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un projet dans le cadre des Lyriades 2010 : les mots ont une vie (49)

mis à jour le 29/05/2010


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Au collège Clément Janequin d'Avrillé (49), les élèves de troisième ont travaillé avec Blandine Frémondière, leur professeur de français, et élaboré ce qu'il convient d'appeler des autobiographies qui rendent compte de la richesse et de l'histoire des mots.

mots clés : écriture, lexique, Lyriades, autobiographie


objectif : écrire l'autobiographie d'un mot


Les élèves ont travaillé par groupe de 2 autour d'un mot tiré au sort parmi une liste choisie par le professeur en fonction de leur richesse lexicologique : amour, enfant, femme, homme, jeu, maison, mère, père, ville, pays.

séance préparatoire au CDI : 1h30


Objectifs
    • Repérer l'organisation d'un article de dictionnaire, comprendre les abréviations employées
    • repérer les points communs et les différences
Support : dictionnaires de différentes éditions

Tâches :
  • lire et recopier 2 articles du même mot dans 2 éditions différentes
  • surligner les points communs

séances de recherche : Salle multimédia (un élève par poste) 2h


Objectif :  organiser sous forme de carte heuristique les informations trouvées sur le mot tiré au sort.

Outils : Trésor de la langue française informatisé

Tâches :
  • Lire l'article
  • Comprendre son organisation
  • À l'aide des onglets de couleur, choisir et relever les informations qui pourraient « nourrir » l'autobiographie du mot
  • composer la carte heuristique*
* le choix de cet outil est lié au fait qu'il ne hiérarchise pas les informations, et n'impose pas une chronologie, mais qu'il permet néanmoins d'organiser les informations recueillies.

séances d'écriture/réécriture : Salle multimédia (un élève par poste) 2 séances de 2 heures


Objectif : rédiger l'autobiographie d'un mot

Outil : application wiki

Embrayeur : «  Je suis né en ...»

Tâches : les moments d'écriture individuelle alternent avec les mises en commun
La carte heuristique réalisée lors de la séance précédente sert de « banque d'idées », les élèves s'y référent pour enrichir leur texte.
   
Les consignes successives sont données par le professeur : repas entre cousins, rencontre entre « étrangers » et  doivent être intégrées au texte déjà produit. L'application wiki facilite ce travail de réécriture.

séance de révision 1h


Pendant cette séance, chaque duo lit et commente 2 textes. Cette relecture-conseil cible le respect des consignes, les problèmes de cohérence, de temps verbaux. Au moins 3 propositions d'amélioration doivent être proposées par écrit, libre au scripteur d'en tenir compte ou non. Les « correcteurs » et le scripteur discutent et argumentent leur choix, en cas de désaccord, celui-ci est soumis à la classe.

séance de correction vidéoprojecteur 2h


Objectif : corriger les textes

Support : texte des élèves projetés au vidéoprojecteur

Tâches : en classe entière, les textes sont lus à l écran et les erreurs repérées : orthographe, syntaxe, registre de langue ...
Les corrections sont discutées et faites en direct à l'écran :

Quatre exemples de cartes heuristiques
réalisées par les élèves

carte heuristique
autour du mot "enfant"


carte heuristique
autour du mot "pays"


carte heuristique
autour du mot "jeu"


carte heuristique
autour du mot "femme"
 

analyse réflexive de cette séquence


 consignes d'écriture
 précisions outils commentaires
 son arbre généalogique
étymologie, évolution
Trésor de la langue française Informatisé en ligne

Freemind (gratuit et libre de droit)
 Le « repérage coloré » autorisé par ce site facilite grandement le travail des élèves
Les élèves maîtrisent très rapidement le logiciel Freemind qui leur permet de composer une carte heuristique
 sa famille
 Mot de la même famille, dérivés



Application wiki Réussi
 sa vie actuelle
 langage jeune
 
 Les élèves n'ont pas traité cet aspect : peur de prendre des risques avec le niveau de langue familier ?

