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Stage Danse de l'action culturelle

mis à jour le 25/04/2009


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Un Stage  Académique Danse  inscrit au PAF (action cuturelle) a eu lieu pour l'année 2008/2009 pour des enseignants de toutes disciplines. Ce stage s'est articulé autour de TEMPO 76 de Mathilde Monnier.

mots clés : danse, stage


Intervention de I fang Lin


Née à Kaohsiung (Taiwan), elle décide de devenir danseuse à l'âge de 14 ans. Elle entreprend d¹abord une formation classique à l¹Académie Nationale des Arts de Taiwan et à l'Institut National des Arts de Taiwan, puis opte pour la danse contemporaine et décide de poursuivre son apprentissage en France.
Après un passage au Conservatoire d'Orléans puis à l'université Paris VIII, elle est admise au Centre National de Danse Contemporaine d'Angers, dont elle obtient le diplôme en 1993. Elle débute en tant qu¹interprète
à Montpellier avec Didier Théron, partage le parcours de la compagnie « La camionetta »  durant cinq créations, et rencontre le travail de Jacques Patarozzi. Elle collabore ensuite avec la compagnie « Pierre Droulers » , et chorégraphie parallèlement un duo avec Carine Gori. Puis elle danse pour les chorégraphes Anne Lopez et Emmanuelle Huynh.
En Juillet 2001 elle rejoint la compagnie Mathilde Monnier.  
Depuis Août  2004, I-Fang Lin est praticienne diplômée de la méthode Feldenkrais.

I fang explique sa démarche pour entrer dans ce stage et son désir de partager avec nous l'apport de la méthode Feldenkraïs.
Elle évoque son parcours personnel et sa recherche d'un moyen pour guérir des blessures corporelles. « J'ai été blessée et j'ai cherché des moyens pour me soulager ».
« Cette méthode permet une gestion du corps et  une gestion comportementale, c'est une prise de conscience par le mouvement et avec le mouvement. »
« Elle rend le système nerveux intelligent, elle me donne la tranquillité d'une présence. Il n'y a pas de modèle à suivre  mais elle amène à  un fonctionnement très précis de notre corps. »
 

La méthode Feldenkrais


Elle s'appuie sur le mouvement, car il est le meilleur révélateur de notre façon d'être et d'agir. Par son approche globale du corps en mouvement, elle permet une clarification de ses rapports d'orientation dans le temps et dans l'espace et une reprise du développement général de l'individu.
Ce n'est pas une gymnastique, parce qu'il ne s'agit pas de répéter mécaniquement un mouvement ni de le réussir, ni d'imiter un modèle.
L'objectif est d'explorer les chemins par lesquels le mouvement circule à travers les différentes parties du corps et de clarifier leurs orientations dans l'espace au cours du mouvement exécuté.

La méthode se pratique de deux façons :


La Prise de Conscience par le Mouvement, exploration de mouvements faciles mais inhabituels exécutés sans efforts, avec l'esprit curieux et l'envie de jouer, de se faire plaisir, permettant de retrouver souplesse et joie de vivre, des capacités inattendues et réconfortantes.
L'intégration fonctionnelle, séances individuelles où l'enseignant, par ses mains, guide l'élève à travers de nouvelles façons de bouger et d'utiliser son corps par rapport à l'environnement et par rapport à l'intention.
 

Les ateliers


Chaque demi journée d'atelier s'est organisée de la même façon : une entrée par la méthode Feldenkraïs pendant environ 1h30, puis un atelier autour de l'œuvre  Tempo 76  et retour à 30 minutes de technique Feldenkraïs.

