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Le manque de sommeil. Nous
nous couchions, je vous l’ai dit, au plus tôt à onze heures et
demie le soir. Lever à cinq heures. Dormir ? Nous aurions voulu
dormir. Mais toutes les nuits, au hasard du sadisme d’un SS, un SS
venait dans les blocks, nous faisait lever, "Aufstehen!",
il fallait se lever, défiler tout nus devant lui, il avait sa
petite palette avec laquelle il nous inspectait les uns après les
autres jusque dans les parties les plus intimes, à la recherche
d’un pou qui aurait pu se trouver là. Et si, par hasard, un pou
était trouvé, on ne cherchait pas à détruire le pou, mais
c’est le porteur du pou qui partait immédiatement pour le crématoire.
Et on était sûr qu’avec le détenu, le pou au moins disparaîtrait. |