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retour sur une représentation: W, immersion à l'aveugle dans l'oeuvre de Wajdi Mouawad

mis à jour le 18/12/2016


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Au lendemain de la représentation du spectacle d’Anaïs Allais, offert par le Grand T, la classe de 1L2 du lycée Léonard de Vinci de Montaigu se retrouvait pour la première fois sur le plateau pour un retour sur le spectacle destiné à partager et prolonger l’expérience par le corps. A proximité, ardoises et feutres.

mots clés : théâtre, école du spectateur, expression des émotions, dire par le corps, pratique de plateau et d'écriture, analyse de la représentation


Au départ un exercice pour « briser la glace »

    1)  Chaque élève doit trouver sa juste place dans le cercle/groupe en se plaçant au bon endroit dans l’ordre alphabétique des prénoms (les élèves ne se connaissent que depuis deux semaines et demie)
    2)  Répartis sur le plateau, les yeux fermés, les élèves sont invités à faire entendre leur prénom et à s’asseoir ensuite sur place. Deux élèves ne doivent pas parler en même temps sous peine de devoir recommencer tout le jeu.
    3)  Chaque élève dessine ensuite, les yeux fermés, la forme géométrique que lui inspire le souvenir du spectacle. On se montre les dessins sans commentaire.
    4)  Chacun écrit ensuite sur son ardoise un mot qui lui vient en repensant au spectacle, ainsi que le titre de l’œuvre qui figurait sur l’enveloppe qui lui a été remise pendant le spectacle. 
 
Anaïs Allais, auteure, metteure en scène et comédienne, nous propose de parcourir deux décennies d’écriture en plongeant dans l’univers de Wajdi Mouawad auprès de qui elle a travaillé. Elle nous fait entendre des textes choisis avec l’envie de nous « transmettre une respiration, de dérouler le fil de pensée d’un scarabée-chercheur qui tente de faire de la violence, de la déraison du monde, une œuvre qui fédère. ».

Accompagné par une création sonore originale d’Amandine Dolé (violoncelle et voix), ce conte initiatique retrace, à la manière de l’Odyssée d’Ulysse, le parcours et les pièces de Wajdi Mouawad.


Une enveloppe, un masque de sommeil, des chaises, une violoncelliste, des mots, des odeurs…
Anaïs Allais nous plonge dans l’univers de Wajdi Mouawad.


Une respiration qui déroule le fil de la pensée d’un scarabée-chercheur qui tente de faire, à partir de la violence et de la déraison du monde, une œuvre qui fédère.


 
5)    Passage un à un, de cour à jardin, sur un air de René Aubry. Partis de la salle, où ils sont en position de spectateurs, les élèves vont tour à tour monter sur le plateau par jardin. Au milieu du plateau, ils se figent, présentent leur ardoise quelques secondes, puis reprennent leur déplacement, avant de rejoindre le public par cour.

Deuxième passage chacun vient prendre place et exprimer corporellemetn sans son ardoise, ce que lui inspire le souvenir du spectacle.

 
6)  chaque élève choisit un endroit et une position sur scène ou dans la salle, où il va se placer et chercher à se remémorer une phrase,

une expression du spectacle qui a particulièrement marqué sa mémoire.

Les phrases se succèdent au hasard de leurs prises de parole.
 
 
 7)  On reforme le cercle du départ et chacun redit la phrase qu’il a choisie. La consigne est de refaire comme dans le premier exercice : chacun va prendre place à côté de celui dont la phrase lui semble mieux « coller » à celle qu’il vient d’entendre.

8) On réécoute les phrases, on ajuste, jusqu'à ce que le résultat soit satisfaisant. Quelques élèves proposent de changer de phrase pour pouvoir mieux trouver place dans le cercle.

9) On imagine alors une petite forme qui rendrait compte à la fois du spectacle et des différents éléments de restitution qu’on a fait émerger, et aboutirait à un tableau collectif, « cadeau » de la 1L2 à l’équipe artistique du spectacle. Après plusieurs tentatives, le résultat est filmé et sera envoyé au Grand T et à l’équipe artistique .
 
