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la rafle du Vel d'hiv

mis à jour le 28/04/2010


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Si la rafle du Vel d'hiv s'inscrit dans la "solution finale", elle exprime aussi pleinement une politique assumée par l'état français et animée par une idéologie foncièrement anti républicaine.   

mots clés : Vel d'hiv, Vichy, 1ère bac pro, TUIC


La rafle et l'état français


Inscrite au programme de 1ère bac pro histoire ("de l'état français à la IVème république": 1940-1946) la question de la rafle du Vel d'hiv peut être abordée en termes de rupture.
 
En quoi l'événement est-il marqué du sceau de l'état français ?
(dans sa volonté affirmée de l''inscrire dans une rupture totale avec les principes et les pratiques politiques de la troisième république).

Si l'antisémitisme n'est pas un phénomène nouveau en France (il s'exprime avec une tonalité aiguë dans les années trente et exacerbe les positions les plus intransigeantes sous le front populaire- attaques personnelles contre Léon Blum, suicide de Roger Salengro, suractivité des ligues, multiplication des brûlots dans la littérature d'extrême droite...), il s'agit de montrer aux élèves qu'à partir de juillet 1940 (et surtout du 3 octobre 1940) il glisse d'un antisémitisme d'opinion à un antisémitisme d'état, revendiqué, assumé et juridiquement établi. Au delà du pathos suscité par la médiatisation du fait historique récemment porté à l'écran ("la Rafle" de Roselyne Bosch 2010), il est nécessaire d'inscrire le sujet d'étude dans "l'épaisseur historique".

Certes, l'arrestation des juifs de France, leur regroupement au Vel d'Hiv, puis leur transfert vers les camps dits de "transit" puis d'extermination, est à replacer dans la "solution finale" voulue par Hitler et les principaux dirigeants nazis après la conférence de Wannsee.

Toutefois, et c'est là sans doute l'optique choisie par le nouveau programme bac pro, la responsabilité du régime de Vichy est pleinement engagée à la fois dans les choix opérés (la question des enfants juifs) et dans le déroulement des opérations (laissées à la discrétion de René Bousquet et de la préfecture de police de Paris) En cela, jamais aucun gouvernement de la République n'aurait pu mettre en oeuvre une telle politique discriminatoire, xénophobe et génocidaire.

Bien sûr, Paris est occupé, les autorités allemandes exercent une pression politique, morale et physique sur Vichy mais il faut dire et redire la responsabilité de Pétain, de Laval et de bien d'autres dans la rafle du 16 juillet 1942 comme semblent l'indiquer les documents d'archives récemment dévoilés par Serge Klarsfeld concernant les annotations manuscrites du Maréchal sur les lois portant statut des juifs. De sa propre initiative, Pétain revisite ses frustrations passées en élargissant l'exclusion des juifs à "tous les membres du corps enseignant", visant en particulier le corps des instituteurs, fustigé pour son "pacifisme" et sa "responsabilité dans l'affaiblissement du moral de la nation". Le vainqueur de Verdun a la rancune tenace.
Comment aborder la question de la rafle à l'aide d'extraits cinématographiques

Si la "Rafle" de R. Bosch présente peu d'intérêt en dehors de la reconstitution par images de synthèse du bâtiment du Vel d'Hiv, l'utilisation de M. Batignole (rarement évoquée) me semble plus appropriée pour appréhender la complexité de la question: Si Vichy met en mouvement une politique antisémite officielle sans opposition apparente de la population française (ou du moins parisienne) c'est que la posture des français de la zone occupée s'avère extrêmement complexe eu égard aux mesures discriminatoires et vexatoires prises dès octobre 1940 à l'encontre des juifs "étrangers" réfugiés en France.

"La Rafle" évoque très succinctement le malaise de l'opinion. Alors que les juifs sont embarqués de force dans les autobus de la RATP au matin du 16 juillet 1942, le scénario fait dire à une passante :"Tous à Jerusalem! On va enfin être chez nous!", ce qui vaut à cette dame une réplique cinglante d'un autre témoin de la scène: "Ta G... ! Mais qu'est-ce qu'ils vous ont fait?"

L'utilisation de la comédie M Batignole permet d'étudier toute la palette des attitudes, de la collaboration active par conviction idéologique (Pierre-Jean) à une sorte de "collaboration passive" par intérêt (Mme Batignole) ou du fait de l'insouciance d'une jeunesse désireuse de s'amuser même en temps de guerre (Micheline).

L'évolution du personnage central de la fiction (M Batignole, joué par G. Jugnot) est à bien des égards emblématique de l'attentisme d'une partie de l'opinion. Le boucher parisien clame haut et fort "ne pas penser, ne pas faire de politique"; il "n'aime pas les boches" (qu'il a affrontés en 14-18) et se montre tout aussi méfiant vis à vis des "Bernstein" qu'il juge "hautains et méprisants" (adhérant ainsi implicitement à la propagande officielle qui vise à séparer les juifs du corps social).
L'irruption "accidentelle" de Simon et de ses cousines finit par réveiller en lui une humanité éteinte ou plutôt diluée par la dureté des temps. Aux portes de la Suisse, il sauve Simon des griffes d'un officier de gendarmerie particulièrement zélé. Son argumentation l'engage alors sur une voie que bien peu de français ont choisie au cours de l'été 1942.
 
auteur(s) :

Patrick Bergès, LP G. Lesnard, Laval

information(s) pédagogique(s)

niveau : bac pro, ,

type pédagogique : démarche pédagogique

public visé : enseignant

contexte d'usage : classe

référence aux programmes : histoire, première professionnelle, sujet d'étude n°4, situation n°1: la rafle du Vel d'hiv

ressource(s) principale(s)

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première bac pro 3 ans Thomas Doublier

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