 Ses lointains cousins européens : imaginer une situation de communication




 Dialogue :
«comparatif» entre différentes « langues »
 Site : Lexilogos.com Plus ou moins réussi selon les groupes
 Repas entre cousins francophones




Dialogue : jeu sur le double sens de certains mots 
 Réussi par certains groupes Consigne difficile qui a été parfois, détournée en « visite touristique »
 Références culturelles



Choix et insertion d'un poème
 
 Sites de poésiesRéussi
Compétence B2I
 

une autobiographie : le mot "amour"

Remarque : La couleur choisi ici pour le fond est celle qu'ont utilisé les élèves pour taper leur texte.
 L'amour c'est beau, l'amour c'est moi

Je suis né en Italie, sous le nom de « amur ». En 842, dans Le Serment de Strasbourg, je suis défini comme un sentiment d'affection profond pour quelqu'un, c'est ma première apparition dans l'histoire. Je me suis fait appeler Amourau 12ème siècle sous l'influence d'Amor, un provençal latin. De plus, en 1172, je suis devenu la passion d'un sexe pour l'autre. En 1606, on m'utilise dans certaines expressions comme « être en amour », ce qui veut dire être en chaleur pour les animaux. Puis en 1623, on me nomme aussi sentiment d'attachement pour quelque chose. J'étais la plupart du temps au féminin mais aux environs du 16ème siècle, je deviens masculin. En 1680, mon nom est donné à la divinité fabuleuse qui, d'après les poètes, préside à la passion de l'amour. Je suis employé dans l'expression « voler d'amour », ce qui veut dire qu'on laisse voler des oiseaux en liberté.
Aujourd'hui, on me trouve dans des expressions comme : c'est une belle histoire d'amour, ce qui veut dire vivre une histoire d'amour passionnante avec quelqu'un, une pomme d'amour qui est une confiserie, amour fou, ce qui signifie être follement amoureux de quelqu'un ou quelque chose.
Je désigne un sentiment d'affection envers un être ou une chose. On m'associe au verbe aimer, qui renvoie à une grande variété de sentiments, d'états et de comportements allant d'un plaisir général lié à un objet ou à une activité : « j'aime le chocolat », « j'aime danser » à une attirance profonde ou intense pour une ou plusieurs personnes « j'aime mon mari », « j'aime mes enfants ».
Je sers à montrer une attirance d'une personne envers une autre. Ce sont les membres de ma famille qui m'aident à décrire plus précisément ces attentions. Il en est ainsi de ma cousine appelée « amoureuse », son frère « amoureux », ma tante « amourette » et mon oncle « amouraché ». J'ai aussi un cousin créole qui se prénomme  Pwovens nan amur.
Mes anciens disciples, mes anciens frères étaient plus timides et réservés que mes actuels...  On parlait donc d'épanchement, de galanterie, de badinage ou même d'inclination.
    Aujourd'hui, mes nouveaux frères sont plus familiers, on parle alors d'affection, d'attachement, d'attirance, d'adoration, de passion voire même d'ardeur qui sont mes frères ou jumeaux actuels.
 J'ai beaucoup voyagé et on me connaît aujourd'hui dans le monde entier sous différentes langues : « Love » au Royaume-Uni, « Liebe » en Allemagne, « Amor » en Espagne et au Portugal, « Amore » en Italie. En québécois, l'expression « tomber amoureux » se dit « tomber en amour ».  Mon allégorie est un cœur, principalement rouge, mais aussi dans les tons rose. Les Dieux qui me représentent sont Cupidon chez les Latins et Eros chez les Grecs.
J'ai tendance à être jaloux du mot amitié qui a pratiquement la même signification que la mienne, cependant, je me trouve plus convaincant qu'elle, plus fort et plus beau. Je me trouve attirant même si parfois je me transforme en haine en quelques instants. Il arrive aussi que l'on ne croit plus en moi : « Ne plus croire en l'amour ». Malheureusement, j'ai quelques ennemis comme l'indifférence, la détestation, l'éloignement et bien d'autres encore.

