Témoignage de Monsieur Giraud sur la déportation à Buchenwald - page 27 / 44
La vie quotidienne à Buchenwald - le sommeil

   Le manque de sommeil. Nous nous couchions, je vous l’ai dit, au plus tôt à onze heures et demie le soir. Lever à cinq heures. Dormir ? Nous aurions voulu dormir. Mais toutes les nuits, au hasard du sadisme d’un SS, un SS venait dans les blocks, nous faisait lever, "Aufstehen!", il fallait se lever, défiler tout nus devant lui, il avait sa petite palette avec laquelle il nous inspectait les uns après les autres jusque dans les parties les plus intimes, à la recherche d’un pou qui aurait pu se trouver là. Et si, par hasard, un pou était trouvé, on ne cherchait pas à détruire le pou, mais c’est le porteur du pou qui partait immédiatement pour le crématoire. Et on était sûr qu’avec le détenu, le pou au moins disparaîtrait.