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didactique

corps, art vidéo et numérique

champ artistique

Une conférence de Nicolas Thély présentant ses recherches concernant l'évolution des pratiques artistiques dans les domaines de la vidéo et du numérique.

Rédaction des notes : Bénédicte Le Tulzo (Rennes), Philippe Neau et Patrick Ducler (Nantes), Marie-Pierre Raffin et Isabelle Marchaland (Caen)

publication du 25 décembre 2005, sans relecture du conférencier

extrait du document
 
Le dossier Scérén* est réalisé dans l'esprit d'un document tel qu'on aurait aimé en disposer en première année d'arts plastiques : une présentation large et ouverte.

Un enjeu majeur : obtenir des documents qui donnent une autre vision de ce domaine-là, fortement marquée historiquement. Renforcer la dimension artistique (processus de création) au détriment de la technicité, des effets.
Un problème important : préserver le droit à l'image avec des œuvres de plus en plus simples à copier, à diffuser.

Préambule


Comment répondre à la question officielle du BO : « Théâtralisation, hybridation du corps dans les pratiques vidéos et numériques, sources, perspectives... »
Expliciter les choix par rapport aux théories formées dans les années 70. La notion d'hybridation fait directement référence à la pensée d'Edmond Couchot. L'enjeu d'une telle réflexion est d'interroger l'histoire de l'art des 40 dernières années, d'interroger les pratiques artistiques, l'histoire des idées, l'esthétique, la vie culturelle mais aussi de repartir des œuvres pour formuler des hypothèses et non s'appuyer a priori sur des théories héritées. Parmi les points à observer : l'autoscopie, la manipulation des images (la mode, les images des autres), la manière de penser les medias, la relation entre art et medias. Initialement, art et nouvelles technologies œuvrent dans les laboratoires : les moyens sont importants et lourds. L'accès en est réservé à quelques privilégiés. Depuis 20 ans, l'explosion commerciale et technologique des PC et d'Internet rend l'accès aux moyens numériques de production à un très large public. Le développement du numérique englobe divers modes de production antérieurs : les concepts sont devenus plus problématiques, plus difficiles à identifier, particulièrement celui d'hybridation qui « assignerait » l'artiste à un médium. On est aujourd'hui d'emblée dans l'hybridation.


Les concepts hérités nous engagent donc dans une analyse spécifiée, et la notion d'hybridation (valable dans les années 70), devenue moins pertinente, soulève des discussions et des problèmes - elle enferme l'artiste dans une technique par exemple ou l'hybridation est un état de fait - ce que l'auteur a essayé d'évacuer d'une certaine manière. La notion de métissage serait plus pertinente mais reste elle-même « marquée » par son histoire. En revanche, la notion de théâtralisation semble plus pertinente aujourd'hui.

L'énoncé « art vidéo et art numérique » est aujourd'hui très difficile à définir, à circonscrire.

Quand on sollicite certains artistes, ceux-ci ne veulent pas participer à ce corpus parce qu'ils ne souhaitent pas être catalogués d'artistes du numérique. C'est le cas de Pierre Huyghe ou de Gary Hill par exemple. Pour eux, les outils et les moyens numériques (images fixes, animées, installations, flux internet) sont des outils, pas des catégories ou des fins. Il est donc souhaitable de prendre l'intitulé « art vidéo et numérique » au sens large du terme
 

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* Nicolas Thély, Corps, art vidéo et numérique. Scéren - CNDP, décembre 2005

Nicolas Thély est maître de conférence en art et informatique à l'IUFR d'arts plastiques et sciences de l'art de l'université Paris-1 Panthéon-Sorbonne. Il a publié Vu à la webcam (essai sur la web intimité) aux Presses du réel (2002) et Manuel d'esthétique (2005) avec Christophe Beauregard et Vladimir Mitz aux éditions Filigranes.

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