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peinture d'histoire (2)

mis à jour le 21/01/2013


LEA_VIGNETTE.jpg

Comment s'approprier un événement et en faire une "peinture d'histoire" ?

mots clés : Courbet, histoire, genre, médias


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J'ai choisi de travailler à partir de l'un des incendies qui se sont produits à Manille, dans le bidonville de Bahay Toro, au cours de la dernière décennie. Celui-ci s'est déroulé en mai 2012 et la photographie qui m'a servi de référence a vraisemblablement été prise par un journaliste. Cependant, l'événement a été très peu médiatisé, comme la plupart des catastrophes qui ont lieu aux Philippines, alors que plus d'un millier d'habitants ont perdu leur logement dans ce désastre. Avec ce travail je ne voulais pas provoquer de la compassion chez le spectateur, mais plutôt attirer l'attention sur des populations négligées par les médias. Ce désintérêt, ou cette ignorance volontaire, s'explique peut-être par le caractère répétitif de ces incendies dramatiques. J'ai volontairement laissé aux individus de la photographie leur anonymat. Je l'ai même accentué. Ainsi, mon tableau se compose d'une juxtaposition de surfaces très « synthétiques ». Je n'imaginais pas employer une autre technique que celle de la peinture pour un tel sujet, mais j'ai toutefois voulu réorienter l'image en utilisant préalablement un enduit épais ajoutant de la matérialité à l'image photographique initiale. Faisant référence à l'aspect dépouillé des tableaux de Maurice Denis, ma peinture s'affirme plus comme une représentation symbolique que réaliste. Ceci, ajouté aux positions apparemment sereines des protagonistes, exprime bien le détachement de ceux-ci face à la récurrence des incendies. De plus, mon travail peut trouver de nombreux échos dans la « vraie » peinture historique, qui peuvent se classer en deux catégories. Premièrement, celles qui représentent l'éclat du feu contrastant avec une eau dense et sombre : « L'incendie de Granville par les Vendéens » de Jean-François Hue, par exemple. J'ai également trouvé un tableau illustrant une bataille sur la baie de Manille, aux Philippines en 1898. Ensuite, viennent les œuvres qui présentent des embarcations précaires comme le célèbre « Radeau de la Méduse » de Géricault ou « L'évasion de Rochefort » de Manet. Finalement, grâce à la matérialité et à la simplification des formes, la présence des personnages est plus que jamais manifeste ; paradoxalement mon travail répond à la caractéristique première d'une peinture d'histoire, à savoir de s'intéresser aux sujets véritablement dignes d'intérêt. (Lola, élève de Terminale, Lycée Camille Claudel, Blain)


technique mixte sur carton, 74 x 105 x 3 cm
 

 

J'ai choisi d'utiliser une photo de Danish Ismail (de l'agence Reuters), qui immortalise une foule de femmes voilées, présentes à l'enterrement d'un jeune homme battu à mort par un policier, au Cachemire. Cette image m'a rappelé celle de Georges Mérillon, « Veillée funèbre au Kosovo », dans les postures, les expressions et les vêtements des femmes. Mon travail se compose de huit éléments que j'ai imprimés sur papier après les avoir travaillés de manière numérique. Seuls les voiles ont été conservés. Ils permettent de relier visuellement les personnages comme les huit fragments, tout en créant des zones vides, dans lesquelles je suis intervenu ponctuellement au crayon. Cette organisation rappelle le mouvement de la foule et son agitation. Mais l'ensemble se veut aussi précis et détaillé, afin de faire ressortir le plus possible les émotions qui se dégagent des visages de ces femmes. Par son apparence « compacte » et l'unité vestimentaire des personnages, nous pouvons aussi penser à « Un enterrement à Ornans » de Gustave Courbet. En effet, dans ce tableau, les femmes sont aussi représentées en un groupe bien distinct, aux coiffes blanches et aux robes noires, rappelant ces mêmes voiles portés par ces femmes indiennes. (Léa, élève de Terminale, Lycée Camille Claudel, Blain)




tirage numérique et crayon sur tirage numérique, 21 x 29,7 cm (x 8)

