Témoignage de Monsieur Giraud sur la déportation à Buchenwald - page 43 / 44
La libération du camp de Buchenwald

   Il y a dans le camp des ingénieurs, hollandais surtout, qui, à force de faucher quelques petites pièces éparses à l’usine, ont réussi à constituer une espèce de petit poste émetteur. Avec lequel ils vont entrer en liaison avec les Américains et leur dire : "Mais enfin, qu’attendez-vous ? Si vous ne venez pas tout de suite, le camp sera totalement exterminé. Vous ne trouverez plus qu’un camp vide, il n’y aura plus rien. mais qu’attendez-vous ?" Et, à onze heures, un avion survole le camp à basse altitude et nous jette un message. "Nous sommes arrêtés là parce que l’avance est tellement rapide que le ravitaillement ne suit pas et nous n’avons pas une goutte d’essence à mettre dans les chars. Nous ne pouvons rien pour vous. Néanmoins, nous allons essayer, disait le message, nous allons réquisitionner chez l’habitant, nous allons vider toutes les gouttes d’essence qui sont encore dans les chars, nous allons essayer d’armer un char, deux chars, aller vers vous. Mais nous ne pouvons rien pour vous aider, il faudra vous libérer vous-mêmes."