sciences économiques et sociales

1) La notion d'élasticité de la consommation au prix

Evolution de la consommation et du prix du tabac en France entre 1951 et 2008

Questions :

a) Effectuez une lecture de la valeur en gras

Le taux de variation de la consommation de tabac est de 24,86 % sur la période 1951-1971.

b) Donnez la signification de cette valeur, éventuellement par un exemple.

Cette valeur signifie que la consommation de tabac a augmenté d'environ ? sur la période, qu'une personne consommant 100 en début de période en consomme 124,86 en fin de période.

c) De la même manière, donnez la signification du « - 12,46 » sur la même ligne.

Cette valeur signifie que le prix a baissé de 12,46 %sur la période citée.

d) Quelle lien constate-t-on sur cette période entre la variation du prix et celle de la consommation de tabac ?
Une hausse de la consommation s'accompagne d'une baisse du prix.

e) Comment pensez-vous l'expliquer ?
La hausse du prix incite les consommateurs à moins fumer.

f) En quoi les deux dernières périodes présentent-t-elles des données surprenantes ?
Une hausse moins importante du prix en dernière période (par rapport à la période précédente) s'accompagne d'une baisse plus forte de la consommation (par rapport à la période précédente).

g) Proposez un mode de calcul simple pour mesurer le lien entre la variation de la consommation et celle du prix.

Le rapport de la variation de la consommation sur celle du prix. Le rapport de la variation du prix du celle de la consommation est également juste mais la relation causale rend le premier rapport préférable dans une finalité interprétative.

h) Effectuez ce calcul en dernière colonne. Nous l'appellerons « élasticité de la consommation de tabac au prix »

i) Que signifie la valeur trouvée en première ligne ?
« -1,99 » signifie que la variation de la consommation est de sens inverse à celle du prix et qu'elle est deux fois plus forte en valeur absolue.

j) Quel est le point commun de l'ensemble des valeurs calculées dans cette colonne ?
Elles sont toutes négatives, traduisant systématiquement une variation inverse de la consommation et du prix.

k) A l'aide des deux colonnes de taux de variation, montrez que ce point commun traduit deux types de situation en terme de variation de la consommation et du prix du tabac.

Soit les prix augmentent et la consommation baisse soit les prix baissent et la consommation augmente.

l) Repérez, à partir de la dernière colonne, les périodes où la variation de la consommation est supérieure (nous dirons « plus que proportionnelle ») à celle du prix.
La première et la troisième période.

2) des exceptions : l'exemple de l'effet Giffen

Diverses élasticités-prix de la demande dans l'économie américaine

Source : J.Stiglitz, C.Walsh, Principes d'économie moderne, De Boeck, 2ème édition 2004

a) Lorsque le prix augmente de 1%, quelle est l'évolution en % de la demande :

Pour les plats préparés ?

La demande baisse de 2,27%

Pour la viande ?

La demande baisse de 0,2%

b) Comment expliquer cette différence d'élasticité entre ces deux types de produits ?

La viande st un produit de première nécessité, base de l'alimentation humaine, difficile à remplacer. On peut au contraire facilement substituer des plats préparés à la maison aux plats achetés préparés.

D'une façon générale on peut établir que pour la plupart des biens, l'élasticité-prix de la demande est négative, ce qui signifie que lorsque que le prix des biens augmente (baisse), la consommation de ces biens diminue (augmentent).

Mais le degré de l'élasticité dépend :

1-du caractère plus ou moins indispensable du produit

2-de la possibilité de lui substituer des produits répondant aux mêmes fonctions

Document :

De 1845 à 1849, l'Irlande est frappée par l'arrivée du mildiou, parasite de la pomme de terre qui constituait à l'époque la base de l'alimentation irlandaise. La « grande famine » qui en résulte provoque un million et demi de morts (sur une population de huit millions d'habitants) et une grande vague d'émigration. Sir Giffen1 observe alors que la demande de pomme de terre progresse alors que le prix des pommes de terre augmente [...]. Pour comprendre ce paradoxe, il faut repartir des choix du consommateur lorsqu'il arbitre entre différents biens. La pomme de terre constitue la majorité des dépenses des ménages et elle n'a pas de substitut moins cher (on ne produit presque pas de céréales en Irlande). Donc, toute augmentation du prix des pommes de terre revient à une diminution importante du pouvoir d'achat du consommateur. [...]L'augmentation du prix des pommes de terre fait que le consommateur n'a plus les moyens d'accéder aux autres biens comme les légumes ou la viande qui sont plus chers. Ainsi, une plus grande part du budget des ménages doit être consacrée à l'achat des pommes de terre. Cet exemple historique montre que lorsque le prix d'un bien varie, la réaction de la demande dépend de deux paramètres : la substituabilité des biens entre eux et l'effet de la variation du prix sur le pouvoir d'achat du consommateur.

Nicolas Thibault, Les choix de consommation, Comprendre l'économie vol. 1, Cahiers français n° 345 Juillet août 2008

a) Quel paradoxe soulève la phrase soulignée ?

b) Comment peut-on caractériser l'élasticité-prix de la consommation de pommes de terre ?

Giffen montre que pour certains produits l'augmentation du prix entraîne une augmentation de la demande du produit, donc l'élasticité-prix de la demande de ce type de produit est positive, ce qui constitue un paradoxe.

Ce phénomène s'explique par le caractère indispensable de la pomme de terre dans l'alimentation irlandaise, sa non substituabilité par des produits moins chers et l'effet de la baisse du pouvoir d'achat qu'entraîne l'augmentation de son prix. Ceci va entraîner une augmentation de la consommation de pommes de terre que les ménages sont contraints de substituer aux produits alimentaires plus chers.

c) Cherchez des exemples contemporains de ce type de produits.

Produits alimentaires de base de façon générale : pâtes, riz, pain, haricots...

A retenir de cette séquence : le prix est un déterminant de la demande

-pour la grande majorité des produits, la relation prix-demande est inverse, l'élasticité est donc négative

-l'élasticité est d'autant plus forte que le produit demandé est substituable

-pour quelques produits particuliers l'élasticité est positive, c'est notamment le cas des biens « Giffen » en raison de la baisse du pouvoir d'achat qu'entraine la hausse du prix d'un bien essentiel

1Robert Giffen est un économiste anglais (1837-1910)

3/ Synthèse sur les différentes valeurs de l'élasticité-prix

Dans le tableau ci-dessous, reliez par des flèches les valeurs aux différentes significations

Ensuite, inscrivez dans la première colonne une exemple pour chaque chacune des 3 valeurs.