lettres-histoire

Confié à l’Association des Librairies Indépendantes en Pays de la Loire (ALIP) et financé par la DRAC en partenariat avec la DAAC, ce dispositif peut se déployer facilement à l’échelle locale et permet aussi à des lycéens professionnels connaître le rôle du libraire dans la chaîne du livre ; cela encourage leur fréquentation de ces lieux culturels de proximité.
À partir du projet que vous monterez, vous serez accompagné pour organiser une rencontre avec le libraire de votre choix et programmer avec lui la venue de vos élèves qui pourront utiliser un bon d'achat d'une valeur de 20 euros comme ils le souhaitent (bd, roman, manga, livre documentaire, etc.). Pour cela, il suffit d'inscrire son projet sur Adage avant le 30 septembre. Si votre candidature est retenue, vous recevrez la confirmation de votre inscription au dispositif peu après les vacances de la Toussaint.  
En tant que professeur de lettres, « JEL » permet de travailler les compétences inscrites dans les nouveaux programmes de Français : lire des textes variés, de genres, de natures et d’horizons différents contribue à mieux comprendre le monde, à mettre son expérience à distance, à enrichir son expression et donc sa pensée. L’accès à la culture, l’ouverture sur les pratiques artistiques dans l’esprit d’un parcours d’éducation artistique et culturelle constituent l’une des visées fondamentales de l’enseignement de français.
L'avantage d'un tel dispositif est qu'il permet de monter le projet de son choix. On peut ainsi très bien rattacher un projet avec d'autres disciplines, l'AP, la co-intervention ou encore le chef d'œuvre. Selon son projet, il est possible d’envisager l’intervention d’autres acteurs de la chaîne du livre.  Vous pourrez dès lors bénéficier d’une subvention allant jusqu’à 80 euros par intervenant et suivre des formations si besoin.  
Me concernant, j'ai élaboré un projet axé sur la lecture et l'objet livre pour les quatre classes de CAP de mon établissement. Intitulé "la lecture dans tous ses états", il se divisait en six phases et s'est déroulé sur l'ensemble de l'année scolaire : découverte du CDI, défi lecture sur le thème de l’imaginaire et boîte à lecture, enquête sur la chaîne du livre, rencontre avec le libraire et visite de sa librairie, présentation orale des achats effectués devant ses pairs. L'élève endosse ainsi, au fur et à mesure du projet, le rôle de découvreur, liseur, enquêteur, interviewer et acheteur. Outre les compétences disciplinaires, il m’a permis de travailler également des compétences transversales en lien avec les collègues documentalistes et d’arts appliqués.                                                                                                            
Le moment fort du dispositif reste bien évidemment la rencontre avec le libraire et la venue des élèves dans sa librairie. C’est un de ces rares moments où nous découvrons nos élèves dans une autre posture. Il est toujours émouvant d'observer nos élèves émerveillés de pouvoir dépenser 20 euros pour des livres. Les inégalités n’existent plus le temps d’un instant et tous peuvent fièrement faire leurs propres choix. Pour certains ce fut une grande première et un moment solennel. Quelques-uns se sont retrouvés totalement perdus entre toutes les références proposées, d’autres ont très vite trouvé ce qu’ils voulaient. Plusieurs élèves ont profité du bon d’achat pour offrir un livre pour un membre de la famille (parents ou petits frères/petites sœurs). De nombreux élèves ne connaissaient pas la librairie et ont ainsi précisé qu'ils reviendraient avec leurs parents. Ils ont apprécié pouvoir être guidés et conseillés par le libraire. D’ailleurs, la majorité des élèves ne connaissait que trop peu le métier de libraire et en avait une vision bien souvent erronée et/ou incomplète.


Les élèves de CAP, captivés par la passion du libraire (Nicolas de Laek, Librairie L’ancre des mots, Sablé).

Willy BOUCHARINC – Lettres-Histoire – SEP R. ELIZE (SABLÉ-SUR-SARTHE)