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2007/2008 : à l'école des Écrivains au collège Val d'Huisne du Mans (72)

mis à jour le 06/10/2008


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En 2007/2008, le collège Val d'Huisne était l'un des 30 établissements français choisis pour participer à l'opération "à l'école des Écrivains, les Mots Partagés" initiée par le Ministère de l'Éducation Nationale en partenariat avec la Ligue de l'enseignement.

mots clés : écriture, écrivain






le projet, en quelques lignes

Il s'agit de donner le goût de la lecture et des mots à des collégiens a priori très éloignés du monde de l'écrit. Le déclic sera donné par la rencontre de ces élèves avec un écrivain contemporain renommé, dont les livres serviront de matière première à un travail accompli en classe.
Ce projet repose sur une conviction forte : la littérature, en tant que recherche de l'expression juste, est un formidable instrument de liberté. Nul ne devrait en être privé.
 

un écrivain, une classe

Yasmine Ghata fut, en 2007/2008, l'écrivain parrainant l'opération. Elle est l'auteur, entre autres, de La nuit des calligraphes (le livre de poche) et de Le Tar de mon Père.
La Ligue de l'enseignement - FAL 72 a mis à la disposition du collège ses moyens documentaires et humains, connaissances de personnes « ressources », pour aider autant que possible à la mise en place du projet pédagogique de l'équipe enseignante.
La FAL 72 est également l'interlocutrice locale de la Ligue de l'enseignement pour le suivi matériel du projet (achat de livres, remboursement de frais).
26 élèves de 3ème du collège du Val d'Huisne, tous volontaires, étaient concernés.
Le projet fédérait les énergies de Mme la Principale, des professeurs de lettres, de latin, d'arts plastiques, de documentation.

un projet mûrement réfléchi

Orienté vers l'écriture, il voulait valoriser les cultures des élèves venant de différents horizons. Pour cela, chacun a apporté un objet qui serait un témoin de l'histoire familiale. Chaque objet est défini par l'élève l'ayant apporté :
  • définition / description (comme dans un catalogue) écrit à l'ordinateur.
  • un écrit plus personnel, écrit à la main, où l'élève fait parler l'objet lui-même.
  • un texte plus poétique, à calligraphier.
L'ensemble des productions est relié. L'ouvrage final fait l'objet d'une présentation à Paris, à l'occasion du bilan de cette opération.

le déroulement du projet

  • Des rencontres  : les élèves ont été amenés à accueillir Yasmine Ghata à trois reprises.
  • Le travail d'écriture autour des objets a fait l'objet de plusieurs séances en classe et au CDI, et les élèves ont été amenés à utiliser le matériel informatique de l'établissement pour la saisie des textes.
  • Par ailleurs, un intervenant en atelier de calligraphie, (en particulier à l'occasion des Semaines d'Education Contre le Racisme coordonnées par la FAL72) a aimablement accepté d'intervenir dans le cadre de cette opération. Le travail a été effectué au collège, en dehors des cours, un mercredi après-midi. Après une rapide « mise en route », les élèves ont écrit un mot, leur prénom et le nom de l'objet choisi dans le cadre de leur travail d'écriture.
Les œuvres des élèves, c'est-à-dire leurs différents textes et le travail calligraphique ont fait l'objet d'une édition assurée par la FAL - 72. Chaque élève a ainsi pu recevoir un livret regroupant ses propres productions. L'ensemble des travaux des élèves ont par ailleurs été publiés et reliés en un seul volume.
    • Les professeurs ont fourni les textes et les photos des objets de chaque élève.
    • La FAL 72 a effectué la mise en page finale, et pris en charge l'édition et la reliure des 26 livrets individuels comprenant la couverture, la photo de l'objet, le nom de l'objet calligraphié (sur feuille colorée), le texte descriptif de l'objet,le texte racontant l'histoire de l'objet à la première personne, la signature de l'élève calligraphiée, le texte de présentation rédigé par Mme la Principale du collège.
    • 6 livres regroupant la totalité des productions (à destination de l'intervenant partenaire, de la Ligue de l'enseignement, de l'établissement, de l'écrivain, du Ministère de l'Éducation Nationale) ont également été publiés.
Enfin, une exposition des objets, des textes des calligraphies a permis une valorisation au sein du collège en fin d'année scolaire. Elle a permis, autour de ce travail, une rencontre regroupant l'équipe pédagogique, les élèves, leurs familles et les partenaires pour admirer l'exposition des objets et livrets remis à cette occasion.

les ressources documentaires

Elles ont été prises en charge par l'intermédiaire de la Ligue de l'enseignement :
  • chaque élève s'est vu remettre un exemplaire de La nuit des Calligraphes  de Yasmine Ghata  avant les vacances de Noël 2007.
  • Différents ouvrages autour du thème des "Semaines d'Éducation" évoquées plus haut ont été prêtés à l'établissement par le CRAEC (« Centre de Ressources et d'Animation pour l'Education à la Citoyenneté ».
  • une dizaine de livres supplémentaires pour le projet - à l'intention de l'équipe pédagogique.
 