Nombreux sont les écrivains qui aiment m'utiliser pour écrire leurs romans ou pièces de théâtre, comme Goethe et son Faust, Balzac et ses Les illusions perdues ou encore William Shakespeare avec Roméo et Juliette. D'autres personnes, elles, ont utilisé mon sentiment d'affection pour des bâtiments ou des lieux comme le mur des « Je t'aime » à Paris.
De nombreux chanteurs m'utilisent pour exprimer leurs sentiments en chanson, comme dans celle-là :

L'hymne à l'amour - Edith Piaf

Le ciel bleu sur nous peut s'effondrer
Et la terre peut bien s'écrouler
Peu m'importe si tu m'aimes
Je me fous du monde entier
Tant que l'amour inondera mes matins
Tant que mon corps frémira sous tes mains
Peu m'importent les problèmes
Mon amour, puisque tu m'aimes...

J'irais jusqu'au bout du monde
Je me ferais teindre en blonde
Si tu me le demandais...
J'irais décrocher la lune
J'irais voler la fortune
Si tu me le demandais...
Je renierais ma patrie
Je renierais mes amis
Si tu me le demandais...
On peut bien rire de moi,
Je ferais n'importe quoi
Si tu me le demandais...

Le mois dernier, lors du dimanche de Pâques, mon cousin espagnol m'avait invité avec toute la famille pour célébrer ses quarante ans. Chacun de nous avait apporté un petit plat venant de son pays, ce qui a donné un mélange exotique à ce repas festif.
En effet, pour l'apéritif c'était un « Ti Punch » qui nous avait été servi par mon cousin de Martinique. Cette boisson était accompagnée de chorizos venus tout droit du Nord-Ouest de l'Espagne.
Le plat de résistance était composé de saveurs venues d'Espagne et d'Italie. Du coté des enfants, c'était des pizzas ou des pâtes faites maison par mon adorable cousin italien. En revanche, pour les adultes, c'est ma cousine Prima qui avait préparé avec soin la paella aux fruits de mer.
Pour le dessert, c'était pancakes et sirop d'érable pour tout le monde. Après ce succulent repas, j'ai décidé de servir ma spécialité à tous les adultes, de la sangria au champagne, ce qui a plu à la plupart d'entre eux. Cette journée restera mémorable, et nous avons décidé d'organiser une fête de famille l'année suivante au Canada.

Laura L.  et Paul S.

une autobiographie : le mot "mère"


 « Aucune mère n'a conçu un enfant dans le sentiment de la patrie. »

Porfirio Diaz Machicao


Je suis un nom féminin, et les femmes, qui m'emploient et qui disent qu'elles sont moi, sont des femmes qui ont mis au monde un ou plusieurs enfants. Je peux être affectueuse, mais sévère malgré tout. Il le faut, c'est mon travail ! Mes enfants me souhaitent ma fête, tous les ans, au mois de Mai, c'est la fête des Mères. Quelle chance !

Je suis née en Espagne, dans la deuxième moitié du Xème siècle. A cette époque, « medre » signifiait : femme qui a mis un enfant au monde. Cependant, à la fin du Xème siècle, le terme « madre » prit une autre tournure : la Vierge Marie. Aussi, ce terme est toujours employé actuellement dans la religion catholique pendant les messes dans les prières : « Marie, notre mère, toi qui rayonnes d'amour, le seigneur est avec toi [...] ». Puis, en 1050, j'ai été connue des latinistes. On parlait de moi en disant : mater. D'ailleurs, on a utilisé ma racine latine pour créer les mots maternité, maternel, maternisé... Ensuite, à partir de 1558, on m'a employé très différemment : on m'évoquait en parlant d'un lieu d'origine. Je suis rentré dans le dictionnaire français en 1694. Après tous ces voyages, j'ai eu le temps de reprendre mon souffle... ou presque ! Enormément d'expressions existent à mon sujet : mère patrie, mère adoptive, mère porteuse, mère poule... Je peux être également une marraine, une sorte de « deuxième maman ». Je suis même une solution chimique cristallisée !
 
J'ai des jumelles ; mes enfants m'appellent maman, et on peut m'appeler génitrice, bien que ce terme ne soit utilisé que très rarement. Je suis aussi parent.
J'ai des sœurs ; grand-mère, belle-mère, commère... Elles possèdent le même radical que moi.
De plus, j'ai un mari. C'est le père, appelé également papa par mes enfants, géniteur et parent.
En effet, j'ai une grande famille.

