Témoignage de Monsieur Giraud sur la déportation à Buchenwald - page 28 / 44
La vie quotidienne à Buchenwald - les sanctions

   Les sanctions. La pire était la pendaison. Evidemment. Mais je pourrais vous parler d’autres commandos. Je préfère m’abstenir. Les punitions, là-bas, c’était la bastonnade, la punition la plus courante. Tous les soirs, un certain nombre de détenus, soit que dans la journée ils aient oublié de se découvrir devant un SS, soit que le SS l’ait trouvé un peu somnolent et ne travaillant pas assez, eh bien, le soir, il était condamné à recevoir, en public, sur une estrade qui dominait la place d’appel, un certain nombre de coups de schlague, qui étaient assénés généreusement, je vous l’assure, 20 coups, 40 coups. Le camarade devait se mettre à genoux, se déculotter, et sur les fesses, il recevait ces coups de schlague. 20 coups, 40 coups, les fesses broyées, meurtries, il pouvait rejoindre son block. Mais quand il était condamné à 50, 60 coups, jamais je n’ai vu un camarade se relever de la bastonnade. Il tombait là, victime pour le crématoire, qui était tout proche.