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fiche chaarp : dessins nomades, Frac des Pays de la Loire

mis à jour le 03/06/2012


vignette chaarp

A partir d'œuvres référencées, cette fiche thématique conçue par le professeur d'arts plastiques chargé de mission, présente des questions d'enseignement dont les professeurs pourront se saisir pour construire une situation de cours.

mots clés : chaarp, dessin, oeuvre, histoire des arts, frac, HdA



Adel ABDESSEMED
God is Design, 2005
Film d'animation noir et blanc, sonore, projection vidéo
durée: 4'09"
Edition de 5 exemplaires -

Musique par Silvia Ocougne

Collection du Frac des Pays de la Loire


Olga BOLDYREFF

Escarpin, 1997

Pointes en acier, fil de coton

30 x 60 cm

Collection du Frac des Pays de la Loire

 

a propos des oeuvres

Adel Abdessemed

Né à Constantine (Algérie) en 1971, Adel Abdessemed vit à Berlin.

Entré à 15 ans aux Beaux-arts de Batna, il choisit de rejoindre en 1990 les Beaux-arts d'Alger. La guerre civile, marquée par de nombreux massacres dont l'assassinat du directeur de son école dans la cour même de l'établissement, le contraint à partir en 1994 pour la France. Arrivé à Lyon, il choisit de s'inscrire une fois de plus aux Beaux-arts, pour échapper à la clandestinité. Durant les 5 ans de son cursus, Adel y réalisera les bases d'un travail en perpétuel regard de sa double culture, et des différences sur lesquelles chacune d'elle est construite. Suite à cette période lyonnaise décisive, Adel Abdessemed fera un court passage à Paris avant de s'établir à New York, puis à Berlin, renforçant son nomadisme par de nombreux voyages à l'étranger pour ses expositions. Bien que prenant tour à tour diverses formes : vidéo - action, installation, dessin, la pratique d'Adel Abdessemed est cependant marquée par une série d'actions retranscrites, pour la plupart, en vidéo. Ces actions, gestes simples dont l'évidence tient pour beaucoup à leur teneur symbolique prononcée, interviennent comme une transgression de tabous et d'interdits dictés par la religion, la bienséance et l'ordre social.

« Moi, je puise mes sujets et ma matière dans tout ce qui a trait aux interdits, aux tabous et à toutes sortes de formes qui sont produites par les uns et par les autres. Il faut ouvrir les yeux, agir contre la loi et la morale, car l'une et l'autre prétendent arrêter la vie. »

God is Design est une vidéo d'un peu plus de quatre minutes construite à partir de plus de 3000 dessins, noir sur blanc, qui s'entrelacent au rythme d'une musique enivrante, à la limite de l'hallucination sonore.

Le processus de fabrication de l'image offre aux spectateurs une succession féconde de références à des cellules du corps humain, des symboles religieux juifs et musulmans, des motifs de la peinture géométrique occidentale ou de l'arabesque orientale.

Silvia Ocougne, musicienne brésilienne, a conçu pour l'occasion une composition où les strates sonores prolongent la profusion dynamique de dessins. Le son de la vidéo est volontairement très puissant pour couvrir les bruits de l'environnement.

La méthode avec laquelle Adel Abdessemed construit le film God is Design est basée sur la notion d'entrelacs, de mélange, de confrontation et d'échange. Elle aborde à la fois les notions de pur graphisme, du dessin, des formes et du mouvement mais également les notions d'infini, de répétition et de changement perpétuel. Déplacement, discontinuité, répétition, les images en mouvement d'Abdessemed interrogent un art réputé statique : le dessin. Différent du support papier, l'image projetée devient un support privilégié. Le dessin est diffusé sur un écran vidéo projeté à partir de fichiers numériques. Il se dématérialise et crée ainsi les conditions de sa mise en mouvement. Les notions de destruction et de mouvement renouvellent la conception d'une œuvre fondée sur l'idée de création et d'immobilité. Dans cette vidéo, la répétition d'une forme change celle-ci en mouvement, la reprise sérielle du motif donne naissance à de nouvelles compositions, destructions, organisations de surfaces. La cadence déterminée par le rythme de passage des images produit une illusion de continuité.
 
Olga Boldyreff

Née en 1957 à Nantes où elle vit.