La semaine dernière, ma jumelle a organisé une grande fête avec toutes mes cousines. Il y avait ma cousine allemande, Mutter, ma cousine anglaise, Mother, ma cousine espagnole, Madre, ma cousine portugaise, Mãe, ma cousine croate, Majka, et enfin, ma cousine tchèque, Matka. Tout cela faisait quand même beaucoup de monde chez moi, mais aussi énormément de tapage ! J'étais très curieuse de les rencontrer. Je ne pensais pas que j'en avais autant, c'est pourquoi quand j'ai vu toute la ribambelle de cousines se tenir devant moi, j'ai d'abord cru que c'était une blague. Comment ma jumelle s'est-elle organisée pour téléphoner à toutes ces personnes, étrangères pour nous ? Et dans quelle langue ?! Voir autant de nouvelles têtes et savoir qu'elles sont toutes de ma famille, cela donne une impression très étrange ! J'ai bien aimé l'approche de ma cousine allemande, elle m'a beaucoup fait rire :
«  - Dann lebst du in Frankreich ?
-Oui, depuis ma naissance. Toi en Allemagne, c'est ça ?
-Natürlich. »

    Ensuite, nous avons bien ri. D'abord, à cause de nos accents (heureusement que je comprends un peu l'allemand, sinon je n'aurais pas su lui répondre !), mais aussi parce que cela paraissait très évident qu'elle vive en Allemagne et moi en France. Nous le savions très bien. C'est d'ailleurs à peu près la seule chose que je savais d'elle.

Après le buffet, j'ai décidé de faire un petit jeu. Chaque personne devait dire une phrase originaire de son pays, et la première à trouver la signification avait gagné.
«  - Bon, Mother, tu commences !
- D'accord. Ecoutez bien : I liked the dessert. »
Ma cousine portugaise s'est exclamée :
« Sei ! Cela veut dizer : j'ai aimé le dessert. »
Tout le monde a éclaté de rire. Mãe a du mal à faire des phrases françaises. Du coup, elle mélange le portugais et le français. De plus, son accent français est très drôle. La pauvre ne comprenait pas pourquoi nous riions.
« - Bon, puisque c'est la Portugaise qui a trouvé, à elle de dire une phrase de son pays. On t'écoute Mãe !
-Bom-dia à vocês os meus primas ! »
Puis, la Croate s'est exclamée :
« - Znam ! Priekajte... Voces ne znai auto?
De là, part un fou rire général ! La pauvre Majka est perdue ! Elle ne s'y retrouve plus dans toutes ces langues si différentes !

A la fin de la soirée, nous avons regardé des photos de famille pendant que nous parlions de nos vies. Sur une photo où je figure avec mon époux, Madre m'a demandé : « ¿ Quién es ? ». Je lui ai répondu que c'était le père de mes enfants, mon mari. Derrière la photo se cachait une ancienne lettre qu'il m'avait écrite lorsque j'étais enceinte, un poème de Victor Hugo que j'ai lu à mes cousines :

« Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille
Applaudit à grands cris. Son doux regard qui brille
Fait briller tous les yeux,
Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,
Se dérident soudain à voir l'enfant paraître,
Innocent et joyeux.

Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre
Fasse autour d'un grand feu vacillant dans la chambre
Les chaises se toucher,
Quand l'enfant vient, la joie arrive et nous éclaire.
On rit, on se récrie, on l'appelle, et sa mère
Tremble à le voir marcher [...] ».

Elles ont toutes trouvé ce poème très beau. Nous nous sommes bien amusées durant cette soirée, j'en garde un précieux souvenir. Mother nous racontait ses ennuis de travail, particulièrement avec un jeune Croate, son assistant, qu'elle ne supporte plus. A la façon dont elle l'a imité en se moquant, nous avons toutes beaucoup ri : « Bonzour, koman i lé ? ».
Quelle belle fête de famille !

