Il n'est pas toujours simple d'accompagner nos élèves dans l'écriture de leurs projets, surtout quand l'écriture ne fonctionne pas. Quelques pistes issues de la réflexion menée collectivement ces 7 et 8 décembre, pour ne pas les laisser livrés à eux-mêmes sous prétexte de les laisser maîtres de leur projet de création, ou prendre la main et les en déposséder. Nous avons considéré les deux temps essentiels d'écriture du film : le scénario et le montage.
Principes généraux
En amont du projet Aider les élèves à trouver un consensus en partant de ce que chacun ne veut pas permet d’établir un « périmètre » dans lequel il sera possible de se mettre d’accord. Ce temps d’apprivoisement collectif est sans doute nécessaire pour mieux cerner les attentes des uns et des autres et passer ensuite à un projet positif. Quand ça coince - Poser des questions (sur le scénario ou le montage en cours), relever des endroits où on ne comprend pas bien. - Interroger les élèves sur ce qui les intéresse dans le projet. - Proposer plusieurs pistes pour sortir de ce qui pose problème et pas une seule qui risquerait d’apparaître comme LA solution.
SCÉNARIO
Installation du projet d’écriture - Parmi les principes préliminaires à l’écriture d’un scénario, penser à rappeler que sur un film de moins de 15 minutes, il très difficile de pouvoir envisager faire exister plusieurs protagonistes ou de faire évoluer le point de vue d’un protagoniste à l’autre (sauf si le protagoniste est une entité composée de plusieurs personnages). - Installer les élèves dans un espace de travail favorable pour le travail de groupe. - Limiter le temps d’écriture pour que ce soit intense. Après un moment, la concentration se dilue mais aussi la capacité à revenir sur ce qui a déjà été écrit ou imaginé. En revanche, la réécriture implique un processus de deuil assez long, prévoir alors des temps espacés. - Poser la question : qu’est-ce qui pourra rendre cinématographique une scène banale ? - Missionner dans chaque groupe des rôles différents de sorte à ce que tous les élèves aient un point de vigilance à exercer pour la bonne conduite du projet d’écriture : celui qui veille au respect du schéma narratif, celui qui veille à ce que tout le monde participe et donne des idées, celui qui veille à la gestion du savoir du spectateur, celui qui est chargé de la fiche personnage, etc. - Poser des contraintes structurantes pour écrire ou réécrire : inciter les élèves à jouer sur le savoir du spectateur (ironie dramatique) ; réfléchir dès le début de l’écriture à un principe fort de mise en scène qui guidera l’écriture.
Enjeux On peut dans la V1 du scénario indiquer le sous-texte pour trouver dans la V2 comment le faire comprendre au spectateur sans l’appuyer explicitement.
Dialogues - Penser à la place des images et du son : éviter que le dialogue ne donne des informations qui pourraient être apportées autrement. Le dialogue doit servir le scénario. Un travail collectif aide bien souvent à contrôler l’invasion des dialogues. - Demander aux élèves d’enregistrer des gens dans la rue ou qui parlent seuls au téléphone pour analyser ensuite le langage utilisé et comprendre ce qui permettra aux dialogues d’être réalistes. - Quand on connaît déjà les acteurs, écrire en fonction d’eux, choisir des personnages qui correspondent au moins à leur âge pour que l’incarnation fonctionne ensuite. - Faire jouer les dialogues. Ou les faire enregistrer aussi pour écouter ce que ça donne. - Dans la perspective du tournage, faire souligner un mot clé dans le dialogue écrit pour indiquer aux comédiens un mot important et pouvoir y associer une intention de jeu, voire même travailler en semi-improvisation à partir de cette intention et de ce mot.
Permettre aux élèves de s’approprier les techniques scénaristiques - Proposer des scénarios à lire (pensez à la scénariothèque du CNC). - Organiser des lectures de scénario.
MONTAGE
- Il semble pertinent de faire travailler ensemble des élèves de même niveau dans la maitrise du logiciel, de sorte à éviter que ce soit toujours le ou les mêmes qui fassent le travail. - Idéal pour le montage : être à deux. - Quand on doit monter sans avoir participé au tournage, il est indispensable de suivre le scénario. On affine ensuite pour voir si ça raconte ce qu’on souhaite. - Monter un film ce n’est pas que mettre à bout à bout des plans, c’est aussi une affaire de rythme.