Chantal GEORGEL, Le paysage depuis le milieu du XIX ème siècle, scérén, arts au singulier - histoire des artsAu XIXe siècle, après des décennies d'expérimentation et de progrès, de faveur et (surtout) de défaveurs, le
paysage triomphe, tant dans l'œuvre des artistes que dans le regard porté sur lui par la critique et le public. Ce succès s'est construit à mesure que s'imposait le travail en plein air, la peinture « d'après nature », à mesure - ceci expliquerait-il cela ? - que la civilisation se faisait plus industrielle, plus urbaine, en même temps que la vision des mondes s'élargissait, et tandis que se développait la photographie, cet art/industrie qui devait tant contribuer à modifier les manières de voir un paysage, et de le représenter. L'art du paysage est à son apogée dans la seconde moitié du XIXe siècle, avant qu'il ne connaisse de multiples inflexions, de nouvelles structurations et déstructurations qui le conduiront à l'abstraction... une abstraction dont aujourd'hui il tend à s'éloigner pour renouer avec les réalités et l'histoire. Cet ouvrage analyse l'évolution de l'art du paysage depuis le début du XIXe siècle en donnant constamment à réfléchir sur les liens qui l'unissent à la géographie, l'histoire, la littérature et la musique. Il montre en particulier comment toutes les formes musicales sont concernées par le paysage, de l'intégration pure et simple des sons de la nature aux évocations les plus distanciées en passant par les jeux d'imitation des phénomènes naturels.
L'art du jardin du début du XXe siècle à nos jours, scérén, arts au singulierEncore peu connue du grand public, l'histoire des jardins du début du XXe siècle à nos jours présente une prodigieuse diversité. Des courants contrastés se sont enchaînés jusqu'à la Seconde Guerre mondiale : esthétiques dans la lignée du symbolisme, retours aux traditions historiques des formes régulières, expérimentations du mouvement moderniste. De grandes figures internationales ont contribué à la reconnaissance du métier de paysagiste. Depuis les années 1970, l'aménagement des parcs et des promenades publics a accompagné les mutations urbaines, tandis que le jardin a offert à nombre d'artistes un terrain d'expression personnelle à part entière et que de nouvelles aspirations sociales et écologiques y ont trouvé un laboratoire fertile. En s'appuyant sur l'analyse de nombreux exemples, l'ouvrage introduit à un domaine de création particulièrement complexe : œuvre ouverte où s'entrecroisent nature et culture, le jardin est une composition d'espace mais aussi de temps, tenant davantage du processus que du résultat, façonnée à l'aide du vivant et tissée dans la matière même du monde.
Représentations de la ville -1945- 1968, scérén, arts au singulierLa ville, sujet si moteur pour les avant-gardes depuis les années 1910, paraît a priori singulièrement absente des préoccupations artistiques de l'après-guerre. Il faut dire que la fascination exercée par la thématique urbaine dans la peinture ou la musique des années vingt était tournée vers la ville américaine, une ville optimiste, dynamique, avec sa vertigineuse verticalité et ses résonances industrielles... Comment cet élan vers l'avenir n'eût-il pas semblé soudain dérisoire, face aux images terribles des camps de la mort ? Seules ces nouvelles artes mechanicæ que sont la photographie, le cinéma ou l'enregistrement osent représenter à travers l'objectif ou le microphone, fixer sur le film ou la bande, cette ville blessée, meurtrie, honteuse de l'après-guerre, en même temps qu'ils se donnent valeur de témoignage, non seulement de sa destruction, mais aussi de sa permanence et de sa reconstruction : le reportage et l'art se rencontrent, avec des préoccupations évidemment diverses selon les domaines artistiques et les pays européens. En fait, étudier la ville de l'après-guerre à travers sa représentation, c'est aussi étudier la crise de la représentation dans les arts de l'après-guerre. Les contributions des spécialistes réunis pour cette publication font revivre pour les élèves d'
histoire des arts la rencontre esthétique avec la ville et avec leur ville, à travers des formes d'art qui gagnent à être étudiées jusque dans leurs idiomatismes et les finesses de leurs correspondances. C'est l'objet même de l'histoire des arts.