Manon L. et Andréa P.
 

une autobiographie : le mot "jeu"


Mon plus vieil ancêtre est né en 1080, il portait le nom de «Jocus». Son fils Ludus était un jeu, un amusement et un jeu public de caractère officiel ou religieux. En 1100 ma famille se nommait giu. Ensuite mon arrière grand- père leur a succédé il s'appelait jeu. En 1200, après son décès, mon arrière grand-mère s'est fait appeler gieu.

Jeu, jeu, jeu. Je suis maintenant un jeu de plein air ou  jeu de société, et bien d'autres encore. Je suis un passe-temps, un amusement. Au temps de mon arrière grand-père, c'est-à-dire au temps des Romains, nous étions jeu de cirque, j'étais un grand phénomène très connu et très côtoyé. Je me souviens quand j'étais petit et que je voyais le monde se déplacer pour voir mon arrière grand-père je me disais que j'avais trouvé ma voie. Je voulais être jeu de cirque. J'étais très fier du travail de mon arrière grand-père, tout le monde était jaloux de notre famille ce qui me donnait encore plus l'envie de faire ce travail. Malgré cette envie folle de devenir jeu de cirque, je ne le serais jamais.

 Je suis devenu simple, banal, je réunis les amis ou la famille mais jamais un grand nombre de personnes. Ce que j'aurais aimé, c'est devenir jeu de cirque mais encore plus, me nommer Jocus. Malheureusement, je n'ai pas eu ce que j'espérais. Je souhaite que mes enfants aient une meilleure vie que la mienne.

 Je vous ai parlé de mon grand-père exceptionnel, je vous laisse imaginer le reste de ma famille, nous sommes très nombreux. Dans ma famille il n'y a aucune fille. J'ai beaucoup de bons souvenirs avec mes frères surtout avec Jouable, il est merveilleux. Je l'adore, il est plus jeune que moi alors je le protège. Ce qui est agréable avec lui c'est que je peux parler de tout et de rien, il m'écoute, ne me coupe jamais la parole, pas comme Amusement qui lui, veut toujours avoir le dernier mot.

J'ai aussi un jumeau : Jouet mais il préfère rester avec Grand jeu car il est plus intéressant que moi paraît-il. J'ai aussi beaucoup de cousins avec qui nous faisons des grandes fêtes de famille. J'aime rire avec eux.

 « - Bonjour, chers cousins, comment allez-vous ?
  - Bongiorno, sì ciò va e voi ? dit Gioco.
  - Buenos días ¿ Sí esto va y vosotros ?  répond  Juego, l'Espagnol.
  -  Oi, isso vai e você Jeu ? demande Jogo
  - Oui, je suis heureux de vous revoir, j'ai une grande nouvelle à vous annoncer, je vais avoir un petit Jeu, et vous quoi de nouveau ?
 - Yo tengo dos pequeños tienen la casa y estoy muy orgullosa de eso.
 - Oh ! Je suis heureux pour toi. Gioco, j'ai rencontré ta femme et ta petite juega, tu as une jolie famille. »

Mes cousins sont géniaux, certes ils ne parlent pas tout à fait notre langue mais cela ne nous gêne pas car nous savons que nous pouvons avoir confiance en eux et en plus ils sont adorables. Mon cousin préféré, c'est Juego, il fait toujours le pitre. Je me souviens du jour où il a mis papi dans la piscine. Au début, grand-père était un peu en colère mais après, il a ri avec nous. J'aime cette bonne ambiance de famille.

Il y a aussi Gioco qui est toujours derrière moi pour voir s'il ne m'arrive rien. Avec tous les spaghettis qu'il mange, il se croit toujours le plus fort. Game m'énerve car il est très rancunier, il ne m'a toujours pas pardonné le livre que j'ai perdu il y a 5 ans. Mais j'ai toujours l'espoir qu'il m'excuse un jour. Son frère jumeau Play est vraiment différent, il n'ose rien dire car il est très timide. Mais aucune famille n'est parfaite. Jogo c'est le petit « intello » de la famille, il résout tout, que ça soit en informatique ou en mécanique il trouve toujours la solution, et son intelligence n'a pas fini de grandir. On est une belle et grande famille solidaire.    

