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écrire des nouvelles avec Étonnants Voyageurs
mis à jour le 24/09/2008
Chaque année, le Festival Étonnants Voyageurs propose un concours d'écriture de nouvelles. Au lycée David d'Angers, les élèves de seconde de Jean-Yves Maurille participaient à l'aventure 2008.
mots clés : écriture, nouvelle, concours
un projet motivant
Les propositions d'écriture de nouvelles sont nombreuses. Celle du Festival de Etonnants Voyageurs présente des avantages intéressants. Bien qu'il s'agisse d'un concours où peu de textes sont finalement sélectionnés- c'est la loi du genre- (5 au niveau de chaque académie, puis 5 lauréats au niveau national), chaque élève est assuré que son texte a été lu par un jury et se voit informé individuellement par messagerie de la réception de la nouvelle et du résultat. De plus chacun reçoit un recueil des nouvelles primées. Ils ont été très sensibles à cet intérêt manifesté par le destinataire.
De plus, les élèves ont le choix entre deux nouvelles à partir de deux incipit proposés par un auteur, Jean-Claude Mourlevat en 2008, parfois connu par certains d'eux. Le fait d'avoir à choisir permet de mesurer les différences entre les deux possibilités proposées : quels genres ? L'un se rattachait plutôt au conte avec le personnage de Lineick, l'autre au récit d'aventure avec le personnage de Chuck. Une présentation du thème, « Les cœurs purs », également écrite par J.C. Mourlevat, permet de proposer des valeurs exploitables : comment être et agir face au mal, sans perdre son innocence ? L'étude des incipit et de la présentation ouvre des horizons, nourrit l'imaginaire et fixe un cadre propice à l'invention. On notera la proximité de la démarche avec de nombreux sujets de type bac qui nécessitent de s'appuyer sur un texte de départ pour en dégager les contraintes et les possibilités d'exploitation.
De plus, les élèves ont le choix entre deux nouvelles à partir de deux incipit proposés par un auteur, Jean-Claude Mourlevat en 2008, parfois connu par certains d'eux. Le fait d'avoir à choisir permet de mesurer les différences entre les deux possibilités proposées : quels genres ? L'un se rattachait plutôt au conte avec le personnage de Lineick, l'autre au récit d'aventure avec le personnage de Chuck. Une présentation du thème, « Les cœurs purs », également écrite par J.C. Mourlevat, permet de proposer des valeurs exploitables : comment être et agir face au mal, sans perdre son innocence ? L'étude des incipit et de la présentation ouvre des horizons, nourrit l'imaginaire et fixe un cadre propice à l'invention. On notera la proximité de la démarche avec de nombreux sujets de type bac qui nécessitent de s'appuyer sur un texte de départ pour en dégager les contraintes et les possibilités d'exploitation.
construction de la séquence : "écrire une nouvelle"
Cette séquence d'écriture fait suite à une autre séquence réalisée en octobre-novembre : le récit, le roman et la nouvelle en classe de seconde, qui a donné l'occasion de lire et d'étudier plusieurs nouvelles intégrales de longueurs diverses et de s'interroger sur les procédés du récit :
- Le Dernier jour d'un condamné de Victor Hugo.
- Claude Gueux de Victor Hugo.
- Fille lisant à l'arrêt du bus dans le recueil Après de Annie Saumont (manuel Hatier p.104)
- Quels effets l'auteur parvient-il à produire sur le lecteur ?
- Quels moyens (quels procédés) met-il en œuvre pour produire ces effets ?
- Les points suivants ont été abordés :
- Quel narrateur ? Quel point de vue ?
- Quel cadre spatio-temporel ? (effet de réel et fonction symbolique )
- Quels personnages ? (leurs caractéristiques, leur rôle, leur langage...)
- L'organisation de la narration (rappel du schéma narratif, place et fonction des passages narratifs, des dialogues et des monologues, des descriptions, des portraits ; rythme du récit avec les scènes, les résumés, les ellipses ; la progression vers une chute ...)
Déroulement de la séquence "écrire une nouvelle"
Séance 1
Cette séance s'est située début décembre. Nous y avons consacré 2 fois 1 heure en classe entière.
Etude de la présentation de J.C. Mourlevat et des deux incipit.
Objectifs :
Etude de la présentation de J.C. Mourlevat et des deux incipit.