un exemple : la djellaba de Souad

Le texte descriptif

Mon objet est un vêtement tissé de fils d'or : le tissu est très ancien. La couleur du tissu rappelle la couleur des plumes de paon ou la couleur des mers tropicales qu'on voit parfois à la télévision : bleu mais bleu turquoise.Cette djellaba couvre des pieds à la tête une personne qui est grande. Elle cache les formes du corps. Le tissu uni est juste décoré de broderies dorées  au niveau du col. Ces ornements sont de fins fils d'or qui s'entrelacent et habillent tout le décolleté. C'est sûrement la sobriété du vêtement qui en fait sa beauté et sa noblesse.
Ce vêtement vient de mon arrière-grand-mère qui le mettait à l'occasion de moments très importants. Ma grand-mère le porta par exemple lors du mariage de ma grande soeur et lors de la circoncision du frère de ma grand-mère.
Pour moi ce vêtement est symbolique, c'est la seule chose précieuse et magnifique que je détiens de mon arrière-grand-mère. Elle a connu des moments difficiles : par exemple, un jour, le  père de mon arrière-grand-mère s'était disputé avec sa femme qui était enceinte de mon arrière-grand-mère. Ils se disputaient à propos de l'avortement ou de la garde du foetus. Le père et la mère décidèrent de garder l'enfant. Ensuite mon arrière-grand-mère est venue au monde dans de mauvaises conditions. Autrefois il n'y avait pas beaucoup de médecins et ça coûtait très cher. Ils n'avaient pas les moyens d'en payer un. Toutefois, ma grand-mère vint au monde en bonne santé. Quand elle a eu 13 ans, son père lui a acheté ce vêtement couleur plume de paon. Ce cadeau lui a tant plu qu'elle l'a gardé toute sa vie puis l'a transmis à ma grand-mère qui à son tour,   l'a soigneusement gardé pour le confier à ma mère qui  fut vraiment heureuse de le recevoir. Aujourd'hui, ce vêtement est parvenu jusqu'à moi. Sans doute mon arrière-grand-mère a-t-elle voulu nous transmettre quelque chose en nous confiant ce vêtement.
 

le texte imaginaire

J'ai été créé par un homme nommé Mohamed. C'était un homme impressionnant, car il faisait de nombreux vêtements qui étaient magnifiques. Un jour, Mohamed voulut offrir un cadeau en signe d'amour à sa mère. Alors il me fabriqua avec un tissu somptueux et rare mais lorsqu'il eut presque fini de me tisser, sa mère décéda. Il était si triste qu'il décida de me terminer par amour pour la défunte : c'était pour lui un moyen de chasser son chagrin. Je vis le jour à la Mecque, pendant le mois du Ramadan.
    Un jour alors qu'une famille allait fêter un mariage, le père de la mariée était venu voir Mohamed. Dès qu'il posa son regard sur moi ,il voulut absolument m'acheter mais le tisserand refusa de me vendre car c'était le cadeau qu'il avait fabriqué pour sa mère. Pourtant il finit par consentir à me donner devant l'insistance du client. Cependant il précisa que la jeune mariée devrait toujours en prendre  soin. C'est pourquoi la mariée m'enfila avec précaution uniquement pour les grandes occasions. Je n'eus pas peur de cette acquisition car c'était une femme extraordinaire et très élégante ; elle parlait toujours en bien de moi à sa famille, affirmant par exemple que j'étincelais comme une étoile. Quelques mois plus tard, cette jeune femme a eu une petite fille nommée Souad. Lorsqu'elle a fêté ses 10 ans, la jeune Souad a reçu le vêtement des mains de sa mère et lorsque j'ai été donné à Souad, elle était très timide et très gentille. Elle ne me portait que lors d'évènements importants.

    Avant que Souad ne parte dans son pays natal, le Maroc, elle m'a transmise à une riche famille, elle a dit « j'ai choisi de le transmettre à une famille voisine à Médine. Pourquoi ? Parce que je ne voulais pas que ce vêtement sorte de ce territoire, de cette terre. Je l'ai cédé mais il est à jamais dans ma mémoire. Donner n'est pas oublier ». Cette famille m'a donné à un musée. Des gens des quatre coins du monde sont venus dans le pays juste pour me contempler. Ce musée se trouve à la Mecque, lieu de pèlerinage, lieu sacré pour les musulmans du monde entier. Un jour, une jeune fille a visité le musée puis m'a observé et a voulu absolument dire à sa mère, qui est tisserande, de lui fabriquer ce même vêtement, qu'elle avait admiré lors de l'exposition.
 

information(s) pédagogique(s)

niveau : 3ème, 4ème

type pédagogique : démarche pédagogique, activité de découverte

public visé : enseignant

contexte d'usage : classe, espace documentaire

référence aux programmes :

ressource(s) principale(s)

projet écrivain.jpg à l'école des Écrivains, des Mots Partagés 06/10/2008
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écriture, écrivain Alain Boudet; Nathalie Letellier

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