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Une nouvelle : Séquestration

Les élèves de la classe de quatrième 10 du collège René-Guy Cadou d'Ancenis (44) ont participé au concours d'écriture de nouvelles organisé par l'Académie de Bretagne et des Pays de la Loire. Voici le texte lauréat.

Séquestration

 
           
Je me réveille, je ne me souviens de rien. Je suis dans le noir, mais il y a un petit faisceau de lumière, et grâce à cette lumière je m'aperçois que je suis enfermé, je pense que le trou sert à respirer. Très peu de temps après, je m'aperçois aussi qu'il y a d'autres personnes, à peu près une dizaine. J'ai peur, cette idée de séquestration m'effraie, je crie de toutes mes forces, mais personne ne me répond...
         Quelque temps après, j'aperçois une belle petite poulette ... Quelque temps après... mais au fait, ça  combien de temps que nous sommes là ? Je commence à perdre la tête. Certaines personnes  n'arrivent  pas à s'entendre et des conflits éclatent, d'ailleurs un type vient me voir, il est gros. Il me propose de me battre, j'accepte après mûre réflexion : je suis sûr qu'il est lent ...
         Le combat commence, des personnes se regroupent autour de nous, ça me rappelle les combats dans la cour, quand j'étais petit. Bref, le combat commence. Il fonce sur moi, mais je suis vif et je l'évite, maintenant il est de dos, je lui saute sur le dos et j'attends, en faisant exprès ; résultat au bout de quelques minutes il s'épuise et tombe de toute sa masse au sol. Il se rend, j'ai gagné.
         Dans la même journée, on entend le premier signe de vie extérieur : ce sont deux hommes qui parlent ensemble on entend : « combats »-« dans une grange »-« vers Mésanger ». Tout le monde entend ça. Je m'endors.
         Je me réveille et je découvre tous ceux qui se sont battus pendant la nuit. En regardant au sol, je bouscule quelqu'un qui me lance : « tu veux te battre ?!! », l'espace d'une seconde je prends peur, mais je vois bien dans le fond de  ses yeux qu'il a peur lui aussi, il a tellement peur qu'il veut abandonner avant même que le premier coup ne parte.
         Le lendemain matin je retrouve le type de la veille : raide mort. Je prends conscience  que j'ai tué quelqu'un, moi qui n'avais jamais fait de mal à personne ...
         Finalement nous ne sommes plus que trois, plus la « beauté »,  mais les deux autres sont des gringalets par rapport à moi, et ils ne s'entendent pas bien, d'ailleurs  ils se battent et c'est celui en qui je croyais le moins qui gagne.
         Au bout de quelque temps on fait sortir la « merveille ». Je me demande ce qu'elle faisait là, celle-là ...
         Quelques heures après le gringalet commence à me provoquer, il me met une baffe, je réplique aussitôt avec un coup de pied dans la jambe, il tombe. Ensuite je mets mon pied sur son cou pour l'étouffer, mais je me dis que c'est trop cruel, je le laisse donc partir.
         Un homme vient et remarque que l'autre est blessé à la jambe, il comprend donc que c'est moi qui l'ait battu, et il dit : « Voila notre champion alors ... » je ne comprends pas pourquoi il dit ça, mais bon...
         Il m'emmène dans un « centre » où l'on me masse, on me redonne de la nourriture, assez  bonne, meilleure que lorsqu'on était enfermé.
         Je me réveille je ne sais où, dans une cage sans doute, et ça bouge de partout. A un moment les secousses s'arrêtent et je vois l'homme, il prend ma cage et m'emmène dans une sorte de grange, il ouvre ma cage, je m'avance doucement et je vois du monde derrière des bottes de foin, ça crie de partout. Et tout d'un coup j'entends une voix plus forte que les autres, je ne comprends pas ce qu'elle dit, mais quand je vois l'autre coq en face de moi, je sais tout de suite que ça va être un combat à mort ...


Samuel Mainguet,
élève en quatrième 10 au collège René-Guy Cadou à Ancenis (44)

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