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Et le soir, un nouveau
convoi de 5000 est sur la place d’appel. Et moi, je suis dans ce
convoi qui va prendre la route. Quand, à 15 heures, au bas de la
colline, on entend quelques coups de canon. Ce sont les chars américains
qui arrivent. Combien sont-ils? Nous n’en savons rien. Mais alors,
mais alors, de tous les blocks, de tout ce qui restait de survivants
dans le camp, valides ou moins valides, ce fut une ruée formidable
vers cette place d’appel, cette place d’appel cernée de
mitrailleuses. Les détenus, fous, fous, se précipitent vers la
porte d’entrée. Mais qu’une mitrailleuse claque, quel massacre
dans cette cohue humaine. Pas un coup de feu n’est tiré. Les
portes du camp sont ouvertes. Nous descendions au-devant des Américains.
Il n’y a plus un SS. Ils sont tous partis. |