Nous avons une famille ennemie. Travail, le chef de leur famille n'arrête pas de nous critiquer. Son fils, Sérieux n'a aucune personnalité et suit son mauvais exemple. Raisonnable me regarde toujours de haut ce qui m'énerve par dessus tout. Boulot, c'est le plus gentil car lui aussi subit les moqueries de sa famille. Il est très jaloux de nos fêtes car sa famille n'est pas aussi soudée que la nôtre. Pourtant, on les invite mais ils ne viennent pas.

Revenons aux bonnes choses de la vie. Je ne vous ai pas parlé de Plaisir un autre de mes frères, qui a le meilleur caractère au monde. On peut l'ennuyer autant que l'on veut il ne se plaint jamais, ce qui arrange bien Récréation qui ne fait qu'embêter les autres.

Nous avons nos expressions à nous, c'est papi qui nous les a apprises : « le jeu n'en vaut pas la chandelle », « Jeux de main, jeux de vilain », « Heureux au jeu, malheureux en amour », « Etre pris à son propre jeu. » et bien d'autres encore, mais celle que je préfère est  « ce n'est qu'un jeu ».

 Voici l'histoire de ma petite vie.


Marie M. et Amandine L.

une autobiographie : le mot "pays"

Remarque : La couleur choisi ici pour le fond est celle qu'ont utilisé les élèves pour taper leur texte.
 Au départ, je m'appelais « paganus ». Je suis né en Italie, dans l'Antiquité. Renommé sous le nom de « pagensis », je désigne alors un territoire. On a encore changé mon nom un peu plus tard, pour m'appeler « pagus », en reprenant la racine de « paganus », et en le raccourcissant. « Pagus » est utilisé sous le règne de Charlemagne, à l'époque des Carolingiens, au Moyen-Âge.
Ensuite, dans la deuxième moitié du 10ème siècle, mon prénom devient « païs ».
Au début du 12ème siècle, on me trouve dans le Benedeit de St Brendan « La nuevele vait par païs ».
En1315, on trouve sur la carte du Mont St Martin mon prénom écrit « pay ». À la fin du 14ème siècle, et jusqu'en 1642, je m'écris toujours « païs ».
Entre 1643 et 1718, mon « ï » se transforme progressivement en « y ».   En1643, Corneille écrit dans son ouvrage Le Menteur « Le pays du beau monde et des galanteries » : le « s » est apparu à la fin de mon prénom. En1718, on dit déjà « avoir la maladie du pays » pour en avoir la nostalgie.  
Par la suite, mon prénom a été utilisé, et l'est toujours, dans beaucoup d'expressions différentes comme « le pays de Cocagne » (contrée miraculeuse), « voir du pays » (voyager), « plat pays » (La Flandre)... J'ai aussi le grand honneur d'avoir un hymne : la Marseillaise « Allons enfants de la patrie ... ». Je représente un point géographique, un ensemble de communes voisines.
     Je suis de genre masculin et je porte toujours la marque du pluriel : je suis invariable. Je suis issu d'une famille nombreuse. J'ai beaucoup d'enfants. Mes fils se prénomment paysan, paysage, paysagiste, paysager, paysannat, paysagement, dépaysant, dépaysement et dépayser. De plus, j'ai aussi une petite fille, la seule et l'unique, paysannerie.
Ce que je ne vous ai encore pas dit, c'est que j'ai également beaucoup de cousins, et l'autre jour, on s'est tous retrouvés pour célébrer les trois cent trente-huit ans de paysannerie. J'ai alors retrouvé mon cousin abitan, venu des îles créoles spécialement pour l'occasion. Il avait apporté du poulet aux  bananes et du ti punch.  On a parlé de choses et d'autres, tout en « se trémoussant » sur la piste de danse. Au bout de dix minutes, abitan a glissé sur une peau de banane que mon cousin germain péyi, venu lui aussi des îles, venait de lancer sur le parquet. Abitan est alors tombé à la renverse et a bousculé par la même occasion notre grand père québécois le Vieux pays. Quand ils se sont tous les deux retrouvés par terre, Vieux pays s'est exclamé « Calme toi donc jeune homme, je ne suis pas ta femme ! ». Tout le monde a alors éclaté de rire, et la fête a continué dans la joie et la bonne humeur !
