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Une interprétation 100% artistique du 1% artistique

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Comment l'oeuvre la plus fréquentée par nos élèves peut-elle devenir une source d'inspiration et un moyen de communication pour préparer l'arrivée des futurs 6ème ?


Document sans nom

Le 1 % artistique du collège fait l’objet d’une séquence pédagogique chaque année sur l’ensemble du cycle 4. Lorsque l’occasion s’est présentée, un groupe d’élèves a travaillé toute une journée sur un projet plus ambitieux autour de cette sculpture de Philippe SCRIVE (sans titre, 1972). Les questions de l’artistique et de la commande sont au cœur de cette production « collective ».

linogravure - Ryan B. - 4ème

 

La commande

 

  • Sensibiliser les familles de nos futurs élèves de 6ème à cette œuvre doublement centrale du collège lors des portes-ouvertes.


En effet, elle est idéalement située au centre de la cour et accessible aux élèves qui peuvent s’y asseoir comme l’a souhaité l’artiste. Par ailleurs, sa fréquentation quotidienne fera écho à son exploitation pédagogique au sein des cours d’arts plastiques.
Pour sensibiliser les élèves de CM2, nous avons décidé d’offrir aux familles une production artistique en relation avec cette œuvre le soir des portes-ouvertes.
 

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Une interprétation 100 % artistique du 1 % artistique*
du Collège La Ville aux Roses

Dans le cadre d’un atelier « gravure », les élèves de l’établissement ont réalisé 100 impressions à partir d’une matrice effectuée en linogravure.
Numérotées et offertes le soir des portes-ouvertes, certains visiteurs repartiront avec 1 % de la production imprimée.

* Le 1 % artistique du Collège La Ville aux Roses est la sculpture de Philippe SCRIVE qui se situe au centre de la cour. Le dispositif dit du 1 % artistique est une procédure spécifique de commande d'œuvres d'art, qui impose aux maîtres d'ouvrages publics de consacrer 1 % du coût de leurs constructions à la commande ou l'acquisition d'une œuvre d'un artiste vivant spécialement conçue pour le bâtiment considéré.

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Réalisées la veille des portes ouvertes, la salle d’arts plastiques s’est transformée en une véritable « fabrique éphémère ». Six heures durant, la presse à linogravure a fonctionné. Les élèves ont développé des gestes de plus en plus efficaces face à la pression de l’événement. La commande nécessitait un engagement mais offrait également l’opportunité d’échanges informels autour de ce questionnement lié à l’artistique et au mécanique plus limité dans un contexte habituel d’enseignement en classe, en 1h/semaine. L’expérimentation physique des gestes répétés dans le temps et le plaisir du résultat obtenu participent à la compréhension de cette notion complexe.
 

 



La question de l’artistique

 

Réaliser une interprétation 100 % artistique du 1 % artistique de l’établissement sonne comme un pied de nez à l’œuvre de Philippe SCRIVE mais il s’agit, au-delà d’un jeu de langage, d’un hommage.
Les élèves ont démarré leur journée par reproduire la sculpture selon l’angle qu’ils souhaitaient. Très rapidement, le froid aidant, une retranscription attentive des lignes de l’œuvre a été faite sur la petite plaque de lino distribuée aux élèves. Les élèves connaissent cette technique car l’établissement possède une presse pour linogravure qu’ils peuvent utiliser en classe.
Ils savent aussi qu’il ne s’agit pas ici d’entrer dans le détail d’une reproduction fidèle : la technique et les dimensions du support deviennent des contraintes à prendre en compte.
Chaque matrice a été imprimée une fois afin d’effectuer un choix. Quelle image sera imprimée 100 fois ? Le choix étant difficile, c’est le chef d’établissement qui a tranché pour l’une d’entre elle. Les autres matrices seront imprimées pour d’autres événements à venir. Cette expérience a, en effet, déclenché l’envie de la renouveler pour d’autres occasions.
 

 

Une matrice, des images

 

Une fois le choix de l’image effectué, il a fallu organiser le travail en terme d’espace et d’attribution de postes afin de donner un rôle à chacun et d’optimiser un maximum le temps que nous avions à disposition.
Un élève pour l’encrage, un qui place la feuille sur la presse, un autre qui exerce la pression, un autre qui décolle la matrice du support, l’auteur de l’image qui signe, un qui numérote pendant que d’autres s’occupent de placer les épreuves dans la salle pour que l’encre sèche. Le texte collé à l’arrière des épreuves a été mis en page, imprimé et massicoté à la taille des images. Une fois l’encre sèche, les textes ont été collés et le tout a été mis sous enveloppe !
Durant cette phase du travail, l’artistique laisse la place au mécanique ! Les rapprochements avec le travail à l’usine a été évoqué à plusieurs reprises. Des échos naturels avec Warhol ont été réalisés et l’accueil de l’exposition « Au travail » d’Olivier JOSSO-HAMEL sera l’occasion de réactiver cette expérience !
 

 

Une production collaborative ?

 

La question de l’auteur s’est alors posée. Quelle signature ? D’ailleurs, en faut-il une ? Doit-on mettre en avant le nom de l’atelier « atelier éphémère de La Ville aux Roses » ? ou le nom de l’auteur de l’image ? L’auteur de la matrice n’a pas participé à l’impression car il a inscrit son nom sur les épreuves. La signature peut-elle faire oeuvre ? Cette expérience renvoie à la notion d’atelier où les individualités s’effacent au service d’un nom.
Un compromis a mis tout le monde d’accord : le nom de l’élève et les 3 lettres signatures de l’établissement  « VAR ».
Le soir des portes-ouvertes, toutes les interprétations 100 % artistiques des élèves accompagnaient l’image imprimée 100 fois.
Les familles et les élèves ont tous apprécié la démarche et le geste.

 

 

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