Quand le Zen est entré dans ma vie... je ne songeais guère à lui. J'avais trente-cinq ans, le cheveu noir, le teint rose, l'œil clair, l'air fringant malgré ce léger bourrelet qui me poussait gentiment sur le ventre. Non que je fusse un grand amateur de bonne chère, mais je prenais ma revanche sur les années de guerre et mon adolescence famélique. J'avais de brusques accès de gloutonnerie pâtissière : tartes à la fraise, au citron, éclairs au café, au chocolat, babas au rhum, etc. Marié, deux fillettes délicieuses : sept et dix ans. Proviseur de lycée dans une sous-préfecture du Midi, j'étais somme toute un homme heureux. Nous vivions au temps des sixties, Brassens chantait à l'Olympia « La chanson pour l'Auvergnat », nous écoutions Brel, et Montand, et Ferré, et Ferrat Je roulais en Dauphine, comme tout le monde. De Gaulle était encore là... .