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maîtrise des langages et la prévention de l'illettrisme

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Dans cette conférence intitulée « Apprentissages des langages et malentendus socioscolaires » (...) P. Rayou met en évidence les malentendus socio-scolaires liés à l'utilisation du langage, qui peuvent mettre en difficulté les élèves, notamment issus des classes populaires.

Dans cette conférence intitulée « Apprentissages des langages et malentendus socioscolaires », prononcée au Lycée du Fresne à Angers le 16 janvier 2019, dans le cadre d'une journée académique de formation sur la « Maîtrise des langages et la prévention de l'illettrisme », P. Rayou met en évidence les malentendus socio-scolaires liés à l'utilisation du langage, qui peuvent mettre en difficulté les élèves, notamment issus des classes populaires.

Le langage est en effet très extensif et devient la clé de voûte de l'accès à la culture. Les exigences scolaires sont désormais très « littéraciées », mais une partie des élèves n'est pas armée pour les intégrer. Réussir scolairement, ce n'est plus seulement « régurgiter » des connaissances, c'est les recontextualiser et les reproblématiser sans cesse. Pour ce faire, il faut maîtriser le langage. Mais maîtriser les textes aujourd'hui, c'est maîtriser beaucoup de « voix ». Les élèves sont confrontés à des objets scolaires de nature très différente (images, sons, énoncés scientifiques, données numériques, tableaux et graphiques…). De plus la scripturalisation va au-delà de la seule forme écrite, elle pénètre aussi l'oral.

Par ailleurs, le registre scolaire est imbriqué à 2 autres registres, le registre culturel (culture légitime mais aussi cultures des élèves) et le registre identitaire (le sujet doit être engagé dans l'apprentissage : on va lui demander « que penses-tu de ? »). Les élèves doivent sans cesse articuler ces différents registres, qui peuvent être à l'origine de malentendus. Enfin, les familles ne sont pas des réceptacles neutres : elles peuvent avoir des conceptions différentes, voire opposées, des apprentissages et des attentes de l'école.

Pour lever ces malentendus, il faut d'une part tenter d'expliciter sans cesse l'implicite. Mais cela ne suffit pas, car en-deçà de l'implicite, il y a du tacite. Même si la consigne peut être claire, les élèves ne la comprennent pas nécessairement. Lorsque le professeur ne comprend pas pourquoi les élèves ne comprennent pas, il faut leur faire expliciter ce qu'ils ne comprennent pas. Contre l'externalisation du travail scolaire en dehors de l'école, il faut voir travailler les élèves pour pouvoir faire ce travail et être en mesure de remédier à leurs difficultés.

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