Mercredi 18 novembre après-midi :


Travail de mise en mouvement
  • Marche - Regarder l'espace - les autres.
  • Se déplacer en avant - en arrière
  • Observer  comment le regard change les appuis à droite, à gauche.
  • Fixer un point. Observer comment la posture et la locomotion changent.
  • Repérer une personne, la mettre à droite, à gauche.
  • Choisir deux personnes et marcher à droite de ces deux personnes
  • Marcher entre ces deux personnes.
  • Marcher en arrière. Choisir une personne. Marcher devant elle, à gauche de celle-ci, à côté, la toucher.
  • Repérer une personne. Aller lui tendre la main. MD.MG / MG MG /Face à face, se regarder ; Où se pose le regard ?
  • Se déplacer. Poser la main entre les omoplates et en effleurant, faire déplacer la personne.
Atelier
  • Résumer six gestes de la journée, six gestes quotidiens.
  • Deux groupes . Un des groupe observe puis enregistrer les séquences de mouvement
  • En garder et les reproduire en rspectant l'intention.
  • S'approcher d'une personne et le réaliser.
  • En groupe, tout en réalisant sa séquence, se déplacer vers la droite, vers le fond. Se rapprocher du centre,  réduire le mouvement / se rapprocher du mur et poursuivre à son rythme ( on peut dépasser les autres).
  • Observer une vidéo et reproduire.

Cet atelier est en relation avec le travail effectué par les danseurs pour créer «  Tempo 76 »  

 

Jeudi matin 20 décembre 2008



Travail d'écoute et de sensations
  • marche : écoute, conscience : du poids, des pieds dans le sol, de l'axe du corps,
  • conscience de la respiration, noter comment la respiration est en relation avec le balancement des bras.
  • conscience du champ visuel, observer les détails du studio, de façon à ne pas les perdre de vue,
  • explorer différentes marches, en avant, en arrière, à quatre pattes, aller jusqu'à s'allonger à plat ventre, 
  • marcher à quatre pattes : mains- genoux, mains -pieds, coudes sur les genoux, mains sur les genoux, marcher en flexion de genoux,
  • deux par deux face à face : s'incliner jusqu'à ce que les têtes soient au contact, plier les genoux, position quatre pattes,
  • marcher ensemble, remonter ensemble, sentir sa colonne vertébrale et celle de son partenaire,
  • traversée par ligne de 5 :  marche, flexion des jambes, mains genoux, coudes genoux, 4 pattes jusqu'à s'allonger, le faire en se racontant une histoire, aller toujours vers l'avant,
  • même chose en reculant en 4 lignes , ligne 1 le fait en avançant, ligne 2 en reculant, organisation d'un duo , ligne 3 recule, et ligne 4 avance,  autre duo,  se connecter avec son partenaire,
  • en duo même chose, observer les mouvements du couple, prendre la place de l'autre, lui faire comprendre sans parler, celui qui prend la place suit le rythme du déplacement, et accompagne le duo,
Cette situation proposée est en lien avec la pièce Tempo 76, et explore la notion d'apparition et disparition.

Jeudi 20 novembre après-midi :


  • Se déplacer ; Modifier les différents appuis.
  • Se réunir vers le milieu de la salle et se déplacer sans faire aucun effort  et en ayant un contact avec une personne = photo.
  • Marcher vers la droite, la gauche. Croiser les pieds en trouvant la distance nécessaire. Le bassin est  dans la direction choisie ( léger déhanchement ).
  • En arrière. Varier les quatre directions.
  • Reconstruire la photo : corps en contact. I.Fang touche six personnes qui doivent quitter la photo. Ceux qui restent mémorisent puis quittent eux aussi un à un.
  • sentir la respiration et mémoriser les mouvements réalisés pour sortir.
  • Les six qui sont sortis recréent la photo et se remémorent le trajet effectué.
  • Décider l'orientation et faire le trajet mémorisé en boucle / avec arrêt / en accélérant le mouvement.
  • Remplacer une chute au sol par un accent pour marquer ce temps.
  • Continuer en gardant seulement le mouvement des bras.
  • Continuer en conservant uniquement le mouvement du côté gauche.
  • Reprendre et tout le groupe se retrouve côté jardin progressivement puis vers le fond de la salle.
  • Longer le mur et varier le rythme.
  • Réduire le mouvement. Le poursuivre en se déplaçant vers le centre. On peut dépasser  mais rester en groupe

