suspension des particules argileuses par les courants des marées descendantes. Il est particulièrement important lors des marées de vives eaux. La richesse des vases en matière organique et en bactéries et le brassage de l'eau favorisent l'activité bactérienne. La consommation de dioxygène qui en résulte conduit à un anoxie complète de l'eau de la Loire, surtout si celle-ci est relativement chaude comme à la fin de l'été.
Des mortalités importantes de poissons migrateurs, comme ces Mulets, sont observées lors des grandes marées d'automne.  Les adultes descendant le fleuve pour frayer en mer sont obligés de traverser le bouchon vaseux et y meurent asphyxiés. Ils constitueront le repas de ce goéland.
La violence du courant lors des marées descendantes creuse le fond du fleuve, entretenant ainsi le chenal. Ce creusement affouille aussi les berges qui s'effondrent dans le fleuve et oblige à les réparer constamment.

La souche de l'un des grands peupliers plantés sur la digues est ici descendue de plusieurs mètres. Cette érosion régressive a causé aussi des effondrements de quais et de ponts ainsi que des tassements de bâtiments.

 Retour vers la bras principal

 

 
auteur(s) :

François Cordellier, professeur de SVT au Lycée Jean Perrin de Rezé

information(s) pédagogique(s)

niveau : Cycle 3, Cycle 4, 2nde

type pédagogique : sortie pédagogique, activité de découverte, travaux pratiques

public visé : enseignant, élève

contexte d'usage : classe, espace documentaire, laboratoire, salle multimedia, sortie pédagogique, travail autonome

référence aux programmes : Education au développement durable
Caractéristiques de l'environnement proche et répartition des êtres vivants
Peuplement d'un milieu
Diversité, parenté et unité des êtres vivants
Responsabilité humaine en matière de santé et d'environnement
Géologie externe : évolution des paysages
La classe sur le terrain
Diversité et complémentarité des métabolismes

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sciences de la vie et de la Terre - Rectorat de l'Académie de Nantes