Témoignage de Monsieur Giraud sur la déportation à Buchenwald - page 44 / 44
La libération du camp de Buchenwald

   Et le soir, un nouveau convoi de 5000 est sur la place d’appel. Et moi, je suis dans ce convoi qui va prendre la route. Quand, à 15 heures, au bas de la colline, on entend quelques coups de canon. Ce sont les chars américains qui arrivent. Combien sont-ils? Nous n’en savons rien. Mais alors, mais alors, de tous les blocks, de tout ce qui restait de survivants dans le camp, valides ou moins valides, ce fut une ruée formidable vers cette place d’appel, cette place d’appel cernée de mitrailleuses. Les détenus, fous, fous, se précipitent vers la porte d’entrée. Mais qu’une mitrailleuse claque, quel massacre dans cette cohue humaine. Pas un coup de feu n’est tiré. Les portes du camp sont ouvertes. Nous descendions au-devant des Américains. Il n’y a plus un SS. Ils sont tous partis.