éducation artistique et action culturelle

Un tel choix pourrait paraître assez dérisoire et insignifiant, si on songe à tous les rapprochements artistiques possibles et souvent plus prestigieux qu'offrent les grandes institutions culturelles nationales et les innombrables ressources pédagogiques mises en ligne sur les sites internet.  
En fait, en choisissant l'ERDRE comme thème-support pour croiser des domaines artistiques différents, l'équipe qui a conçu et réalisé ce dossier a résolument opté pour un travail pédagogique au plus près des réalités, du cadre de vie, du ressenti et du regard quotidiens des enseignants et élèves de l'agglomération nantaise. L'Erdre est en effet une composante clé du paysage  nantais, avec son cortège de ponts, sa « coulée verte » jusqu'à proximité du centre de la cité, ses lieux d'expositions permanentes comme la Maison de l'Erdre dans l'Ile de Versailles ou  « L'Erdre vivante » au musée de Carquefou, sa guirlande de châteaux sur chacune de ses rives, les traces des contorsions imposées à son cours dans l'espace de la ville. Elle n'a certes pas suscité la riche floraison d'oeuvres artistiques et littéraires  qui s'attachent à la Seine, voire à la Loire. Elle n'en a pas moins inspiré bon nombre d'écrivains et d'artistes, dont les musées, les services d'archives et la médiathèque de la ville conservent les œuvres et les ouvrages. C'est donc tout un ensemble de ressources artistiques et littéraires qui, dans une grande proximité, s'offrent aux enseignants comme à leurs élèves pour, à travers une authentique démarche d'histoire des arts, mieux appréhender et connaître ce cours d'eau que François Ier aurait qualifié, selon la tradition, de « plus belle rivière de France » .

Pour faciliter le travail de documentation et de réflexion pédagogique des enseignants, le choix a été fait d'une organisation aussi simple que possible du dossier : deux grands ensembles de ressources
- l'un présentant des extraits de textes littéraires et des poèmes et relevant donc du domaine des « arts du langage » ;
- l'autre, nettement plus copieux, listant les oeuvres picturales, graphiques ou photographiques donnant à voir la rivière et ses abords, et donc rattaché au domaine des « arts du visuel», mais aussi aux domaines des « arts du quotidien » et des « arts de l'espace ». Chaque élément de ces deux ensembles porte un numéro permettant de le repérer aisément.

Afin d'aller un peu plus loin dans le travail de mise en relation des textes, des images et des documents ici rassemblés, l'équipe porteuse du projet a pré-rempli des tableaux croisant les domaines artistiques et quelques-unes des thématiques proposées par les documents officiels se rapportant au Collège : « Arts, espace, temps », « Arts, techniques, expressions », « Arts, création, cultures », « Arts, ruptures, continuité ». Chacun des tableaux renvoie à une tranche historique ; celle du « XXe et début XXIe siècle », par exemple, est particulièrement fournie pour ce qui concerne les « arts du langage » puisque, à côté de Julien Gracq, on ne trouve pas moins de sept auteurs représentés.

Ces documents ne sont bien sûr que des suggestions, d'éventuels tremplins pour l'élaboration des travaux pédagogiques que mèneront les enseignants. Ils ne prétendent nullement modéliser un enseignement nouveau comme l'histoire des arts qui doit selon nous garder, pour atteindre tous ses objectifs, une grande créativité pédagogique et une forte dimension de plaisir. Si nous avions réussi à convaincre quelques enseignants que les matériaux d'un beau travail d'histoire des arts sont là, à portée de main, à portée de regard, inscrits dans les lieux qu'ils fréquentent au quotidien, eux et leurs élèves, nous serions très largement récompensés des efforts déployés pour élaborer ce dossier d' « histoire des arts au fil de l'Erdre ».