Tout au long du cycle 3, les élèves sont conduits à interroger l’efficacité des outils, des matériaux, des formats et des gestes au regard d’une intention, d’un projet. Ils comprennent que des usages conventionnels peuvent s’enrichir d’utilisations renouvelées, voire détournées.
Cette direction de travail se retrouve au sein des compétences travaillées, à plusieurs niveaux.
Dans le domaine de la pratique (expérimenter, produire, créer), l'élève doit pouvoir « choisir, organiser et mobiliser des gestes, des outils et des matériaux (dont les gestes liés aux outils numériques, et la matérialité paradoxale des production numériques) en fonction des effets qu’ils produisent », « explorer divers domaines » dont le collage, la photographie et la vidéo sont explicitement nommés et font appel aujourd'hui aux outils numériques. « L'usage des outils informatiques de travail de l’image et de recherche d’information » est ainsi clairement mis « au service de la pratique plastique ».
Dans la mise en œuvre de projets artistiques, il est cohérent que les outils et compétences numériques fassent partie de ceux à identifier pour les mener à bien. « Prendre en compte le spectateur » peut aussi impliquer de le penser au regard des moyens numériques de présentation, duplication et diffusion.
Les trois « grandes questions » sont explorées en mobilisant entre autres (donc en interaction, comparaison, hybridation) « les pratiques artistiques de l’image fixe et animée (photographie, vidéo, création numérique) ».
On trouve donc en ce qui concerne...
• La représentation plastique et les dispositifs de présentation :
« les possibilités créatives liées à la reproduction ou au travail en série, ainsi qu’à l’organisation d’images » ; « l’importance des conditions de présentation dans la réception des productions et des œuvres ; »
• Les fabrications et la relation entre l’objet et l’espace :
« La pratique bidimensionnelle faisant appel à des techniques mixtes » donc aussi hybrides ;
• La matérialité de la production plastique et la sensibilité aux constituants de l’œuvre :
« La notion même de matériau s’élargit, [...] la perception de la relation entre sensation colorée et qualités physiques de la matière colorée s’affine... », on peut alors questionner les différentes synthèses des couleurs (additive, soustractive), la lumière colorée, la couleur éclairée, rétroéclairée, projetée, reflétée...