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enseigner le cinéma en arts plastiques

Document sans nom
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Abbas Kiarostami, Five (dedicated to Ozu), 2003

Si les programmes d'arts plastiques font la part belle à la vidéo, ils n'en oublient pas pour autant le cinéma  :

[L'enseignement des arts plastiques] couvre l’ensemble des domaines artistiques se rapportant aux formes : peinture, sculpture, dessin, photographie, vidéo, nouveaux modes de production des images… Les élèves explorent la pluralité des démarches et la diversité des œuvres à partir de quatre grands champs de pratiques : les pratiques bidimensionnelles, les pratiques tridimensionnelles, les pratiques artistiques de l’image fixe et animée, les pratiques de la création artistique numérique. Ces pratiques dialoguent avec la diversité des arts et des langages artistiques, par exemple dans les domaines de l’architecture, du design et du cinéma, notamment dans le cadre de projets pédagogiques transversaux ou de démarche interdisciplinaires. (…)

Programmes du cycle 4


L'enseignement du cinéma concerne différentes disciplines au collège dont les arts plastiques. Il se poursuit au lycée de manière transversale, même s'il existe parfois spécifiquement en option facultative pour toutes les séries et en spécialité pour la filière littéraire.
A noter que nous avons la chance d'avoir à Nantes la seule classe préparatoire publique aux grandes écoles de cinéma, Ciné Sup.
 

Qu'est-ce qui différencie le cinéma et la vidéo ? Est-ce si simple ?


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Cette distinction a pu paraître évidente à l'époque des débuts de l'art vidéo, quand la nature du support, argentique ou analogique, semblait un motif de classement suffisant, mais le passage généralisé au numérique, abolissant cette démarcation, permet de repenser les frontières entre ces formes artistiques.
 

Certes, le film d'Abbas Kiarostami Five (dedicated to Ozu), dont est issu le photogramme ci-dessus, montre un format panoramique classique du cinéma, américain en particulier, de 1,85:1 alors que nombre de vidéos étaient réalisées au format 4/3 , correspondant aux proportions des moniteurs les diffusant, mais que ce soit en vidéo ou au cinéma, cette question du format des images, vite doublée de celle de leur nombre,  a été suffisamment interrogée depuis pour qu'on s'y intéresse quel que soit le genre.


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Bill Viola, Tristan's ascension, 2005
Xavier Dolan, Mommy, 2014
Ange Leccia, La mer allée avec le soleil, 2016
Michel Hazanavicius, OSS 117 : Rio ne répond plus, 2009

En matière de son, on trouve dans les deux cas un même questionnement sur le rapport qu'il entretient à l'image, depuis son absence totale jusqu'à l'occultation complète du visible à son profit comme dans une scène d'ABC Africa du même Kiarostami, en passant par tous les décalages possibles que nous montre Chantons sous la pluie de Stanley Donnen.

Finalement, il y a deux domaines dans lesquels ces deux genres semblent se distinguer.
D'abord celui de la construction narrative : si le cinéma utilise l'écriture essentielle du montage, la vidéo propose une approche par l'épaisseur de l'image, travaillant directement sur celle-ci pour y introduire des éléments signifiants.
Ensuite celui de la diffusion : le cinéma, qu'il soit classique, expérimental ou documentaire semble dédié au réseau des salles obscures quand la vidéo appartiendrait surtout aux espaces d'exposition.

Mais que dire de ces cinéastes qui, comme Godard, choisissent par moments la vidéo, changeant même de support à l'intérieur d'un film ? De ces plasticiens qui passent sur grand écran ? Ou de ces films qu'on présente désormais dans des musées ?

Pourquoi enseigner le cinéma en arts plastiques ?

wkwD’abord parce que les arts plastiques apportent un éclairage spécifique à l’étude du cinéma par le travail sur l’image, sa composition, ses couleurs. Des questions que nous abordons déjà par ailleurs, ce qui permet aux élèves de se les approprier pour interroger toute image en général mais leur propose aussi une approche complémentaire à celle qu’ils peuvent trouver en français, histoire-géographie ou langues vivantes car plus sensible, moins directement fondée sur le récit.
En interrogeant les limites établies entre documentaire, cinéma expérimental cindéma de fiction et vidéo, les arts plastiques ouvrent à l'image en général et à ses potentiel signifiants.

Wong Kar-wai, In the mood for love, 2000

Andreï Zviaguintsev, Le Retour, 2003

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C’est également dans ce cadre que certaines référence d’histoire de l’art apparaîtront le plus clairement et permettront de mettre en évidence tout le travail d’intertextualité du film.

Ensuite parce que l'étude du cinéma est aussi un outil intéressant pour aborder d'autres notions en arts plastiques comme

celle du médium (voir le travail de grattage sur pellicule de Norman MacLaren)
celle des enjeux des premières images mobiles
celle de la narration, évidemment, qui nous intéresse aussi, donc
celle du montage, caractéristique du cinéma
celle du son et de son rapport à l'image

Quelques pistes de réflexion :

la réception par le spectateur
le temps, l'espace
la narration
le montage comme écriture
le fragment et la succession des hors-champs, l'expérience morcelée
les liens entre le son et l'image
le travail sur le médium : la pellicule, le numérique
l'illusion, le réel (les objets et parfois même les animaux utilisés dans l'animation tchèque), les degrés de réalité (le premier plan d'Elena d'Andreï Zviaguintsev montre la branche nue d'un arbre agitée par le vent ; la scène est en fait entièrement reconstituée en studio) et de virtualité de l'image (les potentialités du numérique semblent infinies).

 

Jiri Barta, Krysar, 1986 ; Andreï Zviaguintsev, Elena, 2012 ; James Cameron, Avatar, 2009



A voir aussi :
Des réalisations vidéo en arts plastiques : le projet One-minute vidéo.


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