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un atelier d'éveil à l'écriture (49)

mis à jour le 02/02/2010


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Au lycée Joachim du Bellay d'Angers, Nathalie Metais, documentaliste, propose régulièrement des ateliers d'éveil à l'écriture à des élèves volontaires.

mots clés : écriture, poésie


Au CDI du lycée Joachim du Bellay, l'Atelier d'éveil à l'écriture a lieu tous les quinze jours, sur la base du volontariat, 8 élèves de la seconde à la terminale. Certains écrivent déjà pour eux-mêmes : poèmes, nouvelles... d'autres pas du tout.
C'est un lieu de parole et d'expression, une bouffée d'air.
C'est un lieu pour se réconcilier avec l'écriture, se faire confiance, produire et exposer.
C'est un lieu pour découvrir des situations d'écriture très différentes afin de trouver sa voix unique...
 

Le prétexte


L'exposition du peintre LAWAND à la collégiale Saint-Martin, un lieu unique (permet l'exposition de grands formats, il a peint en fonction du lieu), une peinture colorée et moderne, un jeune peintre qui s'inspire de la poésie et qui aime les poètes.
Dialogue poésie-peinture :  Françoise Ascal, écrivain, et Lawand, peintre.

Un exemple de séance


  • Faites le tour et  arrêtez-vous devant une toile qui vous plaît ou qui évoque des choses en vous. Notez en vrac vos impressions, les mots, les couleurs les images qui vous viennent. Donnez un titre au tableau qui a retenu votre attention.
  • Relevez les trois couleurs qui sont importantes dans votre tableau.
  • Partage des mots recueillis et lecture de textes :
 L'aquarelle est pressante et veut sans complaisance
Qu'un peintre s'accommode à son impatience,
La traite à sa manière et d'un travail soudain,
Saisisse le moment qu'elle donne à sa main.
La sévère rigueur de ce moment qui passe
Aux erreurs d'un pinceau ne fait aucune grâce.
Avec elle il n'est point de retour à traiter
Et tout au premier coup se doit exécuter.
 Molière

et, ci-dessous un extrait d'un poème qui date du XVème siècle de Jean Robertet :

 [Rouge, gris, vert]

[...] Rouge :
Rouge ne doit des autres couleurs moindre
Soy répputer, car il monstre victoire,
Pompe, orgueil, arrogant veyne gloire :
Qui ne peult hault et bas ne veult descendre.

Gris :
Je qui suis gris signiffie espérance,
Coulleur moyenne de blanc et noir meslée ;
Et soye seulle ou à autre assemblée,
Le moyen tiens en commune actrempence.

Vert :
À l'esmeraulde ressemble, précieuse,
Me délectant en parfaicte verdeur ;
Mal séant suis avec noire couleur
Et n'appartiens qu'à personne joyeuse.




















  • A la manière de Jean Robertet, jouez avec les couleurs de votre tableau.
  • Écriture libre à partir des impressions notées au départ sur la toile choisie.
Les points forts : les élèves ont apprécié la rencontre avec Lawand et Jacky Essirard, président de l'association le chant des mots, et ont insisté pour aller à la soirée poésie et peinture organisée par les deux intervenants.

Les difficultés : faire admettre aux élèves qu'il faut retravailler le premier jet et qu'il faut faire des coupes dans leur texte.

Les écrits et les rencontres de l'année feront l'objet par la suite d'une émission de radio qui sera diffusée sur les ondes de radio G le 26 mai à 19h00.

Un extrait de la rencontre des élèves avec Lawand et Jacky Essirard :


 silhouette

Jaune or, lumière aveugle
Jaune écrasant et dominant
Jaune le ciel, la vie, la ville,
Jaune brun, jaune vert,
Jaune écœurant.

Bleu de douceur,
De candeur,
Et de larmes.
Noir qui étouffe
Noir de tes cris.

