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un atelier d'écriture : une phrase de départ…

mis à jour le 11/12/2009


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Dans le cadre du stage académique "Vous avez dit écrire ?" mis en place par l'Action Culturelle du Rectorat de Nantes en novembre 2009 à la Maison Gueffier, Sophie Dugast, animatrice d'ateliers d'écriture a proposé aux stagiaires d'écrire à partir d'un incipit...

mots clés : écriture, atelier d'écriture


les stagiaires en parlent...

une contrainte pour écrire

Choisir une phrase de départ parmi une liste de 14 propositions extraites de "Puisque nous sommes vivants" d'Olivia Rosenthal. Écrire ensuite un texte comprenant un certain nombre de mots que l'on a préalablement sélectionnés sans connaître... l'usage démoniaque qui en serait fait : il fallait nommer une étoffe, une couleur, un bruit, un lieu, une pièce dans une maison, une odeur, une matière rugueuse, une lumière, un vêtement, un goût. Vers la fin  de cette promenade littéraire, Sophie Dugast nous impose de conclure notre texte par la phrase : Alors quoi, les rêves nous attendent.

Par ailleurs, Sophie Dugast remet à chaque stagiaire un livre dans lequel nous devons prélever deux phrases que nous intégrons à notre texte.

 

des productions variées...

Les phrases de début et de fin étaient communes à tous et données dès le début de l'atelier par Sophie Dugast. Les autres, insérées dans le texte, proviennent de livres que l'animatrice nous a proposés. Un différent pour chaque stagiaire.

 
 Comment s'y prend-on pour arrêter ? Le plus simple serait de poser le stylo. La tentation du silence est grande, mais illusoire. L'écriture nous rattrape, et voilà que ça sent le roussi. L'arc-en-ciel de l'inspiration est partout: à la Roche-sur-Yon comme sur le granit breton, à Moscou comme à Tombouctou. Rien ne peut, finalement, nous détourner des mots. Ni la laine de nos pulls incitant à la promenade, ni les fluos de l'esplanade, le soir, ni même les délices sucrés que mon cœur prépare. Dans la chambre où je gribouille, les mots continuent de s'aligner, stridents comme des étourneaux. Alors quoi, les rêves nous attendent ?

Jean-Pierre M.

« Qu'on se rassure, Dieu n'existe pas. »
À y bien réfléchir, un type normalement constitué laisserait-il son propre fils cloué sur un bois brut dans son faux slip en lin ?
J'en ai connu des tortionnaires, des illuminés, des frappadingues. Mais le complexe du bon papa à la barbe odorante veillant sur moi, alors que pour son propre fils il n'est capable que de ça... Non, vraiment, merci, très peu pour moi.
    Pourtant, au petit jour, à la première lueur de l'aube, bien au chaud dans mon pull, face à la mer, j'aimerais y croire.
Dans mon jardin, les yeux fermés, oreilles ouvertes aux cris de joie des enfants qui jouent avec l'eau, j'aimerais y croire.
Me dire que tout cela est beau, bon, va durer, puisque quelqu'un veille là-haut.

Puis un matin gris, bibliothèque fermée. Je me réfugie dans un café. Odeur du biscuit juste trempé dans le thé, goût sucré du chocolat. Tout va bien. Dieu serait-il passé par là ?

Et puis tout à coup, accoudés au bar
Deux trois crétins, nez dans l'pinard
Un type dehors, tout en costard
Portable vissé, tête de connard
Insultes qui pleuvent, Dieu au placard,
Monde meurtri, tous au mitard.

Qu'on se rassure ? Dieu n'existe pas ?

« Alors quoi, les rêves nous attendent ! »

Frédérique M-G.


 C'était une période d'intervalle, une sorte de fin d'été. La moite chaleur imprégnait les choses et les êtres qui s'étiolaient dans cette ville, comme engluées. Quelque chose monte, d'indéfinissable, monte et enveloppe le paysage. Je marche, seule, dans la lueur ocre dispensée par les néons. Je suis le chemin des ombres, trouées par de lumineuses et géométriques lucarnes scintillantes. Seule, seule, rien ne sauvera plus le monde. Les souvenirs, mes souvenirs se sont envolés de ma mémoire, enfouis, évaporés, éteints l'odeur du patchouli, la douceur du lin, le caramel mou du gouter familial, l'animation bigarrée des places de la ville. "Très vite, la nuit tomba, comme un rideau". Tout est vain. Le placard s'est ouvert sur les seuls souvenirs douloureux des coassements aigus et de la toile émeri écorcheuse.
Alors quoi, les rêves nous attendent ?

Catherine B.

J'ai l'air moins bovin malgré ma bouche ouverte et mes narines au vent. Oui Monsieur, il ne faut pas se fier aux apparences.
La journée je ponce et ponce encore ces armoires alignées dans mon local. Pendant que mes bras s'agitent, je rêve que je suis dans ma salle de bain et plonge dans les eaux mousseuses parfumées à la vanille. J'enfile ensuite ma robe
de soirée en soie rose et mes escarpins noirs. J'adore le clac clac de mes talons sur le parquet ébène. La menthe parfume ma bouche sensuelle et rouge étincelant. Le rose pailleté illumine mon visage. Je suis comme une étoile quand je descends dans la rue. Je brille de mille feux. Enfin je resplendis, enfin je suis une fille, enfin je suis moi. Alors quoi, les rêves nous attendent !

Clarisse G-P.

 
auteur(s) :

Jean-Pierre Moreau, professeur de lettres, histoire et géographie au lycée professionnel Charles Cros de Sablé (72)

information(s) pédagogique(s)

niveau : Collèges tous niveaux, Lycée tous niveaux, Lycée professionnel tous niveaux

type pédagogique : activité de découverte, compétences, scénario, séquence

public visé : enseignant

contexte d'usage : classe, atelier, espace documentaire

référence aux programmes :

ressource(s) principale(s)

ecritureatelier.jpg les ateliers d'écriture 07/12/2009
Dans le cadre d'un stage inscrit au PAF 2009/2010 qui s'est déroulé à la Maison Gueffier de la Roche-sur-Yon, les stagiaires ont pu participer à un atelier d'écriture animé par Sophie Dugast, animatri ...
écriture, atelier d'écriture Sophie Dugast

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