Bilan : encore sous le coup de l’émotion dégagée par le spectacle, les élèves acceptent de se prêter au jeu et se laissent guider d’exercice en exercice, dépassant la crainte du ridicule.

De ce fait, outre qu’elle fonde dans la classe une cohésion essentielle pour la suite de l’année, la séance permet de prolonger la magie du spectacle tout en leur donnant matière à parler lors de l’examen oral de français, puisque leur descriptif officiel des textes et activités rencontrés dans l’année fera mention tant du spectacle que de ce travail.
 
 
Philippe Ségura : si vous laissiez un dernier mot sur le spectacle Immersion à l'aveugle dans l'oeuvre de Wajdi Mouawad, que nous pourrions transmettre à l'équipe artistique ? A vos claviers...

Quelques témoignages...


Chloé: ce spectacle était vraiment super! Le fait de nous bander les yeux et de jouer du violoncelle, nous emmenait vraiment ailleurs. Nous pouvions imaginer ce que l'on souhaitait, ce qui nous immergeait complètement dans l'histoire ! Et le fait de nous faire sentir certaines odeurs nous faisait, d'une certaine manière, voyager. Merci pour ce moment, nous aurions vraiment aimé que ce spectacle dure plus longtemps.

Coline: j'ai trouvé ce spectacle vraiment magnifique. Le fait d'avoir les yeux bandés amplifiait les autres sens. Ceci m'a transporté dans un autre monde le temps d'une heure qui m'a semblé si courte. Encore merci.

Camille: dans l’obscurité mes yeux se perdaient derrière ce bandeau, mon esprit passait alors dans une folle effervescence où la notion du temps n’existait plus. Les mots me percutaient, étaient tout simplement palpables. Loin de tout repère, la musique à la fois douce et mystique guidait mes sentiments. Je buvais leurs paroles avec attention. Les odeurs, les touchers, tout était éveil en moi. Quelle sensation indescriptible ! Une dimension encore inexplorée, comme une planète que l’on découvre. Merci pour ce magnifique voyage intérieur !

Léna: j'ai adoré le concept de ce spectacle, nos sens étaient perturbés, nous n'avions pas accès à la vue, donc notre imagination s'est occupée de nous faire vivre l'histoire dans un monde parallèle, les odeurs nous ont fait voyager très loin.. C'est impressionnant de voir à quel point notre imagination amplifiait tout, à quel point notre corps était réceptif. 1 heure de douceur et de voyage, on ressort de la salle dans un état second! Merci de nous avoir permis de vivre cela, de nous transmettre autant de choses à travers cette représentation. Une expérience unique, bouleversante et touchante, à vivre!
 
 
auteur(s) :

Catherine Le Moullec, coordonnatrice académique théâtre

contributeur(s) :

Philippe Ségura, coordonnateur territorial théâtre

information(s) pédagogique(s)

niveau : tous niveaux

type pédagogique : démarche pédagogique, production d'élève

public visé : enseignant

contexte d'usage : atelier, classe, EPI

référence aux programmes :

Les programmes de cycles (3 et 4) mais aussi  les programmes disciplinaires et interdisciplinaires insistent sur l'expression de la sensiblité, des émotions et du jugement.

Exemple: Enseignement Moral et Civique cycles 2,3,4
Se reporter au programme fixé par l'arrêté du 12-6-2015 - J.O. du 21-6-2015, B.O.E.N. spécial n°6 du 25 juin 2015

 
La sensibilité est une composante essentielle de la vie morale et civique : il n'y a pas de conscience morale qui ne s'émeuve, ne s'enthousiasme ou ne s'indigne. L'éducation à la sensibilité vise à mieux connaître et identifier ses sentiments et émotions, à les mettre en mots et à les discuter, et à comprendre ceux d'autrui. 

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