Objectifs :
- Poser le cadre des nouvelles à écrire, indquer les contraintes.
- Dégager les possibilités d'exploitation à explorer.
- Ecriture individuelle de la nouvelle hors temps de cours ( délai de 15 jours). Texte imprimé avec un traitement de texte et sauvegardé sur clef USB.
- Evaluation du premier jet avec une note plancher.
Séance 2
Cette séance s'est située début début janvier. Nous y avons consacré 2 heures en classe entière.
- Correction collective et individuelle avec propositions de réécriture. (Quelques extraits lus en cours et un essai de réécritur
e collective d'un bref passage). Les corrections et propositions sur chaque copie consistent à souligner les erreurs d'orthographe et de syntaxe. - suggérer des améliorations possibles de vocabulaire.
- signaler les problèmes de cohérence, de construction.
- Proposer
- des transformations. Par exemple, passer de la narration au discours ou inversement.
- des ajouts : brefs portraits, brèves descriptions, dialogues...
- des suppressions : narration ou dialogue trop long, passage inutile..
- des reconstructions : enchaînements, ruptures, ellipses, place d'un passage...
- Début de correction individuelle sur feuille corrigée.
Séance 3
Cette séance s'est située début début janvier. Nous y avons consacré 1 heure en modules + 1 heure en aide individualisée
- deuxième jet d'écriture avec guidage en cours, puis suite et fin de la réécriture en-dehors du cours. Délai : 8 jours.
Rendre à la fois le premier jet et le deuxième jet en 3 exemplaires imprimés dont 2 pour envoi aux jurys.
Evaluation du deuxième jet en comparant avec le premier jet : ajout d'un bonus réécriture de 0 à 5 à la note plancher du premier jet.
Evaluation du deuxième jet en comparant avec le premier jet : ajout d'un bonus réécriture de 0 à 5 à la note plancher du premier jet.
Séance 4
Cette séance s'est située mi-janvier. Nous y avons consacré 1 heure en classe entière.
- Correction collective : lecture comparative d'extraits du 1° et du 2° jet : Quelles améliorations ?Chaque élève sauvegarde le texte de sa nouvelle sur un espace informatique propre à la classe afin de permettre aux autres élèves de le lire.
Séance 5
Cette séance s'est située fin mai. Nous y avons consacré 2 fois 1 heure en classe entière.
- Lecture à plusieurs voix ( préparée) de différents textes écrits pendant l'année, devant la classe : nouvelles, poèmes, discours.
Une autre séance prévue au CDI d'une lecture croisée de textes écrits par les élèves de deux classes de seconde a dû être malheureusement annulée. La séance 4 était en fait une répétition en vue de la séance 5.
bilan de la séquence
Cette séquence a été vécue par la plupart des élèves comme une respiration après les premiers exercices souvent laborieux de l'initiation au commentaire de texte. Certains ont considéré que cette écriture se rapprochait des rédactions de collège souvent liées au récit. Cela a été l'occasion de pointer quelques compétences travaillées au collège et pas toujours pleinement acquises par tous ( valeur des temps, conjugaison, ponctuation...) mais aussi d'approfondir des exigences d'écriture pour produire des effets, au besoin en s'inspirant des textes d'écrivains, notamment Hugo étudié juste avant. Le fait d'aborder la fonction symbolique des choix (noms de personnages, de lieux, caractéristiques révélatrices d'un portrait, d'un détail, d'un langage ...) a permis de faire prendre conscience que tout est porteur de sens dans un texte.
Le fait de participer à un concours a clairement motivé quelques « auteurs en herbe ». Plus simplement, la plupart ont été sensibles au fait d'être lus par un jury, ce qui impliquait de faire le mieux possible, au moins pour l'honneur. Ce sentiment a été nettement perceptible lors de la réécriture du deuxième jet qui a permis de très sensibles améliorations de textes parfois plutôt médiocres. Par exemple, quelques élèves adeptes de la fantasy qui avaient multiplié les personnages, les actions, les lieux, les jours ont dû beaucoup supprimer de leurs enchaînements trop rapides pour se concentrer sur la construction de quelques scènes révélatrices. La réécriture leur a permis de préférer la qualité à la quantité.
