éducation artistique et action culturelle

Trois fois par an, un séminaire réunit les élèves des établissements jumelés sur un temps plus long : c’est l’occasion d’échanger les points de vue, de partager les idées et de critiquer positivement les travaux pour mieux avancer sur les sujets de recherche. Depuis cette année, c’est Gilles Stoltz de l’université Paris-Saclay et du CNRS, qui accompagne les deux ateliers. Cette année, il a proposé trois sujets, avec quelques lignes de description. L’un porte sur les nombres qui nous entourent (comment se répartissent les nombres rencontrés dans la vie quotidienne ?), un autre sur les machines à sous (comment identifier une machine qui fera gagner plus souvent ?) et un dernier sur la congestion routière contre-intuitive (comment ajouter des axes de circulation peut-il ralentir le trafic ?). Ce sont des problématiques qui permettent aux élèves de cerner le sujet avant de s’engager dans la réflexion. Gilles Stoltz a d’abord présenté les trois sujets en octobre, puis il est revenu en décembre pour faire un point sur l’avancement des recherches. Ce 12 mars, il retrouve les deux ateliers et fait le tour des groupes pour constater l’avancement des travaux. Les élèves disent ce qu’ils ont fait, comment leur réflexion commune les a menés à cette démarche et lui posent des questions pour poursuivre leurs recherches.


 

Interrogés sur le choix de leur sujet, certains élèves ont mis en avant l’abstraction et le défi : « On ne connait pas la solution à ce problème, c’est à nous de la trouver ! ». Un groupe a choisi celui qui leur semblait le plus amusant. Un autre a fait le choix de découvrir un thème inconnu et de le comprendre. Des élèves ont préféré le sujet dans lequel des outils numériques étaient indispensables, car ils ou elles apprécient cet usage. Enfin, des élèves ont éliminé les sujets qui leur plaisaient le moins, puis choisi le dernier.

 

Interrogés sur la comparaison avec le cours, tous les élèves trouvent l’atelier très différent, parfois plus dur, souvent plus intéressant. Ils utilisent ce qu’ils ont appris en classe, mais vont parfois chercher de nouvelles connaissances. La démarche qu’ils suivent se construit à partir de leur compréhension du sujet, puis évolue grâce aux échanges et reformulations avec les encadrants. Les vérifications sont parfois longues, mais indispensables pour valider une hypothèse. Certains groupes ont abordé le sujet d’une façon inattendue pour le chercheur, et leur choix est respecté : les élèves sont accompagnés au bout de leur questionnement et de leurs hypothèses. L’exposé final leur permettra de communiquer sur l’exploration et les résultats qu’ils ont obtenus.
 

Interrogés sur ce que le séminaire leur apporte, les enseignantes et enseignants mettent en avant le temps plus long que celui des ateliers hebdomadaires, qui permet d’aller plus loin dans la réflexion. De plus, la présence du chercheur est très motivante pour les élèves. L’ambiance est très bonne entre tous les élèves, quel que soit leur niveau. Les élèves forment des ilots de sorte que les groupes qui travaillent sur le même sujet se réunissent. Plusieurs tableaux sur les murs de la salle sont utilisés pour communiquer, on y trouve des schémas, des formules, des calculs…


 

 

La confrontation des points de vue invite à comprendre la façon de penser des autres. Des ordinateurs sont à leur disposition. Toutes et tous échangent sur leur démarche, leurs questionnements et leurs avancées. Certains lycéens ou lycéennes, qui élaborent des programmes en langage Python, aident les plus jeunes à concevoir un algorithme sur Scratch pour faire des simulations. D’autres explorent les possibilités du tableur pour la simulation et le traitement des données.
 

Le cadre des ateliers est commun, mais chaque expérience est unique. Les échanges entre les élèves et le chercheur s’orientent aussi vers des questions sur son métier ou bien les choix d’orientation. Les séminaires se finissent parfois par un temps convivial. Ces ateliers montrent un aspect de la science différent de ce qui est fait en classe et contribuent à une ouverture culturelle importante. 
 

Les deux ateliers présenteront leurs recherches ensemble lors du congrès régional : les groupes de collège et de lycée qui ont réfléchi au même sujet se concertent pour faire une présentation orale commune.
 

Cette année les élèves de Laval iront au congrès de Nantes les 17 et 18 mai 2024. Ils découvriront les collections du musée d’Arts de Nantes, puis assisteront à un exposé de François Sauvageon : une occasion de mettre à l’honneur les liens entre mathématiques et arts, avec des œuvres de V. Kandinsky, S. Delaunay ou encore F. Morellet… 
 

Les professeurs de mathématiques intéressés peuvent découvrir les exposés des élèves les 17 et 18 mai à Nantes Université (UFR de Sciences et Techniques) et voir jusqu’où ces AST mènent les collégiens ou collégiennes, lycéens ou lycéennes.
 

La fin de l’année sera dédiée à la rédaction d’un article sur chaque sujet travaillé dans le cadre de l’atelier. Les articles les plus aboutis seront publiés par l’association : une autre valorisation du travail accompli tout au long de l’année. Les élèves s’appuient sur leur expérience pour promouvoir l’atelier de l’année suivante dans leur établissement.

 

 

Nathalie Roth 

Coordonnatrice territoriale DAAC en Mayenne (53) pour la culture scientifique, technique et industrielle