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agriculture et développement durable

mis à jour le 29/11/2008


Agriculture raisonnée

Intervention de Jean Paul Charvet sur le thème:"Agriculture et développement durable" au FIG de Saint-Dié d'octobre 2008

mots clés : Agriculture, développement durable


La démarche habituelle consiste à opposer l'agriculture durable et l'agriculture productiviste.

Une telle démarche comporte des limites sachant qu'il n'existe pas "une" mais "des" agricultures durables, sachant par ailleurs que l'équilibre entre les deux systèmes de production est illusoire.

Il faut d'abord contextualiser le problème de l'agriculture durable.

A l'échelle mondiale, 900 millions de personnes sont en sous alimentation chronique. La production de céréales n'a que légèrement progressé depuis 2000. Sachant qu'un habitant moyen de la planète consomme 330 kg de céréales/an, il faudra produire un milliard de tonnes en plus des deux milliards actuels pour nourrir 9 milliards d'habitants en 2050. Or, l'agriculture biologique ayant un rendement de 30 à 40% inférieur à celui de l'agriculture productiviste, sa pratique élargie à l'échelle de la planète impliquerait une augmentation conséquente des surfaces cultivées: au contraire, les superficies cultivées ont stagné depuis 25 ans; si 14 millions d'hectares ont été gagnés, autant ont été perdus par érosion des sols, salinisation et surtout étalement urbain

La question essentielle est donc : " Comment produire mieux mais aussi plus ? "

La réponse tourne autour des 5F/2M : Food, Feed, Fiber, Fuel, Forest / Malthus (idée fausse du "trop de monde à nourrir sur terre") Monsanto.

L'agriculture productiviste fonctionne sur une logique privilégiant le rendement (par les semences hybrides, la sélection des races animales, et la sophistication des "intrants" (engrais, antibiotiques, machines agricoles) avec la triple conséquence :
  • d'artificialiser les milieux
  • de les fragiliser
  • d'introduire de la précarité sur le plan social en réduisant le nombre d'agriculteurs par la concentration des exploitations                                 
Face à elle, l'agriculture durable se positionne sur une volonté de durabilité : environnementale, économique, sociale et éthique. Le paradoxe, c'est que pour des rendements identiques, il faut des exploitations plus grandes (+ de 40 hectares) et les normes rigoureuses de maîtrise des pollutions d'origine agricole (PMPOA) font fuir bon nombre d'agriculteurs potentiels.

Quelles agricultures durables coexistent aujourd'hui ?


De nombreux systèmes fonctionnent, des plus déconnectés aux plus proches de l'agriculture productiviste :


-l'agriculture biologique est sans doute celle qui demande le plus de travail ; elle est pratiquée dans des pays riches comme la Suisse ou par des pays proches de marchés porteurs comme le Mexique ou l'Italie, ou encore pour l'élevage, par des pays qui ont de grands espaces de parcours comme l'Australie ou l'Argentine / elle ne représente qu'1% des terres agricoles/ C'est une agriculture très chère et  les produits biologiques voyagent beaucoup, concourant plus que d'autres à l'émission de CO2


-d'autres types d'agriculture se contentent de remettre en cause partiellement le fonctionnement de l'agriculture productiviste :

* par l'agriculture de qualité (AOC...)

* par l'agriculture paysanne (Confédération paysanne)

* par l'agriculture certifiée (à haute valeur environnementale, elle se met en place,  soutenue par la FNSEA, avec prise en compte des capacités agronomiques du lieu )

* par l'agriculture de conservation (la qualité des sols est au cœur de la démarche, refus de la technique des labours qui détruit les sols et émet du CO2 mais, en contrepartie,on n'élimine plus les mauvaises herbes)

* par l'acceptation ou le refus des OGM (participent-ils au développement durable ?- d'une certaine façon, oui : moins d'herbicides, d'insecticides, de CO2 / pour l'agriculteur, l'intérêt des OGM est d'augmenter la production.)


Le bilan est dans la nuance :


à l'échelle de la planète, il n'y a pas une agriculture mais des agricultures avec tous les gradiants possibles du "bio" absolu au "productivisme" à tout prix. Il faut surtout se garder de faire du catastrophisme. 

 

 
auteur(s) :

Bergès et Jauze

information(s) pédagogique(s)

niveau : Lycée professionnel tous niveaux, 2nde professionnelle,

type pédagogique :

public visé : non précisé

contexte d'usage : non précisé

référence aux programmes :

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