Le regard sur les textes étudiés ultérieurement s'est trouvé modifié. Ce qui allait de soi et ne méritait aucune remarque s'est révélé digne d'attention et propre à nourrir le commentaire de texte. Ainsi le couple lire pour écrire fonctionne également dans l'autre sens : écrire pour lire. Ils se nourrissent l'un l'autre, ce qui paraît moins vrai pour la dissertation et le commentaire.
Le fait de participer à un concours a clairement motivé quelques « auteurs en herbe ». Plus simplement, la plupart ont été sensibles au fait d'être lus par un jury, ce qui impliquait de faire le mieux possible, au moins pour l'honneur. Ce sentiment a été nettement perceptible lors de la réécriture du deuxième jet qui a permis de très sensibles améliorations de textes parfois plutôt médiocres. Par exemple, quelques élèves adeptes de la fantasy qui avaient multiplié les personnages, les actions, les lieux, les jours ont dû beaucoup supprimer de leurs enchaînements trop rapides pour se concentrer sur la construction de quelques scènes révélatrices. La réécriture leur a permis de préférer la qualité à la quantité.
Le regard sur les textes étudiés ultérieurement s'est trouvé modifié. Ce qui allait de soi et ne méritait aucune remarque s'est révélé digne d'attention et propre à nourrir le commentaire de texte. Ainsi le couple lire pour écrire fonctionne également dans l'autre sens : écrire pour lire. Ils se nourrissent l'un l'autre, ce qui paraît moins vrai pour la dissertation et le commentaire.
aider, accompagner, motiver
Reste que l'on rencontre toujours quelques élèves plus rétifs, voire démunis. Il importe d'en analyser les raisons souvent différentes d'un individu à l'autre et de proposer des remédiations.
Mais l'essentiel reste la motivation. L'effet de groupe permet de convaincre les plus récalcitrants qui rechignent à s'y mettre dès qu'il s'agit d'écrire. Les raisons en sont souvent obscures et nous échappent. Ce que nous appelons paresse cache souvent d'autres difficultés dans le rapport à l'écriture. Il ne nous appartient pas de les analyser, nous n'en avons pas les compétences, mais nous pouvons essayer de surmonter ces inhibitions en proposant des situations variées.
- L'élève sec qui, malgré les incipit, ne voit pas par où commencer ou continuer. Le passage par l'oral peut être bénéfique dans un échange élève-enseignant. Par exemple en partant du personnage de Chuck, lui proposer des alternatives : voyou ou résistant ? et lui demander de se justifier. Pourquoi est-il dans ce train ? Qu'y a-t-il dans la valise ? Il s'agit en fait de faire fonctionner l'incipit comme inducteur. On peut ensuite lui demander d'écrire le résumé d'une histoire possible et enfin lui proposer une panoplie d'ajouts (portraits, descriptions, dialogues...) afin de déclencher quelques réflexes d'écriture. Cela suffit parfois, au début.
- L'élève aveugle qui écrit sans savoir où il va, qui efface tout, qui recommence, et qui finit par se décourager. On peut partir d'une de ses propositions et l'amener à approfondir le sens de ce qu'il écrit en lui demandant de justifier les détails. On l'invite à imaginer la fin de la nouvelle, à clarifier l'objectif poursuivi. Une fois la boussole mieux calée, on peut l'aider à construire une progression plus cohérente en travaillant sur la portée symbolique.
- L'élève qui maîtrise mal la syntaxe et en particulier la ponctuation. Lui faire lire son texte à voix haute et lui faire trouver la ponctuation et la variété des longueurs de phrase en fonction de sa lecture et de sa respiration. L'alternance long / bref, la phrase réduite à une structure simple S.+V.+C. permet de (re)trouver le sens d'un rythme.
Mais l'essentiel reste la motivation. L'effet de groupe permet de convaincre les plus récalcitrants qui rechignent à s'y mettre dès qu'il s'agit d'écrire. Les raisons en sont souvent obscures et nous échappent. Ce que nous appelons paresse cache souvent d'autres difficultés dans le rapport à l'écriture. Il ne nous appartient pas de les analyser, nous n'en avons pas les compétences, mais nous pouvons essayer de surmonter ces inhibitions en proposant des situations variées.
Jean-Yves Maurille
information(s) pédagogique(s)
niveau : Lycée tous niveaux, Collèges tous niveaux, Lycée professionnel tous niveaux
type pédagogique : démarche pédagogique
public visé : enseignant
contexte d'usage : classe
référence aux programmes :
ressource(s) principale(s)
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