Influencée par les recherches menées en France par les artistes de l'art corporel des années 1970, Olga Boldyreff interroge le corps et la place qu'il occupe dans nos sociétés post-industrielles. Son travail s'articule autour d'actions réalisées dans les lieux publics et les transports en commun, où elle se mêle à la foule en temps que "touriste, nomade et amoureuse". Olga Boldyreff "créé du lien" en initiant parfois les spectateurs au tissage de cordelettes de laine ou en abandonnant des tricotins un peu partout lors de ses déplacements, dans l'espoir qu'ils soient ré-appropriés. Les constats photographiques qu'elle a réalisés témoignent de ces "Petits abandons". Si la démarche est conceptuelle, une source plus lointaine résonne, venue de la lointaine Russie, comme une réminiscence de ses attaches russes, d'un art populaire.
Avec le fil du tricotin, Olga Boldyreff «a dessiné» un Flamant, un Maillot de bain, une Valise, un Chien ou encore un Escarpin présenté ici. Les contours et les silhouettes des objets «dessinés» sont matérialisés par le fil pointé à même le mur. Les «dessins-de-fil» interrogent l'espace et le temps. Les objets sont simplifiés à l'extrême, dépossédés de leur masse. L'artiste se joue du vide pour créer le plein. Par le divorce impossible de l'œuvre et du mur, le dessin se nourrit d'une tension supplémentaire. C'est sous la forme d'une boîte, le plus simplement coffret à couture que se présente la pièce. Olga Boldyreff, dans ses propositions, donne une liberté totale à tout acquéreur pour montrer et monter les dessins de fils. Sont fournis la pelote de cordelette, le patron du dessin et le mode d'emploi ainsi que les pointes. Le dessin au tricotin est donc un dessin en kit. S'appuyant sur la conception des "Wall Drawings" de Sol Le Witt, Olga Boldyreff entend réinvestir l'espace du mur par un dessin, avant qu'un amateur ne s'en empare et le déploie de nouveau sur un pan de mur à sa convenance. Les "Wall Drawings" ont pour origine un certificat accompagné d'un diagramme qui permet à des assistants ou à des collectionneurs de les exécuter (...) Cette délégation de pouvoir à ceux qui réalisent un Wall Drawing ne marque pas l'impersonnalité de l'œuvre, elle lui donne au contraire son autonomie artistique puisque sa forme ne peut dépendre de la seule subjectivité de l'artiste. Une même logique préside au dessin mural d'Olga Boldyreff. Cette démarche se situe dans un renouvellement inédit de la question du dessin.

 
 

mise en relation des oeuvres

Quand le dessin se fait et se défait

Deux dessins dans l'espace, ces œuvres entretiennent un lien particulier avec leur lieu de réception. Le mur est leur support commun. Installation vidéo ou dessin de fils, les œuvres sont transportables, éphémères repositionnables correspondant à la durée d'une exposition. Les œuvres se lisent et se délient, tout s'enroule et se déroule entre permanence et disparition. Les œuvres par leurs multiples déplacements redonnent corps au dessin.

Oeuvres Nomades, comme pour reprendre le titre d'une installation de 2004 d'Olga Boldyreff, dans lesquelles les cultures s'entrechoquent. Un duo aux accents slaves et latins, une réminiscence de ses attaches russes, Olga Boldyreff recoud et brode des histoires. Avec Adel Abdessemed, on peut retenir le rapport à l'histoire, au voyage, à la mémoire collective. Le motif de l'étoile à cinq branches, les arabesques orientales, les symboles religieux, juifs ou musulmans se composent en boucle. Les deux œuvres sont à l'écoute des traditions et des cultures populaires.

L'art est un moyen de créer du lien. Le dessin est exploratoire et jubilatoire, toujours en tension entre le corps et la mémoire, entre tradition et modernité.
 

éléments pour une réflexion pédagogique

-Dessin en kit, « Concevez un dessin qui sera réalisé par quelqu'un d'autre »(selon vos indications, votre mode d'emploi). L'élève abordera les questions de l'intention, de la réalisation, du statut de l'auteur, du protocole de création)

-Dessiner avec ... une gomme, un fil de fer, une bande de tissus... Le matériau et l'outil pour interroger le dessin.

-Un dessin nomade ... qui change de support tout le temps. La question du support, de la réactivation d'une œuvre, de la projection.


Pour une approche transdisciplinaire dans le cadre de l'histoire des arts
 Au collège : La thématique Arts, créations, cultures permettra d'étudier des œuvres d'art à partir des relations qu'elles établissent, implicitement ou explicitement, avec les notions de création et de culture. Cette thématique aborde les œuvres à travers les cultures, les sociétés, les civilisations dont elles construisent l'identité et la diversité.

D'autres fiches CHAARP sur le portrait ou d'autres thématiques sont consultables sur le site académique et dans les structures culturelles suivantes : Frac des Pays de la Loire, Musée des Beaux-Arts d'Angers, Musée des Beaux-Arts de Nantes, Musée de l'abbaye Sainte-Croix des Sables d'Olonne.
 
auteur(s) :

hélène villapadierna

information(s) pédagogique(s)

niveau : tous niveaux

type pédagogique : démarche pédagogique

public visé : non précisé, enseignant

contexte d'usage : classe, sortie pédagogique

référence aux programmes :

ressource(s) principale(s)

vignette dessin nomade 17/11/2016
En quoi le support peut-il avoir une influence sur le geste graphique ?
chaarp, dessin, outils, matériaux, support, œuvre, geste, œuvre à réactiver sandra georget

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