Vendredi matin 21 novembre 2008



Atelier de pratique
  • travail de marche, écoute sensations, allonger la colonne, donner un mouvement de ressort à la colonne, poser les pieds à plat,
  • marcher à droite de quelqu'un puis à gauche, puis en arrière...
  • avec une balle de tennis et tout en marchant s'échanger la balle,
  • par deux face à face, jeu avec des échanges de poids du corps, main sternum,  en cercle : un au milieu  « jeu de la bouteille », rester sur son axe et laisser faire les déséquilibres, ceux du cercle amortissent le déséquilibre et replace le corps en le repoussant
  • au sol se déplacer , aller toucher une personne, chercher le contact, clarté des déplacements et clarté du contact, s'interroger sur comment je quitte la personne et comment je perçois mes propres mouvements et ceux de l'ensemble, progression de tout le groupe vers l'avant, pression, poids contact,
  • jeu de marches, poids du corps en avant, en arrière sur le côté, conscience de la verticalité, axe du corps, placement du bassin,
  • marche poser une main sur le sol, marcher autour de la main, en avant, en arrière...
 

Tempo 76


création au festival Montpellier danse 07 / durée 65mn par Mathilde Monnier.


 « Pour cette création, je souhaite m'appuyer sur une forme très repérée dans l'histoire de la danse et de la musique : l'unisson.
Cette forme chorégraphique toujours en vigueur, suscite chez le spectateur un sentiment de fascination. Elle se retrouve aujourd'hui encore appliquée à des fins spectaculaires au service de manifestations diverses, militaires ou paramilitaires, défilés, parades mais aussi carnavals, ballets classiques, opérettes et opéras, revues, chorus-line (majorettes, pom-pom-girls). Je me souviens que dans les années 80, au moment de l'explosion de la danse contemporaine en France, elle représentait pour la communauté de la danse une forme relativement taboue mais néanmoins assez utilisable pour produire des effets spectaculaires de fin de spectacle. Elle était en train de mourir et de disparaître comme forme glorieuse au profit d'une déconstruction et d'une autre organisation de l'espace.

Le ballet classique à travers « le corps de ballet » continue de faire un usage constant de cette forme dans un but bien particulier : celui de mettre en exergue l'une ou l'autre de ses étoiles ou solistes afin de déployer une force de représentativité spectaculaire et accumulative.

 L'idée de ce projet est de réinterpréter une forme esthétique délaissée afin de la réinterroger, de la détourner de son contexte initial et de l'emmener dans une démarche aventureuse porteuse de sens. Comme écriture chorégraphique, elle sera portée par tous sans hiérarchie car déviée et détournée de son but spectaculaire.

Pour renforcer cette idée d'unisson de gestes et de mouvements, il y aurait comme un commentaire en direct, sorte de contrepoint joyeux qui permettrait soit de préciser une action en train de se faire (par effet de loupe) ou au contraire de la décaler dans le temps (par effet de dissociation). Le dispositif sonore pourrait prendre des allures de surveillance qui placerait le sujet au centre d'un contexte, d'un lieu, d'un environnement tantôt hostile tantôt amical.

Dans son ensemble, le projet musical autour du compositeur hongrois Ligeti sera traité sur un mode léger. Musique et scénographie formeront un ensemble poétique que je souhaite relier à un univers faussement naturaliste, sorte de reconstruction d'un paysage jardin, mise en scène artificielle d'une nature maîtrisée.

Nous vivons maladroitement à l'unisson du monde. Nous tentons de nous raccrocher au rythme d'un monde qui nous dépasse, par l'écart, par le décalage, le recadrage, l'idiorythmie, l'arythmie. Nous tentons de nous adapter à un environnement de plus en plus hostile, de plus en plus rapide, de moins en moins appréhendable et perceptible dans son sens. Il s'agit d'en être les témoins et d'intimer un acte dans la matière, de chercher des points d'entrées possibles. »

Mathide Monnier

Vous pouvez télécharger ici le bilan du stage.
 
auteur(s) :

Catherine Moreau
Hélène Douay

information(s) pédagogique(s)

niveau : Collèges tous niveaux, Lycée tous niveaux, Lycée professionnel tous niveaux

type pédagogique : compétences, connaissances

public visé : enseignant

contexte d'usage :

référence aux programmes :

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