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philosopher à l'épreuve de l'art contemporain

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Cet article est un compte-rendu de la conférence du Professeur de Philosophie de l'Art Marianne MASSIN dans le cadre de la Chaire Du Bellay, le 9 avril 2015, Amphithéâtre Kernéis à NANTES.




Etant donné le voisinage (d'après Marcel Duchamp)
Gilbert GARCIN, Etant donné le voisinage (d'après Duchamp), 2008

 
" La philosophie n’est pas le passage d’un monde confus à un univers de significations closes. Elle commence au contraire avec la conscience de ce qui ronge et fait éclater mais aussi renouvelle et sublime nos significations acquises " (1). Pour la philosophe Marianne Massin, qui commençait sa conférence par cet exergue, la valeur de la philosophie est bien dans la conscience de ce qui ronge nos significations acquises en affinant perception et modes de conception ; en conséquence, comme le dit Dewey "L’art n’est pas que le salon de la beauté de la civilisation" on y engage "un commerce actif et alerte avec le monde" (2). Ce commerce peut prendre la forme d’une épreuve, encore faut-il accepter de se prêter à cette mise à l’épreuve. C’est bien du rapport avec l’œuvre, de sa réception mais surtout de son acceptation, dont il s’agit. Il faut accepter dans un premier temps la confrontation physique avec l’œuvre qui se fait à travers la perception.
L’art contemporain propose de nouvelles formes d'expérience, et oblige à réinterroger nos catégories en raison de la triple déstabilisation qu'il suscite : déstabilisation dans la perception, déstabilisation dans la difficulté à déterminer ce qui est ou non une œuvre, voire de l'art, déstabilisation enfin dans l'impossibilité à l'évaluer. L’objectif de Marianne Massin sera de le montrer et d'en dégager les enjeux artistiques, esthétiques et philosophiques.


1. M. Merleau-Ponty, La prose du monde , Paris, 1969, p 25-26.
2. J. Dewey, L'art comme expérience, Paris,  2001  [philosophe pragmatique de référence en terme d'esthétique (Art as an experience)]



L'indifférent, 2006

Gilbert GARCIN, L'Indifférent, 2006



Les œuvres de Gilbert Garcin illustrent de manière dichotomique quelle peut être l’attitude d'un spectateur face à l’art contemporain. Indifférence d'une part, qui se révèle dans cette photographie d'un spectateur qui semble ne pas vouloir être confronté au tableau de Gustave Courbet l’Origine du monde et d'autre part, absorbement dans cette autre photographie où un spetateur confortablement installé dans son bocal contemple l’Origine du monde. Mais cette dernière attitude montre elle aussi une indifférence, mais cette fois aux autres. Aussi Marianne Massin nous propose d'adopter une autre attitude face à l'art contemporain et se laisser interroger, s'inquiéter par l’art.
 



L'amateur d'art 2, 2006
Gilbert GARCIN, L'Amateur d'art, 2006



PLAN

1.
Une mise à l’épreuve par l’art.

2.
L’art contemporain pose des problèmes spécifiques ?

3.
L'œuvre sollicite des épreuves inédites

           a)
L’œuvre à l’épreuve de la temporalité
           b)
L’œuvre comme expérience paradoxale
           c)
Ouverture de l’esthétique sur l’éthique

4.
Conclusion


 

Les oeuvres questionnées par Marianne MASSIN sont nombreuses :


Pour le 1er chapitre: Une oeuvre à l'épreuve de l'art.

Sur la question de la mise à l'épreuve du spectateur et la question du visible et de l'invisible: Piero della FRANCESCA, L'Annonciation, 1470

Pour le 2nd chapitre :
L’art contemporain pose des problèmes spécifiques ?


L'art contemporain remet en cause l'autonomie de l'oeuvre et les présupposés attachés à l'art antérieur au XXème siècle : Anish KAPOOR, Léviathan, Monumenta (Grand Palais), Paris 2011 , Leandro ERLICH, Bâtiment (re-création pour le CENTQUATRE en 2011), Paris 2011; Joseph BEUYS, Fettecke, 1982/1989.


Pour le 3ème chapitre : L'oeuvre sollicite des épreuves inédites.

a) L’œuvre à l’épreuve de la temporalité : Michel BLAZY, Banquet final, Collège des Bernardins, Paris 2011.
b) L’œuvre comme expérience paradoxale : Anthony Mc CALL, Between You and I, 2006/2011 ; Ann Veronica JANSSENS, Exposition « Serendinity », 2009 et Blue, Red and Yellow, 2001 ; James TURRELL, Cherry, 1998 ,  Alta White, 1967 et After green, 1993.
c) Ouverture de l’esthétique sur l’éthique : Claudio PARMIGGIANI, la Nef, Collège des Bernardins, 2009.
 

Rédacteurs : Sarah OKPO et Philippe SZECHTER avec l'aimable concours du Professeur Marianne MASSIN qui a finalisé ce compte-rendu.

Nous tenons à remercier le professeur Marianne MASSIN et son éditeur Les Presses Universitaires de Rennes ainsi que M. Philippe GARCIN qui a autorisé généreusement  la publication des photographies de son père.

Pour aller plus loin :

Marianne Massin, Expérience esthétique et art contemporain. Rennes : Presses Universitaires de Rennes, 2013, 170p. ill. en noir et en coul. 21 x 17cm, (Aesthetica).

Pour lire la totalité de l'article et accéder aux différents visuels des œuvres cliquez sur ce lien PDF
 

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