     En parlant de la famille, j'ai également retrouvé mes cousins anglais et espagnols lors d'un dîner familial. Le problème, vous vous en doutez, c'est que personne ne parle la même langue. Pour vous donner une idée, le repas ressemblait un peu à ça :
« - Can I have the bread please ?
- Mmh ... Qué pasa ? No comprendo nada !
- Oh ! I just want the bread ... »
Et le pire, c'était bien quand mon grand-père canadien, toujours présent, a commencé à parler. Ça donnait à peu près ça : « L'autre jour, je me suis retrouvé dans les congestions, et je me suis mis en retard pour me sucrer le bec avant mon rendez-vous chez le denturologiste ! »
     Enfin bref ! Ces histoires me rappellent le jour de mon treizième anniversaire. Mes parents avaient invité toute la famille. Il y avait mes grands-parents, mes oncles, mes tantes, mes cousins ainsi que mes cousines. Nous avions tous fini de manger notre entrée et notre plat principal. Il ne restait plus que le gâteau. Ce fameux moment où je soufflerais enfin mes treize bougies se rapprochait de plus en plus. Quand ma tante est sortie de la cuisine avec le gâteau, et qu'elle a commencé à chanter, mon père, en grand passionné de photos qui se respecte,  a bondi sur son appareil. Soudain, au moment du flash, ma tante a été éblouie et a laissé tomber mon gâteau. Elle était toute confuse, elle ne savait plus où se mettre, mais mon grand père a éclaté de rire. Celui-ci a alors dit « Eh bien ma chère, ce gâteau est si coloré qu'il te donne l'allure d'une friandise ! Tu es toute rose, on dirait presque le chat d'Alice au pays des merveilles ! » C'est mon film préféré car il y a mon prénom dans le titre. Ce moment restera gravé à jamais dans ma mémoire. Mon oncle est venu me parler après l'ouverture de mes cadeaux.
« - Salut Pays !
-Salut Etat !
-Tu es content de ton nouveau cadeau ?
-Ouai, il est super ! Merci beaucoup !
-Comme ça, tu ne pourras plus te plaindre de ne pas pouvoir écouter de la musique dans ta chambre.
-C'est sûr ! Maintenant, je suis super équipé ! »
Etat, c'est le frère de ma mère. C'est un oncle super, je suis très proche de lui, et en plus, il m'offre toujours de beaux cadeaux, mais ce n'est pas le seul ! J'ai énormément d'oncles et de tantes. Il y a canton, bourg, contrée, nation, patrie, patelin, région, village, domaine, et j'en passe !
Dans ma famille, on adore se retrouver, et s'amuser tous ensemble. Exactement comme à Noël l'année dernière. Nous étions tous invités chez mon cousin Country, en Angleterre. Ma tante, la même qui a renversé mon gâteau lors de mes treize ans, avait cuisiné une dinde, qui n'a pas fait long feu ! Toute la famille était réunie au complet, autour de ce festin mémorable. Nous avons tous parlé, dansé, ri, et surtout beaucoup mangé !
Comme vous l'aurez compris, la famille pour moi, c'est sacré ! J'ai, en effet, beaucoup de cousins, de cousines, d'oncles, de tantes ... Et j'ai grandi avec eux. Je les aime tous autant les uns que les autres, je ne fais pas de différences.

Je viens de vous faire découvrir une partie de ma vie, une partie de moi. Vous me connaissez maintenant du début jusqu'à la fin. Je ne suis qu'un mot, mais j'ai tellement à raconter. J'écris cette autobiographie en hommage à ma famille, et sûrement en quête de reconnaissance. J'écris pour exposer au monde mes origines,  pour mieux montrer d'où je viens, et comment m'employer.
    
Marie H. et Clara T.
 
auteur(s) :

Blandine Frémondière

information(s) pédagogique(s)

niveau : 3ème

type pédagogique : démarche pédagogique, production d'élève, scénario, séquence

public visé : enseignant

contexte d'usage : classe, espace documentaire, salle multimedia

référence aux programmes : Récit de vie en troisième.

ressource(s) principale(s)

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