Jaune, bleu, noir, l'innocence brûlée

Lou

silhouette

Perdu dans une zone marécageuse,
je suis un spectre oublié.
Errant dans la noirceur,
 flottant sur les eaux troubles,
je suis égaré.

Ma lumière semble s'atténuer,
lasse de s'épuiser à briller
dans l'obscurité.
Elle va finir par s'éteindre
et je vais finir par me perdre.

Seul, abandonné,
enfermé,
comme un cadavre enterré.

Séverine




 
Ayant participé en novembre 2009 au stage sur la mise en situation d'écriture des jeunes mis en place par Alain Boudet dans le cadre du PAF, j'ai voulu tester un des ateliers proposés à partir d'une photo. La même d'ailleurs que celle à partir de laquelle nous avions travaillé. Voici quelques-uns des textes écrits par les élèves.
 
 Le voyage dans la grisaille passa avec ennui. Il s'enfuit sur les rails parallèles, pleurant de sa direction incertaine.
Gaelle

Un voyage pour s'enfuir loin de la grisaille, passant devant l'ennui, l'incertitude et les pleurs.
Ainsi il chemine sur les rails, parallèles vers une direction inconnue.
Séverine

Il s'enfuit en pleurs, le chemin passe, parallèle aux rails de l'ennui dans l'incertitude. Grisaille.
Lou

Les pleurs des chemins passent de l'incertitude à l'ennui, ils s'enfuient sur les rails parallèles et voyagent sans direction. Grisaille.
Lou

Brume entremêlée, Paris départ pleurs ennui, s'enfuir calme grondement quai traverser partir.
Lou

Pas d'incertitude.
L'ennui grisaille le chemin incertain et les rails s'enfuient vers mon passée. Il pleurera.
Marie Camille

Le quai gronde encore. Grisaille et brume s'entremêlent en une savante laideur, le long des bancs austères. Il est parti et je retarde.
Marie Camille
 Tandis que les grisailles de mon passé pleurent ma fuite, les rails cheminent parallèlement et l'incertitude m?ennuie de ces pleurs. Lui.
Marie Camille

Pleurs et ennui. Les parallèles passent, passent et passent, vers l'incertitude. Rails cheminant, s'enfuyant. Ennui, grisaille, passage du chemin, voyage, fuite ! Où ! Quand ? Pourquoi ?
Sarah

La brume file l'incertitude pour passer le temps. Le voyage est réel mais il fuit cette froideur des retrouvailles. La brume les entremêle.
Gaelle

La brume sur le quai, d'un calme incertain
Le retard d'un train avant de longues retrouvailles ? il attend. Le temps passe elle, enfin réelle, à travers la fumée, belle.
Séverine

Travail, travail, travail ! On file au train, on tickette le ticket. Ça circule, ça gronde, ça circule à nouveau. Changement ! Non ! Un retard sur les trains ! Donc, un retard au travail. Nouveau changement, départ. Le train gronde, part, file. Enfin. La réalité parisienne.
Sarah


 Haïkus :

Pour passer le temps,
La froide brume file
Mais ne veut pas fuir.
Gaelle

Aux retrouvailles,
Le temps semble s'attarder
Et ne fuiras point.
Gaelle

Grisailles passées
Pleurez ! Je suis partie
Marie Camille

Départ retardé
Le grondement des travaux
De nouveaux changements
Sarah

Dans le froid brumeux
Il la retrouve, elle, réelle
Pleurant sur le quai
Séverine

Les pleurs comme les rails
Chemins de l'incertitude
Voyages parallèles
Lou

 
auteur(s) :

Nathalie Métais, professeur documentaliste

information(s) pédagogique(s)

niveau : Lycée tous niveaux

type pédagogique : activité de découverte, compétences, production d'élève, sortie pédagogique, scénario, séquence

public visé : enseignant

contexte d'usage : sortie pédagogique, espace documentaire

référence aux programmes :

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éducation artistique et action culturelle - Rectorat de l'Académie de Nantes