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J'ai choisi de travailler, non à partir d'une image tirée du réel mais à partir d'une image extraite d'une pure fiction : un arrêt sur image d'Inglorious Basterds, film « historique » de Quentin Tarantino. J'ai concentré mon attention sur une scène emblématique du film, dans laquelle un simple geste suffit à trahir un officier britannique qui se fait passer pour un officier nazi : pour commander trois verres (« three glasses ») à la serveuse, il fait un signe, a priori insignifiant, mais qui trahit son origine britannique car il lève simultanément l'annulaire, l'index et le majeur, ce que ne fait pas un Allemand. Dès lors, l'action bascule. Ma sculpture en cire, qui résulte d'un moulage, est la transcription volumétrique de cet arrêt sur image. J'ai essayé de lui donner un aspect érodé et fragile et l'ai mise en scène devant une surface légèrement réfléchissante : une vieille boîte métallique, semblable à celles qu'utilise Christian Boltanski, pour évoquer le souvenir et la mémoire. C'est plus tard que j'ai trouvé un rapport de formes entre mon travail et le Monument aux morts des Glières, haut-lieu de la Résistance, créé par Emile Gilioli. Ce monument, entre figuration et abstraction, possède une dimension symbolique, à mi-chemin entre une colombe (symbole de liberté) et un « V » formé par deux doigts levés (comme pour signifier la victoire) mais en partie tronqué : une victoire « mutilée » en quelque sorte. De la commande de « trois verres » à la Victoire mutilée, mon travail se trouve en mi-chemin de celui de Tarantino et celui de Gilioli. (Lydia, élève de Terminale, Lycée Camille Claudel, Blain)

cire et boîte en métal, dimensions variables
 

 
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L'image choisie est extraite de l'enregistrement d'un interrogatoire mené à Guantánamo en 2003. Dans ce centre de détention militaire de haute sécurité sont détenues des personnes qualifiées de « combattant illégal », capturées par l'armée américaine dans les différentes opérations qu'elle mène à l'étranger (notamment en Afghanistan et en Irak) contre des militants et terroristes islamistes. Omar Khadr, Pakistanais, a été capturé en Afghanistan par les forces armées américaines le 27 juillet 2002 à la suite d'un échange de tirs durant lequel il aurait tué, avec une grenade, un soldat américain. Omar Khadr lui-même a été blessé dans l'affrontement. Il avait alors 15 ans. Après avoir plaidé son innocence pendant de nombreuses années, Omar Khadr a accepté de plaider coupable le 25 octobre 2010 à cinq chefs d'accusation : 1) crimes de guerre ; 2) meurtre du soldat américain Christopher Speer ; 3) complot ; 4) soutien matériel au terrorisme et 5) espionnage, en échange d'une peine réduite de sept ans de prison plus une année supplémentaire de détention à Guantánamo, les huit années qu'il y a déjà passées ne comptant pas. L'image utilisée est en « basse définition », autrement dit de qualité médiocre. Le flou qui la constitue m'a donné envie de la représenter, d'autant plus que la présence de grands rectangles noirs (stores) perturbent davantage encore la lecture de l'image. (Marilou, élève de Terminale, Lycée Camille Claudel, Blain)



acrylique sur papier, 50 x 60 cm

 

 
La parcelle de terrain longeant la forêt Rohanne à Notre-Dame-des-Landes est un champ tout en longueur qui servait de piste d'aviation pendant la Seconde Guerre Mondiale. Des avions ravitaillaient la poche de St-Nazaire (1944). Étrangement, quelques années plus tard, dans les années 60, l'État français a conçu un projet d'aéroport exactement sur le même site. Est-ce un hasard ? Aujourd'hui, ce qui n'était qu'un projet, il y a quelques années, prend forme. L'état souhaite expulser les habitants de la zone concernée mais les opposants au projet se rebellent : des riverains, des agriculteurs mais aussi des citoyens venus de tous horizons et qui refusent un certain modèle économique et écologique. Par le biais de plusieurs sources internet (Ouest-France, Presse-Océan mais aussi des sites d'opposants au projet), j'ai réalisé neuf photomontages numériques replaçant dans le contexte des manifestations d'opposants au projet d'aéroport, des images d'avions militaires de l'Armée américaine et de l'Armée française utilisés pendant la Seconde Guerre Mondiale. Par ce travail d'arts plastiques, j'essaie d'apporter mon soutien aux défenseurs de la zone. (Valentine, élève de Terminale, Lycée Camille Claudel, Blain)














retouche numérique (x 9)

 

 
 
acrylique sur bois, 70 x 110 cm

Production accompagnée d'aucun commentaire. (Lénira, élève de Terminale, Lycée Camille Claudel, Blain)

 

information(s) pédagogique(s)

niveau : Terminale L

type pédagogique : leçon

public visé : enseignant, élève

contexte d'usage : classe, travail autonome

référence aux programmes :

ressource(s) principale(s)

VIGNETTE_LENIRA_2.jpg peinture d'histoire 11/05/2014
Comment s'approprier un événement et en faire une "peinture d'histoire" ?
réalisme